2. Canoë kayak

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Loi de Murphy : "Tout ce qui monte doit descendre."

Harry ajusta les sangles de son sac-à-dos sur ses épaules, il sortit la tête de son placard et entendit un "pchiiit" très peu accueillant. Pétunia était en train de faire la vaisselle, il le savait parce qu'il entendit un "CRAAASH" suivit d'un "MARCHEZ PAS PIED-NU DANS LA CUISIIINE !!!" caractéristique. L'oncle Vernon quant-à-lui regardait un film dans le salon et le "pchiiit" se transforma en un "MERDE ON CAPTE PLUUUS" lui-même très expressif. Aucun doute, la Loi d'Harry avait encore frappé !

"PLAAACARD !!!" cria Vernon avant de plonger sa main dans les pop-corns, il appuyait sur les touches de sa télécommande si fort que l'extrémité de ses doigts vira au blanc.

"Oh oui... oui, bien sûr, mes excuses mon oncle." répondit Harry en retournant dans son placard. "Je voulais quitter la maison aujourd'hui mais tu as raison, je ferai mieux de rester sagem..."

Blang.

Harry s'interrompit, une main posée sur son sac... son corps était tendu, aux aguets. Quand il vit son oncle sortir du salon en trombe, il sortit son canoë kayak gonflable car il sentait que c'était une urgence. Son bateau lui échappa des mains, se déplia dans les airs avant de rebondir sur la tête de son oncle qui ne le regarda même pas passer par la fenêtre pour vivre des jours meilleurs, non, il passa juste une main fatiguée sur son visage en se disant qu'il avait bien fait d'ouvrir les fenêtres ce matin. Mrs Figg qui passait par-là avec ses béquilles dues à l'accident des clowns et du vendeur de glace de la veille tomba à la renverse, heurtée par le bateau qui rencontra le raton laveur.

"Tu... tu veux partir ?!"

"Oh oui."

Harry s'approcha de lui pour lui expliquer ses plans mais son oncle rabattit sa visière sur son front, tremblant... hors de question que le morveux l'approche. La lampe grésilla au-dessus de leurs têtes et l'enfant ouvrit la bouche, la lampe quitta le plafonnier alors il fit un bond en arrière digne des plus grands maîtres d'art martial. Son oncle (qui n'était pas aussi vif) se prit la lampe sur le crâne. Elle bascula sur le côté, roula plusieurs mètres jusqu'aux fils électriques mis à nu depuis l'incident des poules, il y eût un "sraaatch" puis un court-circuit qui plongea tout le voisinnage de Privet Drive dans le noir. 

"Oups." dit Harry. 

"NOOON !!!" beugla Dudley Dursley de l'étage au-dessus. "JE VENAIS D'ARRIVER AU BOSS FINAL !!! POURQUOI ?! POURQUOIII ???"

"Pardon cousin." cria l'orphelin en rentrant dans son placard comme une tortue dans sa coquille. "Veux-tu que je monte pour..."

"SURTOUUUT PAAAS !!!"

Vernon attrapa son neveu par le bras pour le tirer sans ménagement vers la porte d'entrée, trop heureux d'avoir une journée sans catastrophe pour préparer l'anniversaire de son fils, le lendemain. Il chercha quelques minutes dans la poche de sa veste pendue sur le porte-manteau et fourra un vieux ticket de bus, un chewing-gum goût menthe et une petite pièce dans la poche d'Harry.

"Profite bien de ta journée, vas à Londres ou je m'en fiche mais surtout, loin d'ici. Reviens pas avant la nuit tombée et quand tu seras de retour, je veux que tu files dans ton placard sans un mot. Compris ?"

"Puis-je avoir quelque chose à manger ?"

"Sois pas stupide, je t'ai donné 1 pound et c'est largement suffisant. Au revoir."

Avant qu'Harry ait pu rajouter le moindre mot, son oncle lui claqua la porte au nez. L'arbre tomba sur la boîte-aux-lettres alors l'enfant fixa le castor quelques secondes sans se demander POURQUOI le rongeur faisait ses dents devant la maison des Dursley. Il n'en avait pas besoin, il connaissait la réponse : la Loi d'Harry, tout simplement.

Une tartine beurréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant