4. Découverte

149 19 0
                                    

Avec un immense sourire rayonnant de joie, je descendis du bateau la première en trépignant d'impatience. Le capitaine rigola gaîment avec moi et je me rendis compte que je l'appréciais lui aussi de plus en plus. Il avait toujours été gentil avec nous et je n'avais pas hâte de quitter son petit bateau pour en prendre un autre. Ce dernier prit ma main et m'aida à descendre sur l'île. Cet homme d'une cinquantaine d'années m'accordait beaucoup plus de politesses qu'à la marquise, ce qui était totalement contraire à nos rangs et pourtant, il s'en fichait royalement.

Lorsque mes jambes arrivèrent sur la terre ferme, mon premier réflexe fut d'instantanément enlever mes chaussures beiges. Dès que je sentis le sable fin entre mes doigts de pieds, un sentiment de pur bonheur remplit tout mon corps. Dans cette position, je pouvais enfin admirer le paysage qui s'offrait à moi. Un spectaculaire spectacle se déroulait devant mes yeux avides. La flore splendide était composée d'immenses arbres aux troncs épais qui s'élançaient pour venir caresser de leurs feuillages le ciel clair. Les animaux n'étaient pour le moment pas visibles, mais je savais qu'en m'enfonçant dans cette jungle, mon cœur découvrirait des espèces inconnues.

Avant de pouvoir m'élancer à la découverte de ce nouveau territoire, le capitaine énonça clairement :

« Vous vous trouvez sur l'île du Drassart ! Connue pour sa biodiversité fabuleuse, beaucoup de personnes viennent pour découvrir la cascade qui se trouve un peu plus loin sur votre droite. N'hésitez pas à y aller. On se retrouve en fin d'après-midi à ce même endroit, lorsque le soleil commencera à se coucher ! »

Sur ces mots, les différents voyageurs commencèrent à s'éloigner de la mer. Pendant la dispersion des présents, je vis un œil accusateur, au moment où j'étais en train de remettre mes chaussures. C'était celui de Jeanne qui annonçait sa vengeance à venir. Elle s'éloigna du groupe avec son compagnon tout en gardant un regard dans ma direction. Sans prendre une seule seconde en compte son geste et rêvant de découvertes, mes pas m'emmenèrent de plus en plus profondément dans cette jungle touffues. Toutefois, j'entendis une voix hurlant derrière moi :

« Attends-moi !

- Oh pardon, James. J'ai été absorbée par l'île, me retourné-je honteuse.

- Aucun problème ! On va la voir cette cascade ?

- Bien sûr ! »

Toute souriant, je me positionnais aux côtés de mon fidèle ami. Guider par le son de l'eau qui chute, nous cherchâmes cette fameuse cascade. Les cris des oiseaux obnubilèrent mon attention et j'essayai de les apercevoir entre deux branches feuillues. D'un coup, je vis au loin un perroquet jaune se poser. En un claquement de doigts, mon corps se dirigea vers cet animal fabuleux aux mille couleurs. Je sortis en un instant mon carnet qui, au fil du voyage, s'était rempli de plusieurs croquis. Mes doigts cherchèrent un papier vierge pour que ma créativité puisse se libérer. Quelques secondes suffirent pour que les traits de cet oiseau naquirent sur mon cahier. J'entendis James rigoler dans mon dos devant mon fanatisme certain pour les dessins. Puis, refermant violemment mon cahier, je dis faussement énervée en montrant la végétation :  

« Un jour, tu me remercieras d'avoir dessiné tout ça !

- Et moi, tu me remercieras d'en quelques secondes quand je t'aurai montré ça... »

Sur son dernier mot, James fit pivoter mon menton. Sa main gauche vint délicatement me tourner vers sa droite et mes yeux s'extasièrent instantanément en découvrant la divine chute d'eau. Toujours aussi enfantine, je m'élançai alors vers cette source froide. Lorsque je vis de plus près, toute la splendeur de la nature, mon cœur lâcha presque :

« C'est magnifique, murmuré-je à bout de souffle. Merci James...

- Tu devrais plutôt remercier le capitaine Bot. Il avait raison, c'est vraiment incroyable ici, s'extasia-t-il aussi. »

Captive du capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant