.J'entendis la porte s'ouvrir, je me retournai, Éric se tenait dans l'embrasure en haut de l'escalier.
- Viens, il est temps de déjeuner.
Je ne m'étais pas rendue compte du temps qui s'était écoulé, aussi, un peu surprise je finis rapidement de déposer une lettre sur la liasse de celles datant de 1987 et je le suivis. Il m'emmena jusqu'à la cuisine. Je m'étonnais : je ne pensais pas qu'il me laisserait déjeuner à sa table.
- Assieds-toi. Il me servit ce qui ressemblait à de la soupe et continua : Tu n'es pas bien bavarde ma parole ! Et après un silence : Tant mieux moi non plus.
Il but d'un coup sa soupe puis me demanda :
- Et donc tes parents sont d'accord pour que tu vives... comment appelles-tu ça déjà... ah oui ! Cette expérience de la nature, toute seule, sans garantie de pouvoir te nourrir, te loger,...
J'éludais sa question.
- Je peux me débrouiller et finalement je ne manque de rien vous voyez.
- Hum, mouais et tu habites où normalement ?
- À... la Rouvière, un petit village plus au sud.
Je ne mentais qu'à moitié c'était en effet là où j'habitais avant que maman s'en aille. Étrangement il sembla s'en étonner. Songeur, il reprit :
- Bon admettons que je te crois. Et tu dors où en ce moment ? Et ne me fais pas croire que t'es parents t'ont laissé seule sans toit pour dormir.
Finalement ce qu'il disait n'était pas si éloigné de la vérité, ils étaient partis tous les deux me laissant seule... Les larmes me montèrent aux yeux. Je fis mine de me moucher et fis comme si je n'avais pas entendu sa question. Mieux valait qu'il ne me considère pas comme une sans domicile fixe.
- Quoi, tu as perdu ta langue ? Je secouai la tête puis répondis :
- Je vous avais dit que je travaillerai de la manière que vous voulez en échange de nourriture, vous n'aviez pas préciser que vous me feriez subir un interrogatoire. Et si cela ne vous dérange pas je préfère ne pas répondre à votre question.
Il grommela.
- Et comment je suis censé te faire confiance si tu ne me dis rien ?
- J'ai fait ce que vous m'aviez demandé de faire, non ? Si vous n'êtes pas satisfait de ce que je fais vous pourrez toujours me renvoyer.
Sur ce, un geste gauche de ma part me fit renverser une partie de ma soupe sur le côté, je m'empressais d'essuyer la table avec ma serviette en grommelant un « désolée ». Je l'avais peut-être imaginé mais j'avais cru voir un soupçon de sourire apparaître au coin de sa lèvre qui s'éteignit rapidement.
- Bon. Entendu. Il est déjà 14h, faut que tu retournes travailler.
Je me levai, commençai à débarrasser, mais je fus interrompu par sa voix grave.
- Laisse, je m'en occupe, toi, ton travail, c'est les lettres.
Il avait sans doûte peur que je casse la moitié de sa vaisselle. Sa préoccupation était dont tout-à-fait légitime.
- Merci pour le repas, dis-je en me dirigeant vers le grenier.
Je l'entendis de loin grogner un vague « de rien » puis je repris mon travail.
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Adversus Tenebris
МистикаDomination. Contrôle. Anéantissement de toutes les différences. Comment ? Par la science. Bien évidemment. Que pourrait-on contre cette science ? Elle est surpuissante. À qui confier ce combat ? Pourquoi pas à des jeunes purs et courageux ? Ils sero...