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- Deux semaines plus tard -

Cela fait un certain moment que je n'ai pas tué. Pas que je sois en manque non, mais je peine à dénicher ma prochaine victime. C'est un putain de fantôme. Aucune trace de vie nulle part. Il n'est pas mort, j'en ai la certitude, mais le simple fait de nager dans le vide me rend terriblement à cran. Je dois absolument trouver quelque chose à creuser. Et si le contraire survient, je crois que je ne pourrais me retenir longtemps de devenir complètement incontrôlable.

Je suis donc en quête de n'importe quelle information sur le dénommé Friedrich Bauer.


Pour l'instant, je déambule dans les rues de Londres, à la recherche de n'importe quel échappatoire, d'un passe-temps inutile. Le soleil s'est couché depuis longtemps, la lune est presque enfouie parmi des nuages plus sombres que mon âme.

Je ne saurais déterminer l'exact endroit ou je me trouve, mais une envie pressante d'évacuer le trop-plein d'urine qui à élu domicile dans ma vessie me fait rentrer dans le premier pub' venu. Un bref coup de tête au barman et je me précipite vers les toilettes. Une fois sortie, je prends le temps de m'installer sur un de ces grands tabourets et prend commande.

« On se sent plus légère hein ? »

Je ne saisis pas tout de suite le sens de cette phrase incongrue, et ne comprends d'ailleurs pas qu'elle m'est adressée. Je fais tout de même l'effort de basculer ma tête vers le son de cette voix inconnue.

« Je l'admets, on ne fait pas pire comme phrase d'accroche. Mais je suis à cours d'idée quand je rencontre une belle femme.

- En effet, c'est pitoyable et je ne sais même pas pourquoi je tente de vous répondre. »

Léger blanc. Cet homme ne semble pas être souvent confronté à des femmes réticentes à la discussion. Bien.

Tout en sirotant ma boisson, je parcours de mes yeux le visage de cet homme plutôt lourd.

Ummhh. Pas si mal que ça.

Son visage est doté d'une mâchoire à l'angle presque droit, sa légère barbe quoiqu'un peu trop longue à mon gout embelli les traits de ce trentenaire. Trentenaire ? Non. Un vingt-cinq-vingt-six ans tout au plus. Ses yeux sont verts, un vert quasiment trop pâle qui reflète une âme sensée. Vestimentairement parlant, ce mec se fringue bien. Il n'y a rien à redire, la faute de goût n'est pas présente. A vu d'œil il doit approcher le mètre quatre-vingt et sa musculature reste agréable à reluquer. Intéressant, vraiment.

Et sa voix est . . .

« Je vous dérange surement. »

Rauque. Renversante. Un véritable orgasme auditif.

Il entame donc de se lever, de partir.

« Restez. »

Il s'arrête, me fixe. Je pense qu'il hésite et vu la manière dont je me suis comportée avec lui, il ne devrait pas hésiter longtemps. Mais il se rassoit presque trop lentement.

« C'est demandé si agréablement.

- Je ne suis juste pas dans mon humeur habituelle, celle qui me permettrait d'avoir une conversation normale avec un être humain. »

De plus, cela fait quelques semaines que je n'ai pas contacté Karen. Elle ne l'a pas fait de son côté non-plus. Il semblerait que le temps soit venu pour nous de nous séparer. Notre relation était devenue quelque peu tendue malgré notre dernière sortie shopping. C'est ainsi. Je ne vais pas forcer le destin. Cela fait donc un certain moment que je n'ai pas adressé la parole à un autre bipède.

« Je vois. Je peux le comprendre.

- C'est aimable. »

Un long silence suit ma dernière réplique. C'est peut-être du à l'heure follement tardive que nos deux cerveaux se mettent en veille. Mais cet homme dont je ne connais toujours pas le nom semble déterminé à me parler, et je ne peux lui en vouloir.

« Je suppose que nous devrions reprendre depuis le début, d'une manière plus traditionnelle.

- L'originalité est une qualité dont peu de personne peuvent se vanter . . .

- C'est vrai mais . . . »

Il est terriblement attirant lorsqu'il sourit. Cet homme me surprend. Et je me surprend à penser cela de quelqu'un.

« Parfois nous ne pouvons échapper à la tradition : Jathan Avery »

Je me saisis de la main qu'il tend vers moi. Sa paume est douce, chaude et contraste avec la mienne qui semble glaciale. Je le fixe, il me fixe, cet échange dure quelques secondes. Le temps que je pense à me présenter à mon tour.

« Aiden Green . . . »


- Trois semaines plus tard -


« Viens par là toi ! »

Deux bras musclés m'enlacent et m'attirent contre des abdominaux bien dessinés. Je suis prisonnière de ce corps qui n'est pas le mien, mais qu'à de nombreuses fois j'ai pu parcourir de bien différentes manières . . . Un sourire se dessine sur mon visage aux souvenirs de ces nuits agitées aux côtés de cet homme.

« Jat' . . .

- Shhhh »

Sa tête se rapproche de la mienne et son souffle chaud parvient au creux de mon cou. Divin !

« Jathan ! Tu sais très bien que je dois m'absenter.

- Je le sais très bien oui, mais cela ne veut pas dire que je le veux !

- Arrête ça . . . »

Je déteste quand il joue comme ça, parce que je n'ai aucun moyen de résister. Ses moues me fond fondre. Littéralement.

« Je reviens dans quelques heures. Ce soir au plus tard et . . .

- Si tu reviens ce soir c'est d'accord on pourrait . . .

- Tait toi, je serais bien trop fatiguée . . .

- Je pourrais t'accompagner alors et . . .

- Non. »

Dans ce cas là, je ne peux accepter ses demandes. C'est une situation d'exception que je dois gérer d'un manière exceptionnelle. Ma voix s'est voulu convaincante et quelque peu tranchante.

« Je vois que tu es déterminée à me rejeter . . . Je ne dois pas céder bordel !

- Tu ne m'auras pas Jat' ! »

C'est alors que je m'empresse de prendre mes affaires, mon précieux sac et de lui adresser ce regard chambreur que j'aime tant lui faire.

Cet homme est un cas rare !

Mais pour le moment je dois m'occuper d'un autre cas . . . beaucoup plus délicat à traiter. Mais mon ' expérience ' dans ce domaine facilitera certainement les choses. Même si je dois m'attendre à toutes les surprises dans ce genre de plan . . .

Mr Bauer à rendez-vous avec sa mort.

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C'est encore moi ! J'espère que vous appréciez le personnage de Jathan, même si vous venez tout juste de le rencontrer . . . Je voulais simplement vous intimer que son prénom se prononce à l'anglaise et non à la française, ce qui, entre nous, lui enlèverai tout le charme que j'ai voulu lui donner . . . Et pour son diminutif, c'est exactement la même chose !

N'hésitez surtout pas à me faire part de vos impressions sur ce que j'écris, j'apprécie vraiment vos messages et . . . Cœur sur vous !

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant