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Je crois qu'ils sont plusieurs. J'entends des rires, des grognements. Le fracas des bouteilles en verres qui s'entrechoquent. Celui de la musique qui me vrille les tympans. Le bourdonnement sourd de quelques discussions.

Un brouhaha infernal.

Mon crâne me parait être une véritable symphonie de grondements menaçants, inquiétants et terriblement désordonnés.

Je ne sais plus où je suis. Je suis perdue dans un univers terrifiant. Une atmosphère oppressante qui ne me paraît pas être familière. Je sens simplement le contact moelleux du matelas sur lequel je suis allongée. C'est le seul aspect de ma situation qui m'apporte un peu de réconfort. Mais ma position n'est aucunement agréable.

J'entreprends donc de me tortiller, tentant de trouver la meilleure manière de disposer mon être sur cette couche.

En vain.

M'ont-ils attachées ? Sûrement car je peux déjà sentir la brûlure qu'une corde occasionne sur ma peau sensible. Je tente de me tourner, de bouger ce corps qui d'ailleurs ne me réponds plus. Je suis incapable d'ordonner à mon organisme le moindre mouvement. Suis-je bourrée ? Non.

Simplement droguée.


Je peux à présent les entendre clairement.

« Retourne-la »

Je reconnais cette voix. Elle m'est familière.

Trop familière.


Je parviens à discerner une lueur. Celle d'une lampe de chevet ? Sommes-nous dans une chambre ? La mienne ?

Je vois aussi des ombres. Elles bougent rapidement. Celle d'hommes. Combien sont-ils ? Il m'est impossible de le définir.

D'un coup, je me sens flotter dans les airs, portée par des bras musculeux, puis violemment jetée sur ce même matelas. Cette fois-ci j'ai la tête à moitié enfouie dans l'oreiller, me bouchant une partie de mes cavités respiratoires. Je suffoque.

Je sens de nombreuses mains sur mon corps. Elles me caressent, pétrissent ma peau déjà endolorie. Mes cheveux sont tirés vers l'arrière, me forçant à courber mon corps meurtri. Je ne peux que me laisser faire.

Résister semble vain.

Sans que je ne l'ai anticipé, des larmes chauffées à blanc viennent inonder mes joues déjà brûlantes. Elles poursuivent lentement leur course sur mes pommette et terminent leur folle avancée sur les draps. Ma bouche, quant à elle, est devenue effroyablement desséchée.

Ne pouvant ouvrir les yeux correctement, je ne suis que sensation.

Probablement drogués eux aussi ou du moins sous les effets délirants de l'alcool, ils deviennent incontrôlables. Le diable à libéré ses plus fidèles partisans, les laissant vaquer à leurs occupations maléfiques.

J'entends de nouveaux des rires. La musique se fait plus forte, résonnant jusque dans ma poitrine. Une voix se distingue des autres. Elle paraît protester contre cette agitation générale. D'un coup, le bruit sec et résonant des coups me parvient. Un craquement de mâchoire, le vacarme d'un objet brisé. Les acclamations résonnent autour de moi. Ils se battent ? Un fracas lourds m'annonce que l'un des adversaires est au sol, sûrement en sang.

Vient le sifflement imperceptible d'une lame qui s'extrait d'un fourreau. Le genre d'arme blanche facile transporter mais terriblement tranchant.

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant