10. Ce calvaire ne se terminera donc jamais ?

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Cet immonde homme, devant mes yeux, s'approcha trop dangereusement de mon frêle corps. Son regard perçant coinça le mien et mon cœur sursauta, ratant ainsi un précieux battement. J'étais à deux doigts de la mort par arrêt cardiaque. Ses lèvres étaient à quelques centimètres à peine de ma bouche, rosée par l'appréhension. La situation semblait figée, capturée entre deux parcelles de temps. Clay analysa chaque millimètre de mon visage, pendant que je n'arrivais plus à esquisser un mouvement. Puis, il dit enfin, d'une voix qui cachait ses intentions mystérieuses :

« Je veux que tu me tutoies.

- C'est tout, hallucinai-je en relâchant la pression pesante.

- Tu ne vas pas t'en plaindre, ricana-t-il. Je peux changer ma requête, si tu le souhaites ?

- Non, non ! C'est bon, me repris-je aussitôt.

- Bien. Maintenant, change-toi. Tu as du travail aujourd'hui, la journée va être longue. »

Ma gorge avala la boule qui était restée coincée durant ces longues minutes, toutefois, je me levai rapidement voulant paraître la plus obéissante possible. Subitement, ma tête réalisa qu'une simple et légère chemise me couvrait : la sienne. Me sentant nue, je pris le drap pour me cacher de ses yeux qui ne m'avaient toujours pas quitté. Pourquoi fallait-il que ce pirate agisse ainsi, que cherchais-t-il ? Il ricana toujours de ce même rire déstabilisant et affirma :

« Demande-moi avant de te servir.

- Si j'avais mes propres vêtements, je n'aurais pas besoin de vous... de te demander la permission.

- Je te rappelle que sur ce bateau, tu n'es pas une princesse, mais une prisonnière. C'est déjà bien qu'on te fournit des habits, je pourrais te forcer à te balader sans. Tu n'es rien ici.

- On parie, demandai-je audacieuse en oubliant sa dernière phrase.

- Fait attention, Rita, c'est un jeu dangereux.

- Je n'ai rien à perdre.

- En es-tu réellement sûre, Rita ?

- Oui, dis-je en soutenant son regard.

- Cette réponse prouve bien que tu as tort.

- Pourquoi cela, ne comprenais-je pas.

- Dans ce cas, des exemples valent mille mots. Préfères-tu devoir maintenant te balader nue sur le pont ou que ton cher James se voit trancher la gorge ? »

Mon sang se glaça à cette question. Cependant, Clay sous-estimait ma dignité. Alors, je répondais :

« Très bien, je vais reformuler cette question, souhaites-tu pour un caprice voir disparaître l'argent que je pourrais te rapporter ?

- Explicite.

- Je préfère mourir que de voir ma vertu s'envoler. »

Le visage de ce pirate réduisit la distance entre nous. Il semblait vouloir mesurer ma détermination. Comprendre si j'étais bel et bien sérieuse, prête à rendre ma vie pour garder ma dignité. Après un moment de délibération, Clay dit :

« Tu n'es qu'une menteuse, mais peu importe. Hier soir, des filles portaient ses vêtements, me dit-il en pointant du doigt un tas lointain. Prends-les, ils sont à toi.

- As-tu volé leurs habits ?

- Elles en avaient plus besoin, répondit Clay.

- Tu les as tuées alors, m'insurgeai-je. »

Cette fois-ci, le pirate explosa de rire. Sa voix fendit l'air et force est d'admettre que son rire était charmant. A cet instant, il n'avait pas dans sa voix une unique sonorité malsaine. Clay paraissait presque humain à cet instant. Comment aurait-il été s'il n'avait pas mal tourné ? Au-delà de cette question ridicule, je me sentais actuellement très frustrée et stupide de ne pas comprendre sa réaction. Il se tenait le ventre en ricanant et pendant plusieurs secondes, il ne s'arrêta pas. La situation était lunaire, ou peut-être bien solaire en y réfléchissant. Puis, il dit enfin :

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 14 ⏰

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