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Bordel.

L'intérieur de sa villa est en parfait accord avec l'extérieur. Tout est parfait. C'est limite perturbant. Aucun objet ne vient perturber ce décor qui semble figé dans le temps. J'ai l'impression d'être dans un musée.

Et je ne dois rien toucher.

Russel Harvert me conduit dans un salon plus grand que mon appartement. La pièce est lumineuse grâce aux nombreux spots incrustés dans un plafond plus haut que coutume. Un énorme piano à queue blanc est disposé au fond de la pièce. La décoration est magnifique. Blanc et noir. C'est sobre, élégant et épuré.

J'adore.


« C'est beau n'est-ce pas ? Bah oui du con, c'est magnifique putain de merde.

- Oh oui. C'est somptueux ! » Cette voix mielleuse me va si mal . . .


Je dois jouer la carte de la jeune femme un peu idiote et quelque peu réservée. Le complimenter, le conforter dans l'idée que je suis venue en paix. Le manipuler.

Pas de problème pour ça . . .

Nous nous installons sur un canapé en cuir blanc. Face à face. Ses jambes sont ouvertes, ses avant-bras posés sur ses cuisses et ses mains sont jointes. Il est détendu et confiant.

Ça ne durera pas.

Il me fixe à présent de ses yeux bleus perçant.


« Puis-je donc savoir en quel honneur vous avez frappé à ma porte ? Ses lèvres s'étirent et laissent éclater des dents blanches. Les marques de dentifrices s'arracheront sa dépouille pour ces dents.

- Bien sûr. Je suis ici à propos de votre annonce. Vous savez, j'apprécie énormément les chiens et je souhaiterais vraiment garder le votre durant votre voyage d'affaire. » Merci aux réseaux sociaux.


Ma réponse semble quelque peu le perturber puisqu'il hausse rapidement un sourcil. Il s'attendait à autre chose c'est évident. Eh oui je ne suis pas la pute que tu cherches pour te divertir . . . Sans déconner il devrait faire plus attention à son historique. Même un adolescent de quinze ans sait parfaitement quoi supprimer pour cacher sa vie sexuelle en plein épanouissement.

Il interrompt mes pensées.


« Ah oui. J'ai laissé mon numéro de téléphone, vous auriez pu m'appeler ! Dis que je t'emmerde aussi.

- Je préfère vous rencontrer. Et je suppose que vous préférez voir à qui vous avez à faire.

- Vous supposez bien Mademoiselle. »


J'ai peut-être répondu froidement. Il l'a remarqué mais je ne pense pas l'avoir trop brusqué.

Je le vois se lever et se diriger vers la luxueuse cuisine. Putain il a un frigo américain !


« Un verre ?

- Vous faites des cocktails ? Bien sur qu'il en fait.

- C'est ma spécialité ! Sans blague.

- Alors offrez-moi celui que vous souhaitez ! »


Je dois à présent agir rapidement car le temps me manque. Il ne doit s'attendre à rien avant le moment fatidique. Je dois le mettre hors d'état de nuire.

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant