Captive du capitaine

6. Premier jour...

Mon esprit divagua sur l'homme brun aux yeux bleus qui, depuis que j'avais malencontreusement croisé son chemin, m'obnubilait. Son corps musclé et mate força mes rêves innocents. Dans une électrique atmosphère, tout son être se trouvait au-dessus de ma chair moite. Mon souffle s'accéléra et de plus en plus rosie, mon visage se faisait ensorceler par son regard. Sa bouche se fendait d'un sourire charmeur qui compressa une nouvelle fois mon ventre. Ses mains vinrent se balader tout au long de mes hanches et remontèrent pour venir capturer mon cou. Sa bouche, armée de baiser, commença un embrasser fiévreusement mon front pour venir descendre sensuellement de plus en plus bas. Des gémissements sortaient de ma bouche sous la pression de l'excitation. Une sensation étrange naquit en bas de mon bassin et la respiration saccadée, je me réveillai de ce rêve sordide.

D'un coup, mon corps se releva précipitamment de sa position allongée. À mon plus grand malheur, la première vision à mon réveil fut l'homme de ce cauchemar. Il se pencha au-dessus de moi presque que comme dans mes songes. En voyant Clay en chair et en os dans ma cabine, tous les souvenirs de la veille me frappèrent de plein fouet. Sou sourire carnassier et dangereux se matérialisa de nouveau et en s'approchant de moi, il murmura en ricanant :

« Tu as fait un rêve agité ? »

Honteuse, je ne répondis rien. Toutefois, le carnage de la veille, les morts sur le ponton, la trahison du capitaine Bot firent ressortir toute la haine et dégoût que j'avais pour lui, remonta à la surface. Énervée, je lui sommais avec beaucoup trop d'arrogance :

« Sortez d'ici ! »

Clay rigola jaunement et malgré tout le méprit que j'avais pour ce type, son rire m'arracha quelques frissons. J'avais envie de me donner une claque face à mes stupides émotions que je n'arrivai pas à contrôler. M'avait-il jeté un sort ? D'un coup, je me levai pour mettre fin à ce sentiment, mais très vite ma tenue me rappela que j'étais très peu habillée. Honteuse, je me collai alors au mur pour me dérober de ses yeux perçants. Mais l'homme s'approcha un peu plus de moi :

« Pour commencer, arrête de me vouvoyer. Personne ne vouvoie un pirate. Nous sommes à l'opposé des nobles...

- Pourtant, c'est vous qui m'avez vouvoyé le premier jour, le coupé-je.

- Ensuite, arrête de me manquer de respect, affirme-t-il de façon effrayante. Au cas où tu ne l'aurais toujours pas compris, à partir de maintenant, tu m'appartiens toi et tes cinq camarades. Si je veux quelque chose, je le prends. Si je veux aller quelque part, j'y vais. Donc, si je décide de venir dans cette cabine, je viens. Ce n'est pas une petite insolente qui va m'interdire quoi que ce soit. Si tu ne comprends pas ça rapidement, je ne suis pas sûr que la suite te plaise... »

Beaucoup trop proche de moi et sans prendre en compte ses menaces, mes bras vinrent le pousser puissamment loin de mon corps. Clay ne parut ni étonné, ni même énervé par mon geste. Il continuait simplement à garder se sourire aussi effrayant que séducteur. Telle une panthère redoutable, il s'approcha dangereusement de moi. D'un coup, il capture mes deux mains et me retourna pour placer mon centre contre le mur. Il serra sa prise et monta mes deux bras en l'air. A cet instant, j'étais totalement prise au piège, à sa merci. Mon corps tenta de se débattre, mais face à lui, je n'avais aucune chance. Ce n'était pas tellement étonnant, sans mon épée à la main, je ne valais absolument rien. L'homme derrière moi, me murmura simplement à l'oreille :

« Avec ce stupide geste, tu viens de gagner une punition. »

Sans plus d'informations sur la nature de la correction que j'allais recevoir, il déposa un baiser sensuel dans mon cou et dit :

« Raconte-moi, ce que je te faisais dans ton rêve... »

Je rougis instantanément devant cette demande et ne voulant pas répondre, je tentai de le repousser. Il s'écarta rapidement en rigolant et passa à autre chose comme si sa phrase n'avait jamais existé :