Imperium (en Pause À Cause D'une Phase Marauders Dsl)

Chapitre 21 : Sang

Le temps passait si vite que la fin d'année approchait à grands pas.

La seconde tâche de la coupe de feu s'était déroulée sans encombre, mais malheureusement, Beauxbatons était à la traîne dernière Poudlard et Durmstrang. Fleur était dernière, mais au vu des événements du lac noir où elle n'avait pas pus sauver sa petite sœur, personne n'avait osé lui dire quoi que ce soit. Elle semblait s'en vouloir et était plus silencieuse que d'habitude.

La lune était pleine. Et une nouvelle fois, Alhena s'était faufilé dans la forêt pour gambader à l'air libre. Personne ne semblait se douter de ce qu'il se passait. Les filles étaient malades tous les mois, rien ne pouvait faire penser à un problème de poils ! Alors lorsqu'elle était souffrante, elle avait la paix dans sa chambre. Qui pouvait se douter qu'à ce moment précis, un loup courait dans la forêt interdite.

Elle avait lu quelque part qu'il existait dans l'enceinte de Poudlard, une meute de loups-garous qui y vivait. Mais pas une meute normale. Une meute d'enfants de loups-garous : des individus à l'apparence de loups, chaque jour de l'année, mais d'une intelligence surnaturel.

Cela l'avait poussé à s'aventurer un peu plus loin dans la forêt, là où elle était sûre de ne croiser aucun humain. Ni même le garde-chasse qui ne semblait pas avoir toute sa tête pour faire joujou avec des créatures dangereuses comme des dragons !

Ses oreilles s'étaient dressées sur sa tête. Un bruit, très léger, avait traversé la forêt, poussé par le vent. Ce n'était pas un simple son que la forêt aurait pu produire d'elle-même. C'était quelque chose de vivant, un bruit d'un humain pris par surprise.

Pourtant aucune des odeurs qui lui aurait fait perdre la tête ne l'avait atteinte, rien qu'une odeur animale mêlée à l'herbe.

Si cela ne la faisait pas devenir folle, cela ne devrait pas être trop dangereux. Elle pourrait aller jeter un coup d'œil.

Après une demi seconde d'hésitation, elle se remit sur ses pattes puis recommença à courir dans la forêt jusqu'à rejoindre ce qui avait produit ce bruit étrange.

Lorsque l'odeur devint plus forte, elle ralentit et se faufila à travers les buissons pour observer.

C'était une créature curieuse. Mi-garçon, mi-animal. La créature se secouait de telle manière qu'on avait l'impression qu'elle se roulait dans la poussière.

La louve se contentait d'observer derrière les buissons, la respiration silencieuse pour ne pas être entendue. Elle n'avait jamais eu l'occasion de voir centaure de ses propres yeux, seulement des illustrations dans des livres.

Celui-là semblait jeune. Même enfantin. Bien plus qu'elle l'était elle-même.

On disait d'eux que c'était des barbares envers les Hommes, qu'ils aimaient leur indépendance et écoutaient les étoiles. Il y avait ceux qui pensaient que c'étaient des monstres, et ceux qui pensaient que ce n'était que des créatures incomprises. Sûrement les deux. En voir en vrai lui permettrait de choisir son côté.

Plus loin, la créature continuait de se rouler au sol d'un côté et de l'autre. Et Alhena continuait de l'observer, guettant le moindre de ses mouvements. Le centaure poussait des râles essoufflés et ce n'est que quelques minutes plus tard que la louve comprit pourquoi. La créature ne se roulait pas. Elle luttait. Contre quelque chose qui l'empêchait de se relever.

En y regardant plus attentivement, il y avait peut-être quelque chose aux côtés du centaure... C'était très difficile à distinguer, mais il y avait une forme sombre dans le dos du petit animal. Quelque chose qui semblait se glisser autour de son torse comme un lien que l'enfant n'arrivait pas à agripper.

Il y avait aussi... Une odeur de sang. Mais cela n'émanait pas du quadrupède, cela venait de l'autre chose. Est-ce qu'il essayait de dévorer le petit centaure ? Devait-elle laisser faire les choses ? Après cela ne la regardait pas vraiment... C'était commun dans la nature.

Alhena hésita. Mais plus elle prenait de temps pour décider quoi faire, plus la petite créature étouffait et faiblissait. Ce n'était qu'une question de seconde.

La louve se redressa sur ses pattes et tourna les talons pour rejoindre le château.

Le jeune centaure étouffa et fut dévoré par la créature. Fin.

Les faibles meurent, les forts triomphent. C'était la loi de la nature.

Vous y avez vraiment cru ? Elle n'était pas aussi mauvaise.

Cachée dans le buisson, Alhena s'était préparée à bondir, ses babines s'étant retroussées. Elle ne lâcha aucun grognement pour ne pas alerter le prédateur. Et avait bondi aussi vite que ses pattes pourraient la propulser.

Sans vraiment avoir de plan en tête, ni sans trop savoir comment s'occuper de cette chose, elle rejoignit les deux combattants et les chargea. Elle leur donna un fort coup d'épaule, le plus fort possible pour retourner le cheval et avoir accès à ce qu'il y avait dans son dos.

Cela avait un peu fonctionné, si on omettait la plainte de l'enfant attaqué maintenant par un loup-garou.

Dès qu'elle en eut l'occasion, Alhena plongea sur la chose noire pour mordre. Pris par surprise, la créature avait un peu relâché son emprise sur l'être mi-enfant, mi-cheval, et finit par se redresser.

Le loup put observer son adversaire. C'était une créature noir, presque humanoïde mais tellement fine qu'elle semblait sortir d'un cauchemar, elle se tenait sur ses quatres pieds munies de grandes mains et des griffes tout aussi sombres. Quant à son visage... Il n'en avait pas vraiment. Il avait juste une grande bouche d'où s'écoulait un liquide rougeâtre et visqueux.

C'était un gobelin buveur de sang, même si cela ne ressemblait pas du tout à un gobelin ordinaire.

Alhena pesta ! Elle les avait étudiés, et rien ne valait un bon sortilège pour s'en débarrasser. Sauf qu'actuellement, elle n'avait pas de baguette, et même si elle avait la sienne, elle ne pourrait pas s'en servir. Il fallait donc qu'elle trouve un autre moyen de faire fuir la créature.

Le gobelin ayant le choix entre un adversaire fort, et l'autre faible, il choisit de se tourner vers le centaure qui haletait.

La louve sauta entre les deux et attaqua de nouveau, elle mordit la créature à l'un de ses membres et sentit tout de suite un goût âcre lui emplir la bouche. Serrant la mâchoire malgré le goût horrible, elle sentit une brûlure puis une douleur intense sur son épaule gauche, l'obligeant à lâcher et à s'éloigner.

Elle sentit l'odeur du sang se répondre dans ses poils et d'après la douleur, la créature lui avait sûrement lacéré la peau. C'était une bonne chose en quelque sorte. Avec cette odeur émanant, le gobelin n'allait plus s'intéresser à l'enfant.

Elle eut raison. Le prédateur lui sauta dessus, attirant par son odeur comme un aimant alors qu'elle sautait sur le côté pour esquiver. Après un bref regard à la brebis galeuse qui se redressait, Alhena se mit à aboyer.

"Va-t'en d'ici !" pensa-t-elle fort.

Le gobelin attaqua de nouveau et n'ayant pas esquivé assez vite, la louve sentit une nouvelle brûlure à sa cuisse. L'odeur de sang était encore plus forte.

Tandis que le jeune s'éloignait, Alhena décida de se mettre à courir dans la direction opposée. Persuadé, que le monstre la suivrait, ce qu'il fit, attiré par l'odeur du sang. Malheureusement, maintenant, elle avait une créature assoiffée de sang à ses trousses. Ce n'était pas une première... Cette fois, elle était plus rapide et plus forte.

Ignorant la douleur, elle galopa aussi vite que possible, reniflant l'air à la recherche d'un cours d'eau. Elle n'avait que très peu de temps, ses douleurs étaient atroces et elle avait peur de trébucher.

L'odeur de l'eau se rapprochait et rapidement, elle aperçut les rochers jonchant le lac noir.

Alhena longea la petite falaise et prit d'une soudaine idée, elle sauta dans l'eau trouble.