Une tartine beurrée

17. L'inverse d'une patte de lapin

Loi de Murphy : Sur les 3 variables que sont l'heure de départ, l'heure d'arrivée et la sécurité, au minimum l'une d'entre elles est une inconnue.

Blaise Zabini était un garçon renfrogné à la mine sombre et qui préférait rester seul, sa propre compagnie était la meilleure, merci bien. Il avança d'un pas déterminé jusqu'au fond du Poudlard Express et s'installa dans un compartiment vide, celui qui était tout au fond du train... il gronda trois fois sur des élèves qui voulurent s'asseoir avec lui et il ne détendit ses muscles qu'au départ du train. Bien, très bien. Il était seul, parfait.

"Ah, celui-ci me semble parfait, merci McGuffin." entendit-il.

Il releva la tête et arqua un sourcil interrogateur face au minuscule garçon qui lui faisait face. Trop de questions, il ne savait pas par où commencer : déjà, il semblait pas avoir plus de sept ans alors qu'est-ce qu'il faisait ici mais surtout, pourquoi avait-il déjà un bras dans le plâtre et une banane sur la tête et pourquoi n'était-il pas en train de hurler de douleur ?!

"Tes cheveux sont en feu." fit remarquer le jeune sang-pur.

"Oh oui, je l'ai compris quand Dudley a crié TES CHEVEUX SONT EN TRAIN DE FLAMBER !!! et alors il a sorti une banane pour la faire flamber, mon cousin est un opportuniste, il ira à Serpentard."

"Serpentard ou rien, c'est bien."

Le petit garçon brun aux lunettes rondes sortit une machine rouge de son sac-à-dos et il arrosa ses cheveux avec une espèce de vapeur blanche qui arrêta les flammes. Blaise Zabini était tellement surpris qu'il oublia de le chasser... grossière erreur, il y eût plusieurs bruits suspects provenant du sac-à-dos du garçon et alors que Blaise Zabini ouvrait la bouche pour lui dire de dégager sur-le-champ, il laissa échapper une exclamation surprise :

"C'est un raton laveur ?!"

"Je te présente McGuffin." confirma le petit garçon brun d'un hochement de tête.

"Pourquoi est-ce qu'il y a un raton laveur dans ton sac ???"

"Je ne pouvais tout de même pas le mettre dans ma valise, que tu es bête !"

Il n'avait pas pu lui demander de s'en aller et il ne put pas non plus s'insurger que la porte du compartiment s'ouvrit à nouveau et il laissa échapper un glapissement de surprise en reconnaissant Drago Malefoy, il le connaissait bien mais rien n'avait de sens : où était passé son œil, d'où venait cette balafre et pourquoi était-il déguisé en Gryffondor avec un crâne dessiné sur ses vêtements noirs ?

"Oh, salut Drago Malefoy... je me suis fait un nouvel ami !" s'écria l'inconnu d'un ton particulièrement amical pour leur situation.

"Je ne suis pas ton ami." gronda Blaise. "Je te demande de partir !!!"

"Je sais, Harry m'a fait cet effet-là aussi, au début." répondit l'Héritier de la famille Malefoy en installant sa malle dans les filets dédiés... qui se déchirèrent. "Et ça recommence."

Blaise plissa ses petits yeux noirs en fixant le dénommé Harry attentivement : des cheveux bruns en bataille qui s'enflammaient comme de la paille, des petites lunettes rafistolées, deux yeux verts ahuris et curieux, une fine cicatrice sur le front à moitié cachée par son désastre capillaire... il avait leur âge et il s'appelait Harry...

"Est-ce que tu es Harry Potter ?"

"Ce n'est pas SEULEMENT Harry Potter, il est la tempête en approche... celui qui fissure la réalité... l'annonciateur de la fin des mondes et au-delà..."

"Je pense que tu exagères, Drago."

Il y eût une détonation puis une lumière provenant du couloir... la porte de leur compartiment s'ouvrit brusquement sur deux gamins qui entrèrent avec hâte pour échapper au feu qui explosa de l'autre côté. Enfin, le train s'arrêta brusquement envoyant valser au sol le garçon joufflu et la fille aux cheveux ébouriffés. Harry les rattrapa, il sortit un pansement de la poche extérieure de son sac-à-dos et le donna pour le genou du garçon.