5. Clay

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Depuis que j'étais remontée à bord, le fameux Clay n'avait pas quitté une seule seconde mes pensées. Silencieusement, je me positionnai sur le ponton pour apercevoir de loin l'île de Drassart éclairée par la nuit. J'essayais de me mentir à moi-même lorsque je me disais que j'espérais apercevoir la cascade. La réalité était toute autre ; je voulais voir de nouveau cette silhouette masculine depuis le bateau. Je ne la verrai plus jamais, alors je souhaitais l'admirer une unique fois encore. Un goût de regret traînait dans ma bouche lorsque mon regard se détourna de l'île. Après tout, je n'allais plus jamais le revoir, donc je n'avais plus aucune raison de penser à lui. En soufflant de lassitude, je me dirigeai vers James pour qu'il puisse me changer les idées. Celui-ci dit :

« Tu peux me raconter un peu plus en détail ce qui s'est passé tout à l'heure ?

- Oh, rien de spécial, marmonné-je.

- Si, vas-y. Je t'écoute, insista-t-il.

- Eh bien... Je me suis simplement baladée dans la jungle, mais je me suis rapidement perdue. Et lorsque j'ai retrouvé la plage, vous étiez déjà loin... Un homme est sorti de nulle part et ma tenue compagnie le temps que vous reveniez, expliqué-je.

- C'est bien ce que je me disais, dit-il avec un regard noir.

- Comment ça ?

- Jeanne nous a menti. Avant de monter à bord, elle nous a dit que tu étais déjà allée dans ta cabine, 5 minutes plus tôt. N'aillant pas de raison de douter d'elle, nous l'avons cru et nous sommes partis. Dès que je suis monté, j'ai commencé à te chercher, mais tu étais introuvable. Alors, j'en ai parlé au capitaine qui, après avoir regardé dans sa longue-vue, t'a aperçu sur la plage.

- Et ensuite, vous êtes donc venus...

- Exactement.

- Jeanne a vraiment menti, dis-je quelque peu en colère.

- Oui. Ne le prends pas trop personnellement, elle est simplement jalouse de toi. »

Pour être honnête, je n'en avais rien à faire de la marquise. James continuait de me parler de cette histoire, mais malgré sa présence, mon unique pensée était dirigée vers l'homme brun de la plage. Dépitée par mes rêveries qui ne cessaient de converger vers Clay, je décidai de laisser mon ami en plan et de partir dans ma cabine.

Mon corps s'allongea alors sur le petit et bancal lit, puis mes paupières se fermèrent sur l'image de l'homme qui m'avait, en une seconde, ensorcelé pour la première fois de ma vie.

Je fus subitement réveillée en pleine nuit par des cris de terreur et de panique

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Je fus subitement réveillée en pleine nuit par des cris de terreur et de panique. Mon sang ne fit qu'un tour dans ma tête. En ouvrant les yeux, je vis d'abord la peur la plus brute sur le visage translucide de la marquise. Mon instinct guerrier, que je cultivais depuis ma naissance, prit le dessus. En un instant, je sortis ma fidèle épée de sous mon matelas et me levai subitement. Habillée uniquement d'une robe de nuit blanche qui laissait entrevoir mes formes, je courus, pieds nus, dans les escaliers.

Captive du capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant