The Vulcan Luth

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Après avoir fait semblant d'être dans un clip en ralentit (encore) des années 2000 il y a deux siècles, Capitaine James Tiberius Kirk de son titre complet, entrait dans la salle de repos. Toujours avec sourire de toutes ses dents, il faisait ce qu'on appelait des "fingerguns" à ses employés qui détournaient le regard, plutôt exaspéré que flatté.

Ainsi, le clip regagnait en vitesse normale, et il s'assit à la où était assit Spock. Il avait repoussé le plateau d'échec, avec une partie sans doute jouée contre lui-même, et flattait gentiment les cordes de son instrument.

Kirk s'assit donc et posa sa tête sur ses mains, et fermait les yeux, se laissant bercé par la mélodie. S'il se concentrait suffisamment, il pouvait entendre la voix grave du vulcain fredonné un air. Ça l'avait toujours étonné, que les vulcains, beaucoup dans la répression des sentiments, étaient à la fois fin musiciens. Beaucoup vous dirait que ce n'est que question de "logique" et de "tactique", mais il faut un minimum d'émotion et d'intention derrière les gestes pour pouvoir créer quelque chose de mélodieux.

Ainsi, Kirk adorait resté assit à l'écouter, tantôt les yeux ouverts, tantôt fermés. Quand il les avait ouvert, il pouvait profité de regarder Spock jouer. Avec ses mouvement soudainement si fluide et non carré, tout de même millimétré. Il aimait voir ses grandes mains pleines de petites intentions. Pincer la corde par-ci, glisser les bouts de doigts sur les cordes métalliques... Le mieux était quand il chantait. Mais Mr. Spock préférait quand le Lt. Uhura l'accompagnait. Étant la seule parlant fluidement le vulcain en dehors de lui, Kirk comprenait pourquoi il appréciait ces moments. Mais n'empêche que personne ne pouvait battre sa voix.

Contrairement à ce que nous pouvions croire, ce n'était pas Sarek qui avait transmis à son fils l'art du luth vulcain, mais sa mère. Depuis tout petit, elle lui chantait des berceuses en vulcains accompagnée de son instrument traditionnel. C'était peut-être pour quoi cela lui touchait autant, et pourquoi sa voix tremblait si facilement et s'harmonisait si bien avec les sonorités du luth.

- Vous voulez essayer ?

- Pardon ? demanda Kirk qui se redressa, tiré de sa rêverie.

- Je vous demandais si vous vouliez essayer, capitaine. re-demanda Spock, calmement.

Kirk aurait sans doute eu des cœurs sur les yeux si c'était possible. Alors à la place il avala difficilement sa salive et hocha positivement la tête. Alors que Spock se levait pour lui positionner l'instrument -beaucoup plus lourd que ce dont il en a l'air- Kirk regardait autour de lui, un sourire de triomphe sur la bouche.

Jamais au grand jamais, Jim n'avait vu Spock prêté son instrument à quelqu'un. Il se sentait très honoré, et surtout, dragué. Il savait que "les vulcains ne draguaient pas et blablabla...", mais Kirk pensait que ses sentiments étaient trop grands pour n'être nourris que de son côté.

- Prenez-le comme ceci.

Spock tenta de lui montrer la position et Kirk tenta de la copier copieusement. Mais le résultat fit pincer les lèvres de Spock. Un petit geste pouvant être passé inaperçu, mais pas des yeux du capitaine qui interprétait chaque mouvement que faisait son officier. Et ce geste-ci montrait qu'il était frustré. Les petits battements que faisaient ses doigts montraient qu'il avait peur que son instrument glisse.

Finalement, Spock finit par le placer sur Kirk lui-même. Enfin, il tenta de lui indiquer quelles cordes ils pouvaient pincer pour qu'elles sonnent bien ensemble. Mais ce petit souffle expiré par les ses lèvres entrouvertes montraient son exaspération grandissante face à son capitaine non-musicale.

- Mr Spock. Si mes actions vous frustrent à ce point, pourquoi donc ne pas me montrer directement.

Spock se redressa et repinça ses lèvres. Il regarda le capitaine dans ses yeux, puis l'instrument, puis ses mains.

OS Star Trek  - Spirk (en français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant