Chapitre 25 : Transfert

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Le retour en France avait été quelque peu... Mouvementé.

La mort d'un élève lors du tournoi des Trois Sorciers à Poudlard s'était rependu comme une trainé de poudre sur l'école avant même que le carrosse ne touche le sol.

En revanche, le fait que l'un des plus grands mages noir du monde des sorciers puisse être impliqué n'avait pas l'air d'être connu, le journal ne semblait pas avoir obtenu cette information de l'Angleterre. Et personne ne souhaitait parler de ce risque. C'était impossible que cela puisse être vrai de toute façon.

La fin d'année ne pouvait pas être plus proche. Tous les étudiants préparaient leur bagage, près à rentrer dans leur famille comme chaque année.

Alhena ne pouvait pas en être plus "ravie".

Ses bagages étaient prêts, il avait suffi d'un coup de baguette pour que la magie s'occupe de tout ça. Mais elle faisait les cent pas dans sa chambre, observant deux baguettes magiques sur son lit, toutes les deux lui appartenant.

Durant son voyage, elle avait eu l'occasion de constater que sa baguette lui jouait des tours. Elle était moins précise, plus faible et hésitante face aux demandes de son maître. Pourquoi avait-elle ça ? Alors que son ancienne, qui avait été soigneusement rangée dans une boite entourée d'une ficelle, lui été plus fidèle. Et elle été bien plus fidèle.

Elle était en bois d'ébène, suffisamment souple avec un noyau de plume de Phoenix. C'était la première qu'elle avait eue étant petite fille.

Alhena tapa du pied, agacé et échangeant la place des deux baguettes. Elle emballa la baguette intruse et la mit dans l'un de ses sacs, ne pouvant pas se décider à la jeter.

"- Tu as déjà terminé ? fit une voix à la porte de sa chambre. Impossible de choisir ce que je laisse et ce que j'emmène, quelle plaie !"

La brune n'eut pas besoin de tourner la tête pour savoir que Camille, l'une de ses seules amies, venait d'entrer dans la pièce.

"- On part demain matin, fit-elle, tu n'as pas de temps à perdre. Sauf si tu veux rester ici pendant les deux mois de cet été ?

- Je n'imagine pas le cauchemar que ce serait ! se plaignit la rousse.

- Tu trouves ? L'idée ne me chagrinerait pas, c'est mieux que de rentrer à la maison de toute façon."

Avec un soupir, Alhena balaya ses cheveux par-dessus son épaule et se laissa tomber dans le lit. Ce à quoi, Camille vint faire de même.

Elle s'était retrouvée depuis quelques jours, et après que sa camarade lui ait pardonné de l'avoir abandonné pendant la moitié de l'année, sans daigner la prévenir. Alhena lui avait raconté tout ce qu'il s'était passé en Ecosse, en essayant de n'omettre aucun détail.

Mais encore une fois, Camille lui demanda de lui raconter comment été le fort et incroyable Victor Krum. Bien que la brune n'ait pas grand-chose à dire à son sujet, son séjour ne lui ayant pas vraiment donné d'occasion de le voir de près, à part pour lui demander un autographe pour son amie.

Leur conversation fut vite coupée court par l'arrivé de Fleur dans leur chambre. La brune leva les yeux aux ciels d'exaspération. Elle ne serait donc jamais en paix ? Le voyage était terminé, elle n'était plus sa tutrice alors pourquoi diable venait-elle encore l'importuner ?

Alhena se redressa sur les coudes en observant la blonde aux cheveux argentés, attendant qu'elle dise quelque chose.

"- Madame Maxime aimerait te voir tout de suite, tu n'as pas reçu son hibou ?"

La brune haussa un sourcil tandis que Camille sembla soudainement prise d'une quinte de toux un peu exagérée, et du quitter la pièce.

"- Hm... Si si. J'y vais."

Elle se redressa de son lit et fit glisser sa baguette dans la poche de sa jupe bleue. Elle se mit ensuite en route pour suivre Fleur qui allait visiblement l'attention de l'escorter comme s'il y avait un risque pour qu'Alhena fuie. C'était peut-être une attention justifiée.

Arrivé au bureau, elle frappa avant d'entrer, ayant vaguement l'impression d'être de retour un an en arrière : la dernière fois en date ou elle avait été convoqué, et non pas la première.

"- Bonjour Alhena, fit la géante. Je t'en prie, assieds toi."

La directrice de Beauxbatons apparu à l'entrée d'une autre pièce, une enveloppe au papier gris à la main.

"- J'ai quelques documents à te faire remplir suite à ce qui va se passer à la rentrée prochaine, ainsi que des lettres de recommandation de tes professeurs et une prescription de l'infirmerie qui sera, sans aucun doute, nécessaire. Le changement sera peut-être délicat, mais je suis certaine que cela pourra bien se passer. Il y a aussi..."

Tandis que la directrice continuait dans son discours en lui montrant les documents, Alhena sentis une sueur froide glisser dans son dos. Qu'est-ce que ce charabia voulait dire ? Elle ne pouvait quand même pas être... Elle avait peut-être dépassé les bornes en s'incrustant en Angleterre...

"- Vous me renvoyé ? demanda Alhena d'un ton calme, mais qui ressemblait plus à un défi."

À travers ses petites lunettes, la directrice leva les yeux vers son élève avant d'éclater de rire. Soit par moquerie, soit parce que son idée était saugrenue.

"- Te renvoyer ? Voyons ma chère, cela ne prendrait pas autant de temps si c'était le cas.

- Alors qu'est-ce que c'est que tout ça ?

- Tes parents ne t'ont donc pas informé de ton transfert ?"

Alhena était bouche bée, elle allait quitter l'école ? Elle avait beaucoup de mal à assimilé l'idée. C'était quand même sa maison ! Cela faisait des années qu'elle y vivait et elle s'y sentait mieux qu'avec ses propres parents.

"- On dirait que non, observa Mme Maxime au vu de l'attitude de la brune. J'ai reçu ceci au cours de l'année."

En un coup de baguette, un parchemin apparu devant Alhena qui hésita à toucher au papier, comme si elle avait peur de se brûler à son contact. Elle aspira un grand bol d'air avant de se pencher pour lire le document.

"Madame,

Nous vous remercions d'avoir pris soin d'Alhena depuis son arrivé à l'école. Néanmoins, suite à des circonstances particulières, nous nous trouvons dans l'obligation de déménagé en Angleterre durant une durée indéterminé. 

Nous vous demanderons donc, de bien vouloir préparer les documents permettant le transfert de cet enfant vers Poudlard, le collège de sorcellerie en Ecosse. 

Avec nos salutations les plus sincères.

Louis Anwir Jones."

La lettre portait encore le reste du sceau des armoiries de la famille. Ce n'était pas une blague.

Alhena s'adossa contre le dossier de le siège, bouche bée face à cette nouvelle.

Elle n'écouta que vaguement ce que pu lui dire Mme Maxime après cela.

La brune se contenta de signer et de récupérer les documents avant de s'en aller d'un pas furibond. Elle était en colère. En plus de toujours lui avoir pourrie la vie dès qu'ils la voyaient, ils se permettaient maintenant de lui enlever la seule chose qui lui faisait se sentir un peu bien.

Elle les détestait, elle les haïssait, elle les méprisait.

De retour dans la chambre, elle fut soulagée de ne voir personne dans la pièce. Elle avait besoin lâché prise.

Alhena sentit sa respiration devenir irrégulière et au bout de plusieurs expirations, elle poussa un cri et lâcha cette énergie qui brûlait.

Cela créa une onde de choc dans la pièce. En un instant, tout sembla exploser à son tour : les meubles s'effritèrent, les lits furent poussés contre les murs ou alors se renversaient, les carreaux des fenêtres se fissurèrent avant de se casser et ses affaires s'éparpillèrent dans la pièce.

Alhena n'était pas quelqu'un de docile, elle n'était pas quelqu'un de soumis. Et jamais elle ne laisserait faire ses parents comme ils le souhaitaient.

S'ils pensaient qu'elle irait sagement, ils se trompaient. Ils avaient déclenché un ouragan.

Imperium (en Pause À Cause D'une Phase Marauders Dsl)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant