Chapitre XXIX

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Des souvenirs horribles de la MCJT rejaillirent en un grain de temps dans ma tête, un frisson me parcourra l'échine au moment où je me retournai vers lui.

- Vous cherchez quelqu'un, monsieur ?

- Ne joue pas à l'innocente avec moi, petite. Alors maintenant dis au revoir à tes amis et suis-moi !

Fermant les yeux pour éviter de pleurer, je sentis mon pouls s'accélérer à une vitesse ahurissante. Non. Je ne pouvais pas retourner là-bas. Je ne pouvais tout simplement PAS retourner là-bas. Je n'y survivrais pas.

- Elle ne vous suivra nulle part, intervint Mathieu.

- Pour qui te prend-tu jeune homme ? Tu sais qui elle est au moins ?

Mathieu m'adressa un rapide regard inquisiteur. Dans le même temps, M. Grégor m'agrippa l'avant-bras pour me relever. Sous le choc, je ne parvins pas à articuler un seul mot.

- Monsieur ! Cet homme nous importune !

Anna venait d'apostropher le contrôleur qui passait par là et qui se précipita sur le champ vers M. Grégor.

- Vous le connaissez ? nous interrogea-t-il.

- Non, continua Anna. Il essaie d'enlever notre amie.

- Bon, suivez-moi, monsieur.

- Vous ne comprenez pas ! Elle est dangereuse ! Elle est dangereuse ! hurla M. Grégor tandis qu'on l'éloignait de nous.

Dès qu'il fût enfin hors de notre vue, Anna et Mathieu se tournèrent vers moi.

- Tu le connaissais, n'est-ce pas ? me demanda doucement ce dernier.

J'hochai lentement la tête en signe de oui.

- Qui était-ce ? questionna Anna.

Je me mordis les lèvres pour ne pas pleurer mais cette peur avait été si terrible qu'il était impossible de ne pas extérioriser l'émotion m'ayant traversée. Alors, enfouissant ma tête dans mes bras croisés sur la tablette du train, j'éclatai en sanglots. Cela faisait trois fois en peu de temps que ça m'arrivait. Je devais apprendre à me contrôler davantage. Mais les cris, les coups, la solitude, la faim, la peur, non jamais je n'aurais pu revivre ça.

- Je suis désolée, hoquetai-je. Je devrais me montrer plus forte.

- Tu n'as pas besoin...commença Mathieu.

- Mais qui était-ce ? répéta avec insistance Anna.

- Je ne peux pas vous dire ! criai-je. Tu n'as qu'à le croire si tu en as envie ! Mais je ne peux pas...je ne peux pas. Excusez-moi je dois aller aux toilettes.

- Gabrielle, att...

Mathieu n'eut pas le temps de finir sa phrase, je m'étais déjà échappé vers le cabinet du wagon. J'avais besoin d'être seule. Pourquoi Anna ne comprenait pas ?! Si je leur avouais la vérité, ils me regarderaient différemment. Comme quelqu'un de dangereux. Comme tant de gens de la Maison m'avaient regardé tout en se moquant de ma « faiblesse » en parallèle. Je ne pouvais plus. Je ne voulais plus de ce regard-là.

Maman.

Maman tu me manques, tu me manques tellement...Reviens s'il-te-plaît...Reviens ! Reviens...Je n'arrive pas à vivre sans toi. J'ai besoin de toi. Sans toi, je dois toujours me cacher. Je dois mentir sur ma vie. Avec toi tout était si simple. La peur de manquer, la peur des punitions, la peur du jugement, la peur des autres, ...rien de tout cela n'existait. Du moins rien n'existait de manière aussi forte qu'aujourd'hui. Je suis perdue sans toi maman. Tu ne comprends pas ?? Je suis perdue ! Perdue...

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 05, 2022 ⏰

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