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Je suis occupé à nouer ma cravate quand mon portable sonne.

Je me rends d'un pas lent et encore quelque peu endormi vers le meuble où je l'ai entreposé quelques minutes plus tôt. J'hésite quelques secondes à faire durer la musique entraînante qui résonne dans mon appartement mais je me résous à décrocher.

On ne sait jamais . . .

C'est une voix déterminée et autoritaire qui parvient à mes oreilles.


« Ouais ?

- Dawson, on a besoin de toi au poste. Un homicide de routine. C'est pas urgent mais plus tôt tu viendras mieux ce sera.

- J'arrive dans une bonne heure, la circulation est merdique. »



Je raccroche avant de lui donner le temps d'enchaîner. Les conversations téléphonique on peut dire que ce n'est pas mon truc.

C'était Wayne.

Curtis de son prénom. Mon boss mais aussi et surtout un ami plutôt proche de moi. Je veux dire par là qu'on se comprend au moindre coup d'œil. Il fut mon mentor durant une petite décennie. C'est lui qui m'a appris les ficelles du métier en somme. Des années de service ensemble et des centaines de cas.

Lui et moi en avons vu de toutes les couleurs sans jamais baisser les bras.



Je roule en direction du poste de police.

Le trafic est pas mal perturbé par de nombreux travaux afin de mettre en place un énorme rond-point en plein centre-ville. Je sens déjà la colère du conducteur frustré monter en moi.

J'ai réellement du mal à gérer ce sentiment.

La colère est une chose que je ne maîtrise pas totalement et qui l'emporte sur mes actions dans la plupart des cas. C'est un des problèmes que je tente de régler. Mais bon, travailler sur soi est une affaire plus compliquée que de coincer un délinquant.

Je travaille depuis maintenant une quinzaine d'année à la brigade criminelle. C'est une activité me passionne. Certains préfèrent monter à cheval ou repeindre leur studio, moi je traque les criminels.

Je ne me considère pas comme un héros.

Je ne sauve pas des vies, je les condamne.

Mais la prison n'est pour moi pas le meilleur moyen de mettre fins aux agissements d'un criminel. Je ne parle pas des voleurs et de ces gens qui, à mon sens, commettent des crimes minimes. Je parle des véritables criminels : les pédophiles, les tueurs en série, les violeurs et tous ces tarés.

Ils méritent bien plus que la mort.

Mais mon travail ne m'autorise pas à ce genre de peine malgré que l'envie m'en prenne souvent.

Je me contente donc de les identifier, de les faire parler et de les arrêter.


* * *

Russel Harvert.

Nous ne sommes pas loin de midi et mon estomac est à deux doigt de se tirer de mon corps pour aller lui-même se nourrir.

J'ai pu me rendre sur la scène de crime un peu plus tôt dans la matinée.

Mes yeux ont inspectés chaque recoin de cette gigantesque baraque et j'ai déjà pu tirer quelques conclusions. Je fais à présent face à une dizaine de clichés que mes collègues ont pris quelques heures auparavant.

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant