Chapitre 15 "Conseils"

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"Ça fait un bail j'ai pas été à la plage" dis-je en regardant les vagues d'un bleu transparent s'abattre sur le sable.

"Sérieux ? Tu en avais pas l'occasion ou ce n'est pas ton kiff ?"

"J'en avais pas l'occasion, je suis rarement partie en vacances, les seules fois où je sortais de Philadelphie c'était pour voir mes grands-parents dans un village paumé du New Jersey. Et toi ?"

"Les plages c'est pas trop mon truc, rien à voir avec mon style gothique, juste le sable qui colle au pied, l'eau froide, tous les points négatifs, ça m'empêche d'aimer ça"

"Qu'est-ce que tu aimes ?"

"Les villes urbaines, pour moi c'est vital de vivre près d'une ville où beaucoup de gens circulent, de voir de la civilisation. L'idéal pour moi serait de vivre dans une capitale, il n'y a que dedans que je me sens bien"

"Pour ne pas te paraître folle, j'ai la phobie de la solitude, vivre éloigné de la vie active dans une campagne ou près de la plage c'est vraiment pas pour moi"

"Ce qui est très ironique vu que je traîne toujours toute seule et que je n'ai pas de représentant légal, tu te doutes bien qu'aucun des deux n'ait fait par choix"

"Désolée je parle trop, je n'ai pas l'habitude et savoir quand m'arrêter est un vrai supplice"

"Tu peux continuer, ça m'intéresse"

"Si tu le dis. J'adorais avoir plein d'amis, une amitié comme Bradley et Aaron ou la tienne avec Axel et Chelsea"

"Mais les gens que je croise sont superficiels, les gens sont hypocrites entre eux, j'ignore leur raison d'agir ainsi, mais je n'ai jamais réussi à comprendre ce genre de comportement"

"Je comprends parfaitement ce que tu veux dire"

"Je dois te faire chier avec ma philosophie sur le comportement des gens de notre âge, et toi ? Parle-moi de toi"

"Ma vie n'est pas tout rose non plus, si on me retire Alex et Chelsea, je n'ai pas vraiment d'amis, Bradley me considère comme sa sœur mais sans ma mère, ça serait aussi un parfait inconnu"

"Et Aaron ? Je l'ai vu dormir sur ton épaule pendant le vol, vous vous connaissez ?"

"Ah ? Je ne savais pas. Je ne sais pas si on peut dire qu'on se connaît, on se fréquente par le bias de Bradley, mais ça s'arrête ici"

"Il y a une chose que tu vas sûrement détester chez moi, tôt ou tard, je suis très observatrice, j'ai remarqué comment tu regardais Aaron, inutile de le nier devant moi"

"Je le nie tout court" Dis-je en rigolant nerveusement.

"Qu'a-t-il de mal à s'intéresser à lui ?"

"Parce que c'est lui tout simplement, si tu prétends bien observer les gens, tu dois avoir deviné qu'Aaron n'est pas le meilleur prétendant"

"C'est vraiment ce que tu penses de lui ?"

"Bien sûr que non"

"Pourquoi tu dis ça alors ?"

"Les gens me répètent que ce n'est pas quelqu'un de bien, même le coach Taylor, il ne cherche aucune relation"

"Oui peut-être, mais ça ne fait pas de lui quelqu'un de mauvais, je trouve même que c'est quelqu'un de plutôt serviable, même si tu es persuadé qu'il est inaccessible donc forcément impossible de connaître"

"Ta mère te donne des conseils thérapeutiques ?"

"J'aimerais bien mais non, tout ce que je te dis c'est du bon sens pour moi. Si nous devions tous se faire une image de quelqu'un en fonction des rumeurs sur lui, son portrait serait complètement défiguré"

"Tu as raison. Et toi ? Quelqu'un t'intéresse ?"

Elle regarde Bradley qui s'amuse à faire des longueurs avec Aaron.

"Bradley est mon style, j'aime bien sa façon d'être, il est naturel avec ses proches et n'hésite pas à mettre tout le monde à l'aise"

"Il y a un mais ?"

"Évidemment, tu as entendu comment il m'appelle, je ne suis qu'une gothique en dépression qui boit des boissons énergétiques à longueur de journée pour se donner un style à ses yeux"

"Ce n'est pas le genre de Bradley, je pense surtout qu'il t'appelle par ce surnom pour essayer de te faire réagir, il adore les gens qui entrent dans son jeu, on peut le voir sous forme d'arrogance mais ce n'est que pour rire"

"J'ai peur qu'en rentrant dans son jeu, il me blesse intentionnellement dans l'optique de me faire rire"

"Essaye et tu verras bien où le vent te mène"

"Très philosophe, j'approuve"

Nous rigolons en regardant les garçons s'approcher de nous, leurs corps mouillés luisant sous les rayons du soleil, leurs abdos se courbent en fonction de leur mouvement, j'essuie de la bave invisible avec ma langue.

Nous nous levons pour leur laisser la place sur les serviettes, Jayla et moi marchons côte à côte vers les vagues, elle m'attrape le bras, tremblante.

"T'as vu ses abdos bordel ?"

J'éclate de rire en le regardant.

"Bordel avec l'eau qui coulait sur leurs abdos, putain, ils sont vraiment de chez nous ?"

"Faut croire"

"T'as vu comment elles nous ont maté mecs ? On a tout gagné là"

"C'est quoi ce cul là ? Je savais pas que les cheerleaders travaillait les squats, on devrait les aider plus souvent"

"Ta fini ?"

"Ose me dire que tu les mates pas !"

"Tu mates ta sœur toi maintenant ?"

"T'inquiètes on partage"

"Je préfère la grand-mère devant elles"

"Tu veux dire la fille avec un bikini qui rentre dans son cul et qui s'apparente drôlement à Melody ? Oh merde pardon je vais te foutre la gaule"

"Pardon ? Elle a juste posé son regard sur ton torse t'étais déjà prêt à éjac sale précoce. J'ignorais que les gothiques étaient ton style"

"Je suis certain sous ses tas de vêtements se cache une déesse, et je compte bien la voir"

Dennys HillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant