L'envolée

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Au dessus de nous, tout est bleu. Bleu à perte de vue, bleu, infiniment bleu. On se noit dans cet océan céleste, alors même que le ciel nous attrape, nous envoute, ses voiles blanches se mêlant à l'écume des nuages... Tout semble éternel. Comme un voile tombé, une grotte sans paroie, sans cîme, juste cette cavité azuré, puis grise, puis blanche... 

Avant de plonger droit dans la masse nuageuse sous nos ailes gelée. Comme une mer blanche, cette brume des cieux se referme sur nous, roule ses vagues de coton, nous engloutit tout entier et tout repère est dès lors avalé par cette prison de fumée nacrée... Tout se confond, tout se mêle, les couleurs se mélange, le bleu devient argent, le gris se teinte de blanc...

Avant que la vague ne s'écrase sur le rivage, balayée par les vents, dévoilant le grand vide de la terre sous elle. Et les percées des nuages forment des lac dans le ciel, blanc, merveilleux, dissimulant dans leurs eaux profondes les villes et les champs, les routes et les monts. Et le vert rejaillit, le brun et le gris, les tours immenses, les forêts de béton, les villes d'arbre... Tout prend forme, tout se dessine, tout se distingue. Comme un tableau, de moins en moins flou, de plus en plus net.

Retour à la réalité. Retour à la terre.

Atterrissage.

Fin de l'envolée.

Divagation, 23 juin 2022, dans un avion perdu quelque part dans le ciel.

Les riens d'un cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant