16. Oh non, pas encore

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Loi de Murphy : Avec une montre, on connaît l'heure. Avec deux, on est jamais sûr

La nuit venait de tomber sur le 4, Privet Drive et Harry poussa la porte de la maison avec une certaine nostalgie... il ne reverrait pas ce jardin, ses fleurs et ses incendies avant l'été prochain. Il contourna l'énorme chaudron en or massif de son cousin qui faisait désormais parti du voisinage au même titre que les trois camions de pompier en surveillance permanente pour les derniers jours de vacances et il pensa "oh non, pas encore" quand son pied rencontra les pétunias et qu'il dévala les marches. Qui aurait pu se douter que ces plantes soient aussi glissantes ?! Sa chute s'arrêta brusquement à un "crack" peu encourageant et sans s'inquiéter plus que nécessaire, il sortit simplement de l'antiseptique et un sparadrap de la poche extérieure à son sac-à-dos. Il nettoya le sang et banda son bras puis, d'un geste amical de sa main valide, il salua les pompiers dont l'un fit une syncope rien qu'en le voyant et les autres... eh bien ils ranimèrent le premier. C'est en boitant qu'il contourna la maison des Dursley pour accéder à sa nouvelle chambre. Et non, je ne me suis pas trompé, il s'est AUSSI blessé à la jambe.

Même si son oncle travaillait dans les assurances pour rééquilibrer la Loi d'Harry en sa faveur et que le malheur de ses voisins était sa plus grande source de revenus, il n'avait pas souhaité reproduire le drame du Jour des Lettres qui avait tout de même détruit le quartier et un bout de la famille. La tante Pétunia et lui en avaient beaucoup parlé : Harry était trop grand pour vivre dans le placard sous l'escalier... mais dormir à l'étage n'était pas une option valable, beaucoup trop dangereux. Ils avaient aménagé le garage et ne soyons pas dupes, ça cause également de gros dégâts mais plutôt pour le 2, Privet Drive. Si ça se passe au-delà de notre jardin alors ça ne nous concerne pas, c'était la 1ère règle de Vernon (et la 3ème de Pétunia). C'est ainsi qu'Harry Potter logeait désormais dans la plus grande chambre du 4, Privet Drive, surtout depuis qu'il avait explosé le sol, créant involontairement un magnifique duplexe.

"McGuffin, j'ai une annonce à te faire." dit Harry d'une voix extrêmement sérieuse. "Demain, je serai à Poudlard et bien que je ne sois pas certain que ça soit le lieu idéal pour un raton laveur de ton gabarit, je vais t'amener avec moi... tu ne peux pas rester aussi proche des Dursley, je n'ai pas confiance en eux dans ce qui concerne le bien-être des animaux."

Son raton laveur apprivoisé leva à peine le nez de son paquet de friandises et Harry hocha la tête d'un air assuré avant de fermer la porte métallique. Il tira les rideaux, ils s'enflammèrent alors il fouilla dans son armoire pour chercher d'autres rideaux et il écarquilla les yeux quand il constata que les mites s'étaient régalées. Après une interlude pyjama, il sortit plusieurs draps qui étaient aussi troués de partout avant de trouver son bonheur, une petite couverture bleue étrangement intacte. Il l'accrocha devant ses fenêtres avec un système élaboré de poulies puis il régla son alarme de chevet quelques minutes avant Minuit. Il s'allongea et ouvrit l'épais livre des Potions pour sa lecture du soir, il voulait finir le 3ème chapitre avant d'entrer à l'école. La lampe explosa, il cassa 20 fois la mine de son crayon pendant qu'il prenait ses notes mais rien de fondamentalement grave. Il s'étira puis glissa soigneusement l'ouvrage dans son sac-à-dos. Tout était près.

"Bonne nuit, McGuffin."

"Brrr... brrr."

"Breubreu à toi aussi."

À peine ferma-t-il les yeux qu'il entendit l'alarme stridente de son réveil, c'était le jour de la rentrée et la famille Dursley avait décidé de partir à minuit, tout pile. Il faut dire que la gare était à 3h30 de leur banlieue et avec la Loi d'Harry, ils étaient presque en retard ! Le petit garçon brun chaussa ses lunettes, il avait décidé de ne pas se faire remarquer avec sa robe de sorciers alors il enfila un vieux T-shirt de Dudley en essayant de ne pas se demander d'où venait cette trace marronâtre. Il était en train de mettre son sac-à-dos quand sa tante tambourina fort sur la porte métallique pour hurler de sa voix criarde :

Une tartine beurréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant