14. La Plume de Phénix

108 11 0
                                    

Loi de Murphy : Tout prend plus de temps que vous ne le pensez.

Heureusement pour Harry et Dudley, la boutique de l'apothicaire était encore debout... et ils étaient là depuis plusieurs heures ! A croire que le Chemin de Traverse était magique ou quelque chose comme ça car les Dursley n'avaient jamais tenu autant de temps dans un endroit sans qu'il ne soit complètement explosé ou envahit par une horde d'écueils (un seul, ça va mais plusieurs, fuyez). Ce qui était fascinant avec cette boutique, c'est que tout était embaumé par un délicat fumé entre l'œuf pourri et le chou avarié. C'était comparable à la confiserie, d'ailleurs, entre l'odeur et les substances gluantes alignés sur le sol.

"Si Harry a un chaudron en étain alors moi, je veux celui qui est en or !" gronda Dudley.

"Il faut vraiment qu'il soit en étain, c'est précisé dans la lettre."

"Mais je suis pas n'importe qui : je suis Dudley Dursley, le cousin du Survivant. Ils peuvent faire une exception."

"Il n'a pas tord, Hagrid." souligna Harry.

Hagrid ne précisa pas qu'il était le Survivant lui-même car il commençait à être vraiment fatigué et c'est ainsi que Dudley gagna un chaudron en or massif quasiment impossible à déplacer (sauf pour un demi-géant, quelle vaine).

"Harry, je vais t'offrir un cadeau d'anniversaire." déclara ledit demi-géant qui croulait sous les fournitures scolaires de Dudley car il était hors de question qu'il porte ça lui-même.

"HEIN ?!" coupa Dudley. "Pourquoi, lui ? Moi j'en veux un aussi, dans ce cas et beaucoup plus gros."

"Mais ça n'est pas ton anniversaire, ce serait absurde." releva Harry.

"Je m'en fiche que ça soit absurde !!!"

Comme Hagrid avait hâte que la journée se termine, ils se séparèrent : lui irait trouver un cadeau pour Harry (et certainement pas pour Dudley) pendant que les deux garçons achèteraient leur baguette magique chez Ollivander. Rien qu'à l'idée d'avoir un nouvel outil de torture très élaboré, Dudley ferma son clapet pour mieux exiger de passer avant Harry. En ouvrant la porte, la petite clochette qui devait avertir le vendeur qu'un client passait sa porte se décrocha pour aller dégommer une boîte longue et fine contenant une baguette magique... comme c'était une baguette porteuse, la pile s'écroula dans un raz-de-marée impressionnant avant que la catastrophe ne se stabilise quelque part au milieu de la pièce.

"Tiens, tiens, c'est intéressant." commenta un vieil homme aux cheveux blancs broussailleux, ses yeux pâles brillaient comme deux lunes dans la pénombre.

"Ouais, salut !" répondit Dudley. "Je sais, c'est incroyable tant de puissance magique mais ça n'est que moi : Dudley Dursley."

"Dudley Dursley ?" répéta le vendeur. "Voyons voir... voyons voir... non, ça ne me dit rien."

"Pourtant, il fait parti de la royauté." souligna Harry. "C'est ce qu'on appelle un Enfant Roi."

Dudley leva son poing pour apprendre le respect à son cousin en fracassant ses lunettes mais quand il entendit son nouveau surnom "Messire Dursley" il décida de lui offrir un sursis. Sans doute n'aurait-il pas dû ? Les bougies qui flottaient doucement au-dessus du comptoir s'élevèrent soudainement dans des gestes chaotiques et elles eurent le temps d'embraser toutes les baguettes de l'arrière-boutique où reposaient des mélanges parmi les plus audacieux sous les yeux médusés du fabricant de baguettes.

"Comme c'est étrange." marmonna Ollivander après avoir évité une nouvelle catastrophe en pliant les genoux (ça lui rappela qu'il n'était plus tout jeune, tiens). "Sans doute ne devriez-vous pas trop traîner ici ?"

Une tartine beurréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant