Chapitre 56

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La maman d'Hana lève les yeux vers le grand bâtiment qui se dresse devant elle. Il a beau être impressionnant, cela ne la décourage pas pour continuer ce pour quoi elle est venue. Monsieur Oh vient à sa rencontre et l'invite à le suivre, de ce fait, elle peut rentrer et passer tous les systèmes de surveillance sans problème.

- Tu voudras que je reste avec vous ?

- Pourquoi pas, mais j'espère que tu ne viendras pas te mêler de notre confrontation.

- Votre confrontation...

Il est clair qu'il n'a pas l'air rassuré face à la situation mais il fait quand même confiance à sa vieille amie. Il n'a aucune idée de ce qu'elle a derrière la tête, mais il sait qu'une mère a plus d'un tour dans son sac quand il s'agit de défendre ses enfants.

Dans le couloir qui mène au bureau du manager, un garçon accourt soudainement à leur rencontre. Elle a beau l'avoir vu qu'une fois, la maman d'Hana le reconnaît aussitôt.

- Madame, j'ai appris que vous alliez venir, tout va bien ? Demanda-t-il visiblement surpris et un peu inquiet.

- Quelques choses à régler, comment vas-tu Jeonghan ?

- Je vais bien, merci et...

Il jette un regard hésitant vers Monsieur Oh, sans oser achever sa phrase.

- Elle va bien aussi, répondit-elle aussitôt en ayant deviné l'interrogation muette du jeune homme. Ne t'en fais pas, Monsieur Oh est au courant de toute la situation.

Jeonghan pâlit légèrement mais tente de garder sa contenance autant que possible. Monsieur Oh lui donne une petite tape rassurante sur l'épaule.

- Ne pense pas trop à tout ça, lui dit-il. Nous travaillons pour trouver une solution alors retourne t'entraîner avec les autres.

Jeonghan obtempéra aussitôt, soulagée que la nouvelle soit bien prise par son supérieur. La mère d'Hana le regarda s'éloigner avec un air d'amusement qui disparu dès que son ami lui indiqua son bureau.

Hormis la table où se trouvait sa paperasse et son ordinateur, il y avait deux canapés qui se faisaient face, séparés par une table basse.

- Je lui ai demandé de venir à cette heure, l'informa Monsieur Oh, il ne devrait pas tarder. Prends déjà place, tu veux quelque chose à boire ?

- Non merci, ne te dérange pas.

En effet, le manager des garçons arrive peu de temps après avec un air visiblement surpris inscrit sur son visage. Il salue les occupants de la pièce et, suite à l'invitation de son supérieur, il s'installe sur l'autre canapé. La maman de Hana a tout le loisir de l'observer attentivement en cachant tant bien que mal son malaise en pensant à ce qu'il a osé faire subir à sa fille. Le visage du manager se décompose instantanément une fois qu'il apprend qui est cette femme inconnue mais il reprend aussitôt confiance en lui.

- Madame voulait s'entretenir avec vous, expliqua Monsieur Oh.

Le manager faisait son possible pour ne pas perdre la face. La maman d'Hana le voyait et cet air suffisant commençait à l'agacer.

- Vous savez certainement pourquoi je suis là ?

- Votre fille ? Je souhaite déjà vous dire que si vous êtes venu vous plaindre du fait que j'ai renvoyé votre fille, ma décision était justifiée.

- J'ai cru comprendre qu'elle n'avait en effet pas suivi le contrat comme il se devait. Je reconnais qu'elle est en faute pour cela.

Il posa ses yeux inquisiteur sur elle, ne s'attendant clairement pas à ce genre de réaction. Il se préparait doucement à essuyer toutes les attaques d'une mère qui veut défendre son enfant. Le calme de son interlocutrice le déstabilisait beaucoup trop.

- Il y a eu des gros problèmes ? Continua-t-elle.

- Que voulez-vous dire ?

- Avec les garçons ? La présence de ma fille les a dérangé ? Déconcentré ?

- Eh bien...

- Et lorsque Jeonghan et elle était ensemble, cela l'affectait d'une mauvaise façon ? Sur scène en particulier ?

- Je n'ai... pas trop de vue sur tout ça...

- Voyons... Vous avez pourtant bien remarqué ce qu'il passait entre Jeonghan et ma fille. Cela veut dire que vous surveiller attentivement les garçons, non ?

Il lança un regard légèrement paniqué vers son supérieur qui suivait silencieusement l'échange avec grand intérêt. Il admirait son amie pour mener cette entretien avec autant de douceur et de dextérité dans son raisonnement.

- Sungjae, dit-elle soudainement. Tu as eu vent des retours sur la tournée des garçons ? Y avait-il quelque chose de négatif qui ressortait.

- Pas à ma connaissance, répondit l'interpellé, au contraire tout le monde semblait pleinement satisfait. De mon observation, bien que lointaine, les garçons semblaient aussi tous épanouis malgré leur fatigue.

Le manager se met légèrement à trembler comme une souris qui se retrouve piégé entre deux chats.

- Les règles... Sont les règles, murmura-t-il d'une voix blanche.

- Certaines sont inutiles, mais je veux aussi entendre votre point de vue, coupa Monsieur Oh. Avez-vous remarqué si la compagnie d'Hana était néfaste pour les garçons ?

- Je pense que sur le long terme, ça n'aurait pu être que chaotique.

- J'ai demandé littéralement votre point de vue, ce que vous avez remarqué, dit Monsieur Oh un peu plus sèchement.

- Je-

Son regard rencontre brièvement celui de la maman d'Hana. Intérieurement, il peste contre lui-même. C'est avec résignation et un profond regret qu'il avoue :

- Les garçons était très heureux. Jeonghan en particulier.

Le soupçon de triomphe qu'il lit sur le visage de son interlocutrice le pousse à continuer.

- Mais cela n'empêche pas le fait qu'elle a signé un contrat et qu'elle y a désobéi. Même si beaucoup le juge ridicule, il existait bel et bien au moment de la signature, je le lui ai même souligné. Ainsi, quelqu'un incapable à de simples règles, n'est pas digne de confiance.

- Gérer ses sentiments est loin d'être simple, intervint la maman d'Hana. De plus, quel droit vous donnait de lui interdire tout contact avec les garçons suite à cela ?

Monsieur Oh fronce les sourcils, visiblement pas au courant de cette partie de l'histoire. Nouvelle vague de panique pour le manager pour qui la sortie de ce cauchemar semble s'éloigner de plus en plus.

- D-de quoi voulez-vous parler ? Balbutia-t-il avec un rire nerveux.

- Vous ne pourrez pas le cacher éternellement, dit-elle.

- Monsieur OH, cette histoire n'a pas de sens, je me sens insulté.

- Veuillez nous éclaircir s'il-vous-plaît.

- Mais monsieur, elle divague sur ce point. Je n'ai jamais... Jamais agi de la sorte...

- Je peux témoigner !

Les trois visages se tournent non sans surprise vers la porte qui s'est soudainement ouverte avec fracas. Treize têtes aux traits déterminés envahissent bientôt la pièce entière. 

13 paths to one homeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant