Chapitre 44 "Maman"

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Maman a donc quitté Hector, il me faut des explications.

Je toque et entre dans la maison, refermant derrière moi.

"Maman c'est moi !"

"Je suis en haut !"

Dans le salon trônent des meubles et plein d'affaires appartenant à Layla et Aaron, je monte les escaliers et rejoints maman dans sa chambre, elle est en train de ranger ses affaires dans les placards.

"Comment tu fais pour le salon ?"

"Je ne l'utilise pas, je passe mes journées à Dennys Hills, c'est bien plus compliqué d'entraîner des enfants qui ne connaissent rien au cheerleading"

"Tu vas me raconter pour Hector ?"

Elle s'assoit sur le lit, comme si elle vient de perdre goût à la vie de nouveau, je m'assois à côté d'elle.

"Tu sais qui est ton père ?"

"Oui, je l'ai vu, on a parlé ensemble"

"Quand j'ai retrouvé son numéro, j'ai remarqué que c'était ton professeur de français, je ne sais pas comment nous avons fait pour ne pas nous croiser même en prenant le même avion"

"Mais j'ai vu une photo de lui sur les réseaux sociaux, je les reconnus, ça ne pouvait être que lui, le revoir m'a complètement chamboulé"

"Revoir son visage, c'était revoir toute mon adolescence, pendant toutes ces années j'ai essayé d'enterrer des souvenirs vivants, mais ils ont réussi à refaire surface"

"Pourquoi j'ai quitté Hector ? La question ne se pose sûrement pas, Stan m'a tellement aimé qu'aucun autre garçon ne pourra le faire. Si j'ai tenté désespérément de laisser cette histoire au passé c'est uniquement pour me laisser une chance d'être de nouveau heureuse un jour"

"Mais je savais que ce jour arriverait, que tu voudrais voir ton père et c'est totalement normal, je dois juste vivre avec ce vide en moi"

"Je suis désolée maman..."

"Ce n'est pas de ta faute, on est responsable de nos actes, dis-moi ma belle, tu voulais me parler ?"

"Avec papa on aimerait aller voir la ferme de mamie, papa pense que tu connais encore l'adresse"

Un sourire triste se dessine sur son visage.

"Il n'a pas changé avec sa petite mémoire, oui je m'en souviens encore ma belle"

"Tu ne veux pas venir avec nous ?"

"C'est gentil de proposé mais je vais rester ici, je dois encore trouver de la place pour libérer le salon"

"Je vais t'aider"

"Melody non, tu vas te faire mal, c'est super lourd !"

Je descends les escaliers, je regarde tous les meubles, ils ne font certainement pas les poids que je soulevais avec Caleb.

"Le garage est vide ?"

"Il y a les décorations de Noël et d'Halloween là-bas"

"Met les dans ma chambre"

"Et si tu reviens ?"

Un blanc s'installe, un éclair de tristesse passant dans les yeux de maman.

"Je les rangerais quelque part dans un coin, c'est juste le temps que Layla et Aaron s'installe dans un appartement"

Elle hoche la tête, je l'aide à monter les décorations dans ma chambre, il y en a bien plus que je ne le pensais, espérons que les deux trouvent rapidement un appartement fixe ou qu'ils vendent leurs meubles.

Je soulève les meubles avec l'aide de maman, pendant une bonne demi-heure, nous nettoyons la poussière puis préparons à manger toutes les deux, rattrapant le temps perdu à s'embrouiller.

"Je pensais que tu resterais dormir ce soir"

"Je pensais aussi mais je vais voir avec Layla pour les meubles, on va pas t'encombrer plus que ça"

"Ça me dérange pas tu sais je me sens en sécurité avec cette brigade"

"Je vais dormir ici ce soir"

"Mais non, va, fais ce que tu à faire"

"Je peux toujours l'appeler"

"Et les décorations ? On ne peut même plus marcher dans ta chambre"

"Il y a une autre solution qui te plaira sûrement pas"

"Non, tu n'appelles pas ton père"

"Maman, il peut nous aider"

"En vivant dans un petit appartement ?"

"Ou tu peux venir avec nous à New York, changez d'air et de repartir de 0"

"Et j'irais où ? Tu sais combien coûte les maisons et les appartements ?"

"C'est pas ce que tu voulais ? Être proche de moi pour pouvoir veiller sur moi, je te fais la proposition de me coller aux baskets là"

"Tu vis à Philadelphie depuis que t'es bébé, faut que tu changes d'air, ça va te faire du bien. Tata t'aidera à trouver un appartement en sécurité"

"Ne me dis pas qu'elle n'a pas une bonne influence, elle a juste eu le courage de sortir de sa ville d'enfance et tu dois faire de même"

"Tu me cries toujours dessus de laisser le passé à sa place mais quand je te propose de prendre de l'avant et d'aller dans le futur tu te braques"

"Imaginons que j'accepte, on fait comment pour les meubles de tes amis ?"

"Arrête de te servir d'eux comme une excuse, on va se débrouiller, prends ton avenir en main"

"Et l'université ? Les élèves ?"

"Ta carrière prodigieuse te permet de faire bien plus que coach à des débutants, tu le sais autant que moi"

"Très bien, appelle ta tante, je ne veux pas de plan foireux"

Dennys HillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant