Chapitre 1

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Depuis longtemps, une famille normale vivait au 4 Privet Drive. Elle était composée du père, Vernon Dursley, vendeur de perceuses et qui ressemblait à s'y méprendre à un cachalot au vu de son poids hors du commun. Son épouse, Pétunia Dursley, femme au foyer – encore heureux, selon elle – possédait un cou de girafe dont elle se servait pour épier ses voisins et répandre des ragots. Leur fils, qui ressemblait à un cochon – quoique ses parents ne semblaient pas s'en rendre compte – était considéré par sa mère comme un petit ange et le prénom qui lui avait été attribué à la naissance était Dudlynouchet, enfin, Dudley Dursley.

Tout était parfaitement normal dans cette famille et rien ne sortait de l'ordinaire, et surtout pas de la magie, à la plus grande joie de Vernon. Parce que, voyons, la magie n'existait pas, tout le monde le savait bien.

Pourtant, une petite créature aux longs cheveux noirs et aux yeux vert vif, possédant une cicatrice en forme d'éclair sur le front et souffrant de malnutrition se trouvait recroquevillée dans un placard à balais. Cette créature avait pour seul nom « monstre ». Son petit corps était marqué de coups et de bleus plus ou moins récents, plus ou moins marqués. Ce qui choquait, surtout, était le fait qu'il ne semblait pas avoir plus de six ans alors qu'il en avait huit.

Monstre fut réveillé par les pas plus que lourds de Dudley qui descendait en trombe dans les escaliers en faisant bien attention à sauter au-dessus de l'endroit où se trouvait la créature.

- Allez, Monstre ! Debout ! Et plus vite que ça, j'ai faim moi !

En ce dimanche matin, la créature aurait bien volontiers dormis plus, mais elle se devait d'obéir à ceux qui la logeaient sinon, elle serait punie et recevraient des coups. Or, tout le monde le savait, recevoir des coups faisait mal et Monstre n'aimait pas avoir mal. Ce fut pour cela qu'il sortit de son placard en tâtonnant - il y voyait flou depuis toujours, mais l'homme qui dirigeait la maison lui avait dit qu'il n'avait pas besoin lunettes, étant un monstre.

Une fois sorti, il cligna des yeux plusieurs fois pour s'habituer à la soudaine luminosité lorsqu'il sentit deux mains le pousser dans le dos. La créature percuta quelque chose de fragile qui heurta le sol et s'y brisa. Monstre, ayant aussi perdu l'équilibre, tomba aussi sur le sol et des morceaux d'il-ne-savait-quoi se plantèrent dans la chair des paumes de ses mains et de ses genoux. Un coup de pied bien placé le fit basculer sur le flanc, plantant des éclats dans le côté droit. Un grand tesson se planta même dans la peau tendre de son visage, le lacérant du front au menton. Alors que la créature tentait tant bien que mal de réprimer sa souffrance en gémissant doucement, le coupable de ses malheurs se mut à hurler d'une voix faussement choquée.

- Maman, maman ! Viens voir tout de suite ! Monstre a cassé ton précieux vase ! Je l'ai vu !

Évidemment, c'était totalement faux, mais Pétunia, en arrivant, ne vit que les débris de son vase et la créature qu'elle avait accueilli bien malgré elle sous son toit. Pour Mrs Dursley, ce qui s'était passé était la faute de Monstre. Parce que, après tout, son Dudlynouchet était incapable de mentir, voyons. C'était un véritable petit saint, un ange.

- Vernon ! Monstre a osé cassé mon vase préféré et il a essayé d'en accuser Dudley !

En vérité, Pétunia détestait ce fichu vase. Sa belle-sœur, Marge, le lui avait offert pour son anniversaire, quelques années auparavant, mais Mrs Dursley n'avait jamais réussi à s'en débarrasser, qu'importe ses efforts. Monstre était donc une bonne excuse pour s'en séparer définitivement et si, en prime, Vernon avait l'occasion de le dresser, ce n'en serait que mieux. 

Le frère de Voldemort [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant