Un Hiver Sans Printemps | [Jeon Jungkook]

Chapitre 22

Je descendis de la voiture et pris une grande inspiration. Le stress me nouait déjà le ventre et faisait trembler mes mains, j'avais l'impression de ne pas avoir mangé depuis la veille alors que je sortais du déjeuner. Raon ferma la voiture et s'approcha pour passer sa main dans mon dos .

"Ça va bien se passer ! Me rassura-t-il. Tu vas être superbe !"

J'hochai la tête d'un air assuré, même si au fond de moi c'était la fin du monde. Aujourd'hui j'allais jouer du piano pour la première fois sur scène devant une centaine de personnes. J'avais peur, peur d'oublier mon morceau une fois sur scène, peur de mal jouer, de me tromper et de me ridiculiser.

La représentation commençait seulement dans quelques heures, mais j'étais déjà plus que stressée. Une femme ouvrit la porte de la salle de spectacle pour nous emmener dans les loges. Elle m'indiqua la mienne et me rassura, avant de m'informer qu'une dernière répétition allait avoir lieux dans une dizaine de minutes.

Dans la loge, je déposai mes affaires et m'assis sur une chaise face à un miroir en soupirant. Raon se plaça derrière moi et me massa les épaules pour me détendre un peu. Ce soir, Nari, Gyeo-Wool et Jungkook allaient être présent, mais également les jumeaux et mes parents qui avaient fait le déplacement exprès pour me voir.

D'un autre côté ça les arrangeaient un peu puisque mon père allait bientôt partir pour le Japon, au mois de Mars. Bizarrement cette nouvelle faisait naître en moi un sentiment d'inconfort, comme si il ne devrait pas y aller... Mais puisque c'était pour son travail je n'avais rien à redire. Pourtant je connaissais ce sentiment, et je savais pertinemment que ça avait un lien avec mon ancienne vie, un événement allait se produire, mais j'ignorais encore lequel, et quand.

Quelqu'un frappa à la porte interrompant mes réflexions, et la femme entra pour m'annoncer le début de la répétition. En sortant de la loge je rejoignis une petite dizaine d'autres artistes qui allaient se produire ce soir. Ils avaient à peu près tous le même âge, entre trente et quarante ans, je faisais donc très jeune parmi eux et Raon ne put s'empêcher d'en rire.

Un vieil homme, l'organisateur d'après ce que j'avais compris, nous donna l'ordre de passage, j'allais jouer en quatrième, juste après un quatuor de cordes. Des trois morceaux que j'allais jouer, deux avaient été choisis par mes soins tandis que le troisième m'avait été imposé car je le jouais pour une danseuse.

En montant sur scène, la pression fut moins forte que ce à quoi je m'attendais, sûrement parce qu'il ne s'agissait que d'une simple répétition. Je m'assis sur le tabouret et après une grande inspiration je commençai à jouer. Mes deux morceaux s'enchainèrent rapidement et la danseuse monta sur scène pour le troisième.

À la fin des répétitions, la plupart des artistes me félicitèrent et m'encouragèrent pour ce soir, avant de chacun retourner à leurs occupations pour se détendre avant la représentation. Je retournai également dans ma loge pour me reposer un peu et, malgré moi, je m'endormis dans le fauteuil.

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Dans la fraîcheur du soir, des nuages de vapeur s'échappaient de ma bouche tandis que je prenais l'air avant la représentation. Devant le bâtiment, les spectateurs formaient une longue queue sur le trottoir, qui disparaissait au bout de la rue. Cette image me stressant plus que je ne l'étais déjà, je détournai le regard vers la route en face de moi, où des voitures s'arrêtaient au feu rouge.

Je fixais les véhicules sans vraiment y prêter attention, les yeux perdus dans le vague, laissant mes pensées vagabonder. Au bout d'une dizaines de minutes, un klaxon me tira de mes rêveries. Deux chauffeurs se disputaient à l'avant de la file, empêchant les autres voitures d'avancer, alors que le feu était vert.