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Assise à l'arrière de cette voiture de police, je laisse mon esprit s'éloigner de la réalité et repense aux événements passés.

Pendant des semaines, j'ai tué.

Pris des vies, en influençant d'autres. Mais quand on y réfléchit, une simple boulette de papier peut influencer un tas de choses. Il suffit de la jeter sur quelqu'un, qui va tenter de l'éviter en bousculant un autre quelqu'un qui tombera et froissera son nouveau costume, ce quelqu'un sera alors de mauvaise humeur, réagira différemment au boulot par exemple, manquant une augmentation pourtant bienvenue, augmentation qui sera donnée en dépit à la nouvelle secrétaire, qui pourra s'acheter la robe qu'elle a admiré des jours et des jours sur internet, grâce à cette robe elle séduira son nouveau voisin de pallier, se mariera et aura une petite fille nommée Célia. Et, quand on y pense, Célia est née grâce à une simple boulette de papier.

Tout est une question d'influence.

Et d'une certaine manière, j'ai influencé la vie d'une bonne centaine de personnes que ce soit les proches des victimes, les journalistes chargés de faire leurs petits rapports ou même Karen et sa sœur. Et bien entendu, j'ai influé sur l'existence de tous ces flics.

Flics que je vais devoir affronter puisque je vais passer dans les règles de l'art un certain interrogatoire avec, je l'espère, cet homme. Daryl . Il est pas mal intriguant et à vrai dire plutôt canon. Je compte d'ailleurs m'amuser un peu avec lui, faire durer les choses. Mais je sais que je vais devoir finir par leur dire la vérité, leur expliquer ma vie entière afin qu'ils comprennent les événements. Cela prendra du temps, mais je suis prête à me dévoiler.

Evidemment que ce moment devait arriver, bien que je m'imaginais être libre encore assez longtemps pour terminer ma liste noire. Mais tuer sauvagement et impulsivement Jathan à été la faute qui m'a conduite ici. Une putain d'erreur de parcours, une colère mal gérée, des gestes non-organisés et une folle envie meurtrière. J'avais pensé à tout, sauf à cette rencontre avec Jathan. Je n'avais pas pu anticiper le fait qu'un soir il rentrerait bourré, couvert de pisse et de vomi, et qu'il tenterait de me violer. Je n'avais donc pas pu anticipé ma réaction instinctive, celle de le tuer. Je n'avais pas non plus anticipé le fait que j'irai me lover sur le parquet de notre chambre, prêt de son cadavre, et qu'un flic me réveillerait, me menotterait et m'emmènerait à ce même poste de police. Bravo à toi Aiden, tu es stupide ! J'aurai du garder mon self-control, laisser passer l'instant pour mieux me venger. Tu te serais laissée violer ? Une fois de plus ? Non. Cette période de ta vie était terminée. Tu n'es plus une victime, tu agis, de manière définitive.

Ouais, et bien voilà où agir de manière définitive m'a mené.

Portière qui claque.

Je me retrouve dehors, un vent froid vient fouetter mon buste simplement vêtu d'un t-shirt. Mes poils se dressent, et mon corps se tend.

Encadrée par une poignée de flics et tenue par le sympathique Daryl, dont je ne connais toujours pas le nom, je marche vers l'entrée du poste de police. Ma conscience m'ordonne de garde la tête haute. Ne jamais baisser les yeux. Nous passons devant une dizaines d'autres flics occupés à taper des rapports sur des ordinateurs, lorsqu'un homme vient féliciter Daryl. Je ne pense pas qu'il m'ai vu puisque la carrure de mon flic préféré m'empêche de voir le visage de cet homme et donc lui le mien.

« Bravo à toi Dawson ! Daryl Dawson alors ? Hum. On est tous soulagés d'avoir enfin attrapé le petit salopard qui massacrait ces pauvres hommes. La presses ne va pas tarder à arriver je pense que tu devrais préparer quelque chose, tu sais, pour la forme.

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant