Désaxée

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J'ai passé la nuit a éplucher des fichiers, des sites internets et des réseaux sociaux. Grâce à une lointaine cousine à présent morte, se suicider c'est ma foi très dangereux, j'ai appris à décoder l'internet et à pirater quelques informations. Ce n'est pas digne d'un hacker de la CIA mais je me débrouille.

C'est dingue ce que j'ai pu apprendre de ma cible rien qu'en allant faire un tour sur ses profils. Que ce soit le nom des enfants qu'elle n'a d'ailleurs pas, la date d'anniversaire de sa grand-mère ou même le prochain endroit où elle se trouvera, elle publie absolument toute sa vie sur internet. Les gens sont cons.

Vraiment.

J'ai à présent l'adresse de ma prochaine petite visite, en plus d'autres informations utilisables. Russel Harvert. C'est un prénom que je n'oserais même pas donner à mon hamster. Merci papa, merci maman.

Mais avant, je dispose d'un peu de temps devant moi.

Je me lève et me dirige vers la cuisine, je sais qu'il me reste un pot de glace entamé. Et peut-être même une bière. Mon repas en main, je m'installe vulgairement sur le canapé et allume la télévision. Étant donné que je n'y vois rien d'intéressant, je le replonge dans une de mes séries préférées. Putain j'aurai du devenir actrice moi !

Les épisodes défilent et je finis malgré moi par m'endormir.

Mon téléphone vibre.

C'est Karen.

Eh merde.

J'ai complètement délaissé le fait que nous devions nous voir. Sa sœur est arrivée deux jours plus tôt, de France.

Merde merde meeeeerde.

Je dois me dépêcher. D'un bond, je me lève et me dirige vers la porte de mon appartement. Bordel mais Aiden t'es en pyjama là !

Que faire ? Me magner et arriver dans une demi-heure ou faire la morte ?

Habituellement j'opte pour la seconde solution, mais j'ai besoin de me changer un peu les idées.

Avant la tempête.

* * *

Me voilà de nouveau devant le Dark Heaven.

J'aperçois Karen et sa sœur. Elles discutent et de temps à autre, s'esclaffent comme deux adolescentes.

Je décide de rentrer et de venir me placer en face de Penelope après avoir ôté mon trench.

C'est une jeune femme agréable à regarder malgré que ses yeux ne soient le reflet d'aucune âme.

Encore une lumière.

La seule chose que l'on pourrait critiquer est son style vestimentaire. Une véritable catastrophe à mon sens. Je ne suis pas une professionnelle dans cet art, mais mon instinct me dit que la tenue total-jaune canari n'a jamais fait bander aucun homme. Même son fard à paupière est en accord avec son accoutrement.

Le fait est que je la fixe. Sans m'en rendre compte. Et ça à l'air de la gêner. Eh oui ma petite, fallait pas t'acharner à essayer de ressembler à un poussin.

Les présentations faites, la discussion tourne autour de la pauvre Penelope qui venait de plaquer son copain, puisqu'elle avait vu celui-ci avec sa meilleure amie.

Dans un lit.

Nu.

Karen tente de lui faire comprendre que c'était un con et qu'elle doit passer à autre chose. S'amuser. Et à présent, Penelope pleure. Je ne peux même pas appeler ça pleurer car j'ai l'impression d'assister à l'égorgement d'un crapaud.