Je te vois.
Je te vois dans les étoiles que je contemple. Myriade de points éloignés, si loin, si inaccessibles. Un fantôme parmi les astres. Ton sourire sous les constellations et tes yeux à travers la nuit qui nous surplombe.
Je te vois dans la mer, déchaînée et furieuse. Elle me rappelle tes rages et tes rires. Ta paix et ta guerre. Elle me rappelle surtout que tout n'est que vague et que tu es invincible. La mer dévore tout et toi, tu dévores mon cœur.
Je te vois dans les champs. Je vois tes gestes quand le vent balaye les herbes hautes. Et au milieu de tout ce vert, tout ce beige, tout ce jaune, tout ce brun, au milieu des couleurs de la Terre, c'est ma terre que je vois. Mon monde.
Je te vois dans la neige. Blanche et pure elle recouvre le monde de son châle glacé sans la moindre considération pour ce qu'elle écrase. Elle étouffe les cris, dissimule les peines et dans la valse de ses flocons, je revois tes pas de danse.
Je te vois dans les fleurs. Lilas, roses, jacinthes... Leurs pétales doux comme tes étreintes. Jonquille, narcisse, hortensia... Éclat sous le soleil qui ne craint l'inévitable flétrissure.
Je te vois dans les foules. Sous un chapeau, un manteau, une robe ou une veste. Ces corps pressés comme des pièges mortels pour ne jamais relâcher leurs victimes. Et entre deux têtes, deux passants, c'est ton visage que je vois.
Je te vois dans les sourires. Lueur de bonheur, élan de joie. Baume au cœur et promesse de garder la foi. Je te vois dans les sourires, je te vois dans les larmes, perle de la plus belle des eaux qui ne saurait durer et qui se perdrait sans les chemins tracés de ta volonté.
Je te vois partout. Je te vois en toi, je te vois en moi. Je te vois quand je rêve, quand je prie, quand je hurle. Je te vois quand je ne vois plus rien. Qu'il n'y a plus qu'obscurité et que le monde est devenu flou autour de moi, voile tissé pour m'aveugler.
Je te vois comme un bateau perdu sous les étoiles, en pleine nuit, en pleine mer. Et dont le capitaine rêve à ses champs tour à tour enneigés et fleuris alors que les saisons passent et que les foules se succèdent sans jamais s'arrêter pour un sourire.
Je te vois. Je te vois. Je te vois.
Un jour, une nuit,
Sous les étoiles,
Le manque au cœur.
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Les riens d'un chemin
PoetryLa vie est faite de riens. Des courts instants. Des émotions. Des paysages. Des rencontres. D'autres vies qui se croisent et se décroisent. Des interrogations. Des divagations nocturnes. Des souvenirs. Des riens qui fleurissent tels des chrysanthèm...