13 paths to one home

Chapitre 41

- Oh ! J'ai trouvé celui que je cherchais direct.

Vernon brandit une pochette de vinyle avec un petit air satisfait. Je l'avais accompagné dans un magasin qui en vendait plein car il voulait à tout prix en acheter. De mon côté, je ne m'y connais pas trop mais c'était l'occasion de faire une petite balade. 

Je laisse ma main faire défiler plusieurs pochettes dont les noms me sont totalement inconnus. Vernon me regarde d'un air amusé.

- Tu en veux un ?

- Je n'ai rien pour l'écouter. Comme déco ça peut le faire.

- J'ai un tourne-disque à notre dortoir si tu veux.

- Je sais pas, je vais... Pas...

J'ai beau ne rien y connaître, ma curiosité est maintenant totalement éveillée. Vernon remarque sans peine mon hésitation et commence à farfouiller dans toutes les petites boîtes.

- Je crois connaître un peu ton style. Je vais t'en trouver un bien. Une fois que t'auras essayé, t'auras envie d'en acheter plus.

Je le regard faire et attend patiemment à côté de lui. Il finit par en trouver un qu'il admire fièrement avant de me le tendre.

- Essaie ça, je suis sûr que t'aimeras.

- Je te fais confiance, c'est toi le pro pour ça, dis-je en prenant la pochette.

- Ah attends !

Il me le retire des mains et, en le glissant avec ceux qu'il compte acheter, il se dirige vers la caisse. Ça sent pas bon.

- Vernon... ? Tu fais quoi ? demandai-je en trottinant derrière lui.

- On est pas des voleurs. Faut bien aller payer.

- J'ai prit de l'argent, je peux payer le mien.

- C'est ton premier vinyle, je te l'offre.

- Chwe Hansol !

- Je suis touché que tu te souviennes de mon vrai nom mais ça va rien changer.

J'assiste impuissante à l'encaissement. Ça me fait toujours chaud au coeur quand l'un d'eux veut me payer quelque chose mais je ne veux pas m'installer dans cette habitude. Ils ont de l'argent à revendre, pas moi. C'est injuste car je sais très bien que je ne pourrai pas les rembourser pour tout les achats qu'ils ont fait pour moi. La liste ne fait que s'allonger.

- Tiens j'ai demandé deux sacs, dis Vernon en me tendant le mien une fois dehors.

- Merci, marmonnai-je.

- J'espère qu'il te plaira.

Nous prenons le chemin du retour pour l'hôtel. Je tiens le sac tout contre moi, comme si je portais l'objet le plus précieux au monde. Vernon me lance un regard en biais.

- Je sais qu'il y a plus de voleurs ici qu'en Corée mais t'es pas obligée de le serrer comme ça.

- C'est un cadeau important. Tu devrais pas me gâter comme ça, t'as pas peur que je m'y habitues ?

Vernon sourit en enfonçant ses mains dans ses poches.

- Peut-être que je fais ça, parce que tu me fais penser à ma petite sœur.

- Oh...

Je ne m'attendais pas à ce genre d'aveu.

- Tu ne m'as pas beaucoup parlé d'elle.

- Je suis certain que vous vous entendriez très bien toutes les deux.

- ça fait longtemps que tu ne l'as pas vu ?