Chapitre 52

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Refusé. Encore et toujours refusé. Trouver du travail dans cette période d'épidémie est des plus compliqué. C'est avec le coeur lourd que j'ai du vendre mon appartement et retourner vivre chez mes parents, n'ayant plus les moyens de le garder. Ce n'était pas plus mal, ça m'éloignait un peu plus des garçons. Un mois est passé et pas un signe de vie de leur côté. Mes messages sont restés sans réponses. Vu la situation, la plupart des groupes de kpop ont du limiter leurs activités et il n'est d'ailleurs pas recommandé de trop sortir si ce n'est pour aller au travail ou faire ses courses. Mais encore faudrait-il en avoir un de boulot.

- Toujours rien? demanda ma mère en venant déposer une pile de vêtements sur ma chaise.

- Crois-moi tu le saurais vite si j'avais trouvé quelque chose.

Ces dernières semaines se sont résumées à traîner sur mon ordinateur en balançant mon CV à qui serait intéressé et guetter les moindres nouvelles de Seventeen que je pourrais trouver sur internet. Heeju avait bien tenté d'en parler avec leur manager mais c'était comme s'adresser à un mur. Pour lui éviter des ennuis, je lui ai simplement demandé d'abandonner. Il l'a déjà suffisamment bien mise à l'écart sachant que nous sommes toutes deux très proches. Pour le peu d'activité que les garçons avaient, Heeju n'y avait pas été conviée.

- On ira se promener un peu cette après-midi ? Me proposa ma mère. Malgré les restrictions, on a le droit de prendre un peu l'air.

- Si tu veux, c'est pas comme si j'avais beaucoup de choses de prévues de toute manière, dis-je d'un ton amer.

Elle me lance un regard peinée avant de quitter ma chambre. Difficile de lui cacher que ce n'est pas uniquement ma recherche peu concluante de travail qui baisse mon moral.

Je m'allonge en ramenant mon plaid sur moi. J'essaie de positiver en me disant que j'aurai certainement des nouvelles dans quelques jours. C'est ce que je me répète tous les jours.

Je me rends dans la galerie de mon téléphone et mes doigts vont d'eux-mêmes jusqu'à l'album où se trouvent toutes mes photos avec les garçons que j'ai prises pendant la tournée.

Ça me fait du mal et en même temps du bien de revivre tous ces souvenirs. Une larme coule. Puis une autre. Je m'empresse d'essuyer mes yeux embués pour garder une vision claire sur ces photos si précieuses dans mon coeur. Les dernières achèvent de me briser le coeur. Ce sont des clichés prit avec Jeonghan. Aucun de nous deux ne se doutaient de ce qui arriverait quelques jours plus tard.

 Voir son visage proche du mien, ses yeux brillants de malice ou d'amour, ses bras qui serraient tendrement ma taille

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Voir son visage proche du mien, ses yeux brillants de malice ou d'amour, ses bras qui serraient tendrement ma taille. Cette fois-ci, il m'est impossible de retenir mes larmes et j'enfouis ma tête dans mon oreiller pour faire le moins de bruit possible. Il me manque terriblement et être incapable de le contacter empire les choses. Si au début je gardais espoir que les garçons allaient remuer ciel et terre pour me revoir, au fil des jours ce même espoir diminuait. J'en venais à me demander si ils pensaient encore à moi, si je leur manquais... Est-ce que Jeonghan avait déjà décidé de passer à autre chose ? Seule cette pensée faisait redoubler mes larmes.

C'est à peine si je touche à ma nourriture sous les regards inquiets de mes parents. L'après-midi arrive et je n'ai aucune envie de mettre un pied dehors mais en même temps je ne veux pas peiner davantage maman pour qui aujourd'hui est en plus un jour de repos.

Comme le temps est beaucoup moins glacial, être dehors n'est plus autant un calvaire. Au début de notre promenade, c'est le silence total. Personnellement, ça ne me dérange pas, mes pensées se baladent bien toute seule sans soucier de ce qui les entoure.

- Il s'est passé quelque chose ? Pendant cette tournée ? Tu étais si heureuse et depuis que tu es revenue...

Ma mère n'achève pas ses mots en espérant que j'apporte aussitôt une réponse. En réalité, je réfléchis à toute vitesse pour savoir si je devrais tout lui dire ou non. Après tout, elle ne sait même pas que je suis en couple... Ou que je l'étais...

- J'ai conscience que autre chose que ta recherche d'emploi te chagrine. Tu as changé depuis ton retour. En bien. Mais il y a une part d'ombre aussi.

Les mères sont vraiment clairvoyantes. Ce super pouvoir doit leur être offert dès qu'un enfant débarque dans leur vie.

- C'était génial d'être avec eux.

- Et ?

- J'ai vécu des expériences inoubliables.

- Et ?

- J'en apprit tellement sur eux et tout ce qu'ils vivent ce qui me fait voir tout ça différemment.

- Mais ?

Je souris en la voyant suivre le fil de mes pensées avec autant d'exactitude. Mais je me mords les lèvres à la pensée de ce qui vient ensuite.

- Ce sont de super amis.

- Et ils te manquent ?

- Oui...

- Tu n'as pas essayé de les revoir ? Si vous êtes si proches il ne devrait pas y avoir de soucis.

- Malheureusement, je pense que je suis sur la liste noir de leur manager.

- Comment oserait-il ? S'offusqua-t-elle.

- C'est ma faute, dis-je en souriant tristement. J'ai... pas respecté le contrat...

- Tu... Quoi ? Comment ?

Ma mère est véritablement surprise car elle sait à quel point je suis tout au pied de la lettre et que m'en éloigner revenait au même que de commettre le plus grand des crimes. Je ralentis en enfonçant mes mains dans mes poches. Ma mère a aussi fini par s'arrêter et se tourne vers moi avec curiosité.

- Ce sont tous de bons amis mais... Il y en a un en particulier...

- Oh !

Ma mère se couvre la bouche de ses mains puis vient me serrer le bras avec un sourire aussi lumineux à en rendre le soleil jaloux.

- Est-ce que j'ai enfin un futur beau-fils ?

- M-maman ? C'est... Je... Pourquoi tu t'emballes autant...

- J'ai raison alors ? Je veux savoir lequel c'est. Montre-moi une photo. Attends une minute...Quel est le rapport avec ton contrat?

- Je n'ai pas le droit de sortir avec l'un d'eux. Et... C'est ce que j'ai fais.

- C'est une règle ridicule. Lui n'a pas eesayé de te recontacter?

- Laisse tomber maman. De toute manière, je pense qu'entre Jeonghan et moi c'est...

Je lève mes yeux embués de larmes vers le visage réconfortant de ma maman. Les gros sanglots engouffrent tout autre mot. Maman n'en avait pas besoin de toute manière. Elle avait très bien compris. C'est ce qui la poussa à me prendre dans sa chaude étreinte et taire tout autre question. Je me trouvais bête d'être pathétique à ce point. Au final, Jeonghan et moi n'étions pas sorti ensemble longtemps. Je ne l'ai pas aimé longtemps. Mais je l'ai aimé. Et c'est suffisant pour que ça me fasse souffrir au plus profond de mes entrailles.  

13 paths to one homeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant