10. Un javelot de lancer

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Loi de Murphy : "Ne force pas, prend un marteau plus gros."

Harry avait appris au contact de l'oncle Vernon qu'il ne fallait jamais déranger quelqu'un qui lit son journal... c'est pour ça qu'il resta silencieux quand Hagrid déplia la Gazette du Sorcier quand ils s'installèrent dans le bus qui devait les conduire à Londres. Il n'ouvrit pas la bouche quand un rapace laissa tomber une tortue vivante en plein sur le crâne d'un moldu chauve qu'il avait confondu avec une pierre ni quand une vieille dame fut emportée vers le plafond par un mouvement de ressorts alors qu'elle tentait de tirer sur la corde "arrêt d'urgence" car un arbre s'était abattu sur la route et il tenta par tous les moyens de faire taire Dudley ce qui était de loin sa mission la plus dangereuse.

"Boh, c'fût un p'tit trajet paisible, hein, les enfants ?!" se réjouit Hagrid quelques heures plus tard en se levant car ils arrivaient à Londres.

"Baaah... ouais, si on compte pas la tortue, la vieille peau, le sapin, l'ouragan, le chien enragé, la taupe sans poil, le coussin pétard, l'incident du briquet, le parapluie et bien sûr, le bouquet final, les tulipes !" énuméra Dudley. "Dans ce cas, c'était chouette."

"Où ça, une chouette magique ?!" releva Harry.

Il colla son nez curieux contre la vitre du bus qui disparue de manière inexpliquée, l'envoyant valser de l'autre côté... dans les rues de Londres. Il évita une ambulance lancée à pleine vitesse pour une urgence avec son flegme légendaire en scrutant le ciel à la recherche d'un nouvel animal magique, sans se douter que ça n'était qu'une expression car il préférait voir une chouette magique, vous savez.

"Bon, Harry, tu touches à rien." grogna Dudley. "On regarde avec les mains... euh, je veux dire, on touche avec les yeux et remet tes lunettes, c'est une façon de par-oooh, une glace ! JE VEUX UNE GLAAACE !!!"

"Est-ce qu'il est toujours comme ça ?" s'inquiéta Hagrid en voyant le fils Dursley traverser la rue pour atteindre le stand de glace.

"Eh bien, Dudley fait souvent des crises de nerfs alors on a de la chance, il me semble particulièrement joyeux aujourd'hui : il n'a essayé de me frapper que 21 fois depuis toute à l'heure, quelle aubaine !" répondit Harry avant de se jeter au sol, mains sur la tête.

Il y eut un bruit sourd puis les éclats de verre volèrent dans tous les sens... Dudley n'était plus avec eux donc il était hors de portée et tant mieux pour lui car la main d'Hagrid se retrouva transpercée par un bout de vitre provenant du bus.

"Montrez-moi votre blessure, oh, vous aurez une cicatrice." commenta Harry en sortant une trousse de premiers secours de son sac-à-dos. "Je n'ai pas jeté le bateau gonflable à temps, veuillez m'excuser, ça va piquer un peu... c'est de l'antiseptique. Est-ce que je peux vous recoudre directement ou vous préférez que je stoppe les saignements de façon sommaire en attendant des soins plus complets ? J'ai mon baptême de secourisme et sans vouloir me vanter, j'ai soigné de vrais malades dès le 1er jour mais fallait bien remettre sur pieds les formateurs, voyez-vous..."

"Est-ce que tu te trimballe toujours avec une trousse de soin sur toi ?"

"Bien sûr, c'est un indispensable." répondit Harry en enroulant la main du géant dans une bande blanche. "En revanche, je change le contenu du sac chaque jour selon mes estimations : aujourd'hui, j'ai pris un bateau gonflable, une caisse à outil taille standard, une corde à sauter, un javelot de lancer, un délicieux biscuit pour chien, un vieux mouchoir, quelques pinces à linge, un casque de chantier, une pièce de Shakespeare et trois enclumes."

"Trois enclumes ?!"

"C'est au cas où j'en perdrai deux, à gauche ! Attention la tête, fermez les yeux pour le flash... et c'est tout. Merci de me faire confiance, je vais chercher Dudley avant qu'il ne dévalise ce pauvre marchand."

Une tartine beurréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant