une route aux aurore joyeuse

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Le chemin me semblait interminable, non pas à cause de la distance, mais parce que je ne savais ni où aller ni quoi faire. Je laissais mon cœur guider mes pas, errant avec un poids lourd de tristesse. Les larmes ne cessaient de couler, et je ne faisais que prier, encore et encore, suppliant Dieu de me montrer la voie.

Après des heures de marche, j'aperçus une chapelle au loin. Épuisé et brisé, j'entrai pour prier, demandant au Seigneur de pardonner mes péchés et de m'accorder ne serait-ce qu'un peu d'amour, juste assez pour trouver un abri pour la nuit.

C'est alors qu'un prêtre s'approcha doucement. Il me tendit la main, baissa légèrement la tête et me regarda droit dans les yeux avant de dire : « Dieu n'oublie jamais ses enfants. Quand tu es dans le besoin, prie-le, et Il te viendra en aide. » Puis, il ajouta : « Relève-toi, mon fils. Reste ici, dans ce lieu où Dieu t'a guidé. Reste et prie. » Sans un mot, j'acquiesçai de la tête et m'accroupis pour remercier Dieu de Sa miséricorde.

Je restai à la chapelle.

Deux mois passèrent. Je me consacrais à l'église, grandissant tant physiquement que spirituellement. J'étais devenu un homme de foi, un homme de joie. Mais comme tout être humain, je n'étais pas insensible à l'amour et aux émotions qui l'accompagnent.

Un jour, je fis la connaissance d'une jeune fille, la fille d'un homme riche. Elle était magnifique, mais j'avais juré de ne pas céder à mes sentiments pour elle. J'avais fait un vœu, un engagement envers moi-même et envers Dieu.

Un matin, le prêtre m'informa que le père de cette jeune fille souhaitait me rencontrer. Le jour venu, je me hâtai d'accomplir mes tâches et me rendis chez lui.

L'accueil fut des plus chaleureux. Après quelques politesses, il me demanda de lui raconter mon histoire. Je le fis, sans retenue. Son enthousiasme s'éteignit peu à peu, laissant place à une tristesse palpable. « Je n'aurais jamais cru qu'un garçon aussi jeune que toi ait vécu de telles épreuves », me dit-il avec gravité. « Je prends la décision de t'accueillir chez moi, avec ma fille. Nous ne sommes que deux. »

Son offre, généreuse, me troubla. Mais sans hésiter, je lui répondis : « Bien que votre générosité me touche profondément, je ne peux accepter. J'ai promis au prêtre de rester à ses côtés et de l'aider. »

Il sourit, impressionné. « En plus d'être jeune, tu es sage. Mais réfléchis-y. Je parlerai au prêtre si tu changes d'avis. »

Je lui réitérai mon refus. « Désolé, monsieur, mais je ne peux vraiment pas. »

Alors, avec un regard compréhensif, il ajouta : « Je ne te forcerai pas. Mais prends cette lettre. Ouvre-la seulement si un jour tu te trouves dans une impasse et que tu penses que ta vie n'a plus d'issue. »

Je le remerciai et retournai à la chapelle pour tout raconter au prêtre. Bien qu'il m'encourageât à accepter cette offre, je lui fis comprendre que ma promesse valait plus à mes yeux que tout ce qu'on pourrait m'offrir. Promesse faite, promesse tenue.

Le chemin de ma vie .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant