Les journées se suivaient. Cela faisait maintenant plus d'un mois que je suivais ce rythme. Chaque jour, une nouvelle tâche s'offrait à moi : rangement du grenier, tri de lettres ou encore jardinage.
Cette vie finalement me plaisait et depuis le premier échange, Éric ne m'avait plus posé de questions. Quant-à moi j'avais appris à mieux le connaitre. Derrière le vieil homme ronchon, se cachait un cœur tendre et triste. Parfois lorsque nous travaillions ensemble, je le voyais s'arrêter et regarder au loin comme s'il attendait quelqu'un. Était-ce cette fameuse Louise de La Roseraie ? Je ne le saurais probablement jamais.
Je n'étais pas non plus autorisée à lui poser des questions. Lorsqu'il avait quelque chose à me dire il le faisait, être curieuse ne servait à rien. Nos échanges devenaient de plus en plus intéressants, il me contait ses voyages dans des pays extraordinaires, il me racontait son ancien métier : cartographe. Il voyageait alors à travers le monde et dressait la carte des lieux qu'il visitait. Il me racontait son enfance avec son frère Alain.
Pour ma part, je déterrais les souvenirs de ma vie avec ma mère, ceux que j'avais préféré oublier pour ne pas pleurer. Finalement, même si c'était difficile cela me fit du bien et je me sentis plus proche de maman. Je finis par m'attacher à cet homme et j'eu l'impression que cet attachement était réciproque. Mais je me faisais peut être des illusions...
De mon côté, je nettoyais tous les deux jours mes vêtement et les échangeai avec ma tenue de rechange. Les nuits d'été étaient chaudes et je dormais bien sur mon tapis de mousse. Le dimanche, je ne travaillais pas mais je passai tout de même la journée avec Éric et nous nous racontions différentes histoires ou bien nous nous asseyons sur un banc en admirant les collines peuplées de chênes vert et de sapins.
Parfois, je tentais de lui rapporter pour le remercier, un poisson que j'avais pêché mais ceux-ci étaient à chaque fois maigres et peu gouteux, je finis par abandonner. Ma cheville qui avait en fait eu l'os légèrement fendu était presque guérie maintenant : Éric qui avait remarqué que je boitais me l'avait soignée (il avait quelques talents cachés). Mais elle demeurait tout de même plus fragile que l'autre.
Un jour alors que je sortais de l'épicerie où je faisais une course pour Éric, j'entendis une rumeur sur l'arrivée de nombreuses personnes provenant des villages alentours pour la grande fête traditionnelle du village. Je courus prévenir Éric.
- On dit qu'une grande fête va avoir lieu dans une semaine et que le village va accueillir plus de 1 000 personnes pendant trois jours !
- Oh, du calme. Oui c'est normal, ce sont les fêtes de la St Éloi*. Elles ont lieu chaque année en juin pas la peine de t'exciter comme ça.
- Excusez-moi mais les gens viennent-t-ils vraiment de très loin ou seulement des villages autour ?
C'est que je ne voulais pas que les gens de la MCJT me retrouvent, certains profitaient des rares fêtes aux alentours pour s'amuser enfin, loin de l'atmosphère confinée de la maison. En même temps partir d'ici pour éviter ce risque signifierait aussi pour moi, me retrouver seule sans aucune garantie de survie. Autant rester ici et me faire discrète pendant trois jours.
- Bah, surtout des villages juste à côté mais certains viennent de plus loin, c'est qu'elle est célèbre notre petite fête traditionnelle, tu vois m'expliqua-t-il tout fier.
Je souris en espérant que personne ne me reconnaitrait.
*
- Viens voir, me cria Éric de l'intérieur de la maison, je viens de retrouver une de mes plus anciennes cartes !
Je courus le rejoindre en souriant. Je commençais sérieusement à me plaire ici. Mais je ne savais toujours pas pourquoi maman m'avait demandé de m'y rendre. Et surtout, je ne m'attendais pas à ce que tout soit de nouveau chamboulé à ce point...
*Cette fête a en réalité lieu en juillet mais par soucis de cohérence, je l'ai quelque peu avancée
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Adversus Tenebris
ParanormalDomination. Contrôle. Anéantissement de toutes les différences. Comment ? Par la science. Bien évidemment. Que pourrait-on contre cette science ? Elle est surpuissante. À qui confier ce combat ? Pourquoi pas à des jeunes purs et courageux ? Ils sero...