Chapitre 15

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- C'est fa-bu-leux! Vraiment j'ai pas les mots.

Je ne peux détacher mes yeux des mouvements gracieux et parfaitement exécutés d'Hoshi. J'ignorais qu'il était un aussi bon danseur. Si il avait l'air très concentré et professionnel en performant, mes remarques l'ont vite gêné tandis qu'il commence à rire nerveusement en se cachant le visage.
Il est actuellement presque 15h et, pour l'instant, ma journée est encore mieux qu'un rêve. À l'idée de passer une bonne partie de la journée avec les garçons, j'avais plus d'ardeur pour travailler mes quelques cours ce matin. Vers 11h30, Joshua est venu me chercher en voiture. Ce n'est qu'en arrivant chez eux que j'ai appris que la 3ème guerre mondiale avait été évitée de peu car ils s'étaient presque battus pour savoir qui viendrait me chercher. Le déjeuner s'esr agréablement bien passé. J'ai pu y goûter des mets succulents, principalement préparés par les bons soins de Mingyu.
Un bon moment après le repas, alors que nous vaquions chacun à nos occupations, Hoshi avait déclaré à la ronde qu'il partait s'entraîner. Quand j'appris qu'il allait danser, je demandai timidement si je pouvais l'accompagner : je ne sais pas mettre un pied devant l'autre mais je suis toujours en admiration devant tout types de danseurs. Un peu hésitant au début, il avait fini par accepté.
Et c'est ainsi que je me suis retrouvée en tant que supporter devant ce petit hamster. J'étais tellement surprise de voir à quel point ses expressions faciales peuvent changer quand il danse. Mais il redevient si adorable dès qu'il s'arrête.
En attrapant une bouteille d'eau, il vient s'installer à côté de moi.

- C'était pas trop ennuyeux de juste me regarder ?
- Pas du tout ! On ne s'ennuie jamais face à du talent.

Un rire gêné s'échappa à nouveau de sa bouche.

- Content que ça t'ait plu.
- Tu es vraiment doué. Tu n'as jamais pensé à devenir danseur professionnel ?

Il manqua de s'étouffer alors qu'il buvait une gorgée d'eau.

- Eh bien... Je... Je... Si on veut... En fait...
- Tu es trop timide ? Je peux comprendre, dis-je en posant ma tête contre le mur.
- Bah...
- Tu n'as pas l'air si timide pourtant.
- eh bien... Beaucoup pense ça, mais en réalité, je suis plutôt du genre introverti.
- J'aimerais être comme toi, dis-je en faisant la moue.
- Tu es très bien comme tu es. Moi je t'aime bien comme ça en tout cas.

Je ne sais pas ce que j'ai fais de spécial pour qu'ils m'acceptent tous aussi facilement. Ils sont si gentils avec moi, j'ai l'impression de ne pas les mériter.

- Merci...

Il se tourne vers moi avec un grand sourire, ses yeux ayant presque disparu. Ça le rend encore plus adorable.

- Ne cherche pas à être comme les autres. De sûr, avec nous, tu peux rester comme tu es, on te préfère largement comme ça.
- Vous êtes tous si gentils avec moi.
- Tu sais, je ne suis pas du genre à parler au nom de tout le monde, mais je peux t'assurer qu'on est tous super content de t'avoir rencontré. Tu égayes nos journées. D'habitude on est toujours juste les 13, alors ça fait du bien d'avoir un nouveau visage.

À part sourire jusqu'à m'en déformer le visage, je ne savais pas comment réagir. Il avait l'air si sincère que je n'arrivais pas à douter de ses mots. En pensant qu'ils ressentent tous ça vis-à-vis de moi, mon cœur est sur le point d'exploser. Hoshi se relève tout en s'étirant. Il se tourne vers moi et me tend sa main pour m'aider à me relever.

- Je vais aller prendre une douche, tu peux aller rejoindre les autres si tu veux.

Alors que nous quittons la salle, nous nous dirigeons chancun dans une direction opposée et c'est là que je me rends compte à quel point cette maison est immense. Je n'arrive pas à me souvenir la direction du salon puisque à l'aller je suivais Hoshi sans faire gaffe. En effet, nous avions traversé un grand nombre de couloirs et prit une suite d'escalier pour atteindre leur "salle de sport". Je me rassure en me disant que j'arriverai bien à tomber sur l'un des gars. La baraque est grande mais 13 hommes vivent quand même dedans.
Mon enthousiasme retombe vite alors que j'ai la sensation de m'enfoncer davantage dans une partie de la maison qui m'est totalement inconnue. Désespérée, je me décide à ouvrir une porte au hasard. Celle-ci aboutit sur une pièce presque totalement sombre mais je peux deviner une énorme forme au bout: un piano à demi-queue. Depuis ma petite enfance j'avais prit des cours de piano mais arrivée à l'université, j'avais été forcée d'arrêter faute de temps. Bien entendu, je n'ai jamais eu les moyens de m'offrir un tel instrument, mais je ne pouvais empêcher cette attirance pour ces somptueux piano. Celui-ci semblait être à moitié recouvert d'une couverture et un rai de lumière que laissait passer un vieux volet éclairait une partie du clavier. La salle était toute juste assez grande pour contenir l'instrument ainsi que quelques boîtes avec des vieux micros et des T-shirts jonchaient le sol. Une guitare était posée contre le mur.

J'étais tellement obnubilé par le piano que je n'avais pas remarqué que la porte s'était totalement refermée sur moi. J'allumai la lampe torche de mon téléphone pour y voir plus clair. En m'approchant du piano, une énorme envie d'y jouer me parcouru le corps. Quelle ne fut pas ma déception lorsque je remarquai que la majorité des touches ne marchaient même plus. C'est comme si le charme s'était instantanément rompu.
Je commençai à prendre conscience de ma situation. J'étais censée retrouver les garçons, il faudrait que je me grouille.
À l'aide de mon téléphone, je pu facilement atteindre la porte. Une vague de panique m'envahit. La porte ne s'ouvrait plus. J'avais beau appuyer et tirer sur la poignée de toutes mes forces, rien ne se produisait. Je collais presque la lumière de mon téléphone contre la porte, à la recherche d'un autre mécanisme, mais elle était totalement nue. L'inquiétude grandissait un peu plus à chaque minute. Je regardais partout autour de moi à la recherche d'un objet quelconque qui aurait pu m'être utile, ce qui fût une mauvaise idée. Je pris conscience de la petitesse de cette pièce et, bien entendu, ça n'aidait pas ma panique à se calmer, au contraire elle bloquait toute pensée rationnelle. Je choisis de m'asseoir sur l'une des caisses, en fermant les yeux. La lumière émanant de mon téléphone m'aide à ne pas sombrer dans la panique totale. Je vois les minutes s'écouler. Ma respiration commence à être instable ce qui aliment ma peur.

Une heure est passée depuis que j'ai quitté Hoshi. Au fond de mon cœur j'espère qu'ils sont à ma recherche. Cette pièce devient insupportable et un peu plus oppressante à chaque instant. Des larmes commencent à se former dans mes yeux et je tente de les arrêter tant bien que mal. Je ne suis plus une enfant. Pleurer n'arrangera rien à ma situation.
J'entends soudain au loin des bruits de pas précipités. J'ai l'impression de rêver. J'ai à peine le temps de me lever que la porte s'ouvre en grand, laissant la lumière du couloir s'engouffrer dans ma prison. D'abord aveuglée, je ne remarque pas tout de suite qui est mon sauveur et franchement je m'en moque. Sans réfléchir, je me précipite dans les bras de l'inconnu. Mes larmes ne coulent toujours pas, ma respiration reste saccadée. Je suis encore sous le choc mais déjà un peu plus soulagée. Je n'ai toujours aucune idée de l'identité de la personne que j'étreigne aussi fortement. Je ne m'en soucie plus du tout dès que je sens des bras m'enlacer tendrement et une douce voix me murmurer:

- C'est bon, n'aie plus peur, on t'a trouvé.

13 paths to one homeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant