𝚗𝚎𝚞𝚏

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Bonne lecture ! 

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Peter se réveille avec les entrailles en vrac.

Son sixième sens l'empêche de se concentrer au boulot ; ses mains sont lourdes, sa tête bourdonne, et son attention le supplie toutes les deux minutes de se concentrer sur autre chose. Ce n'est qu'au début de sa patrouille qu'il comprend pourquoi son corps tente de l'avertir : un alien.

Encore.

Il ne sait pas d'où vient celui-là, mais il est immense. En plus milieu de Manathan, avec six immenses bras qui balayent les immeubles les plus proches : quand Peter arrive assez proche, il voit Iron Man voler autour de lui. Hawkeye lance quelques flèches mais est sans cesse obligé de bouger. Captain America cherche des ouvertures pour l'approcher.

— Besoin d'un coup de main ?

Se battre ainsi donne toujours à Peter l'envie de parler. Ça le fait sourire, ça l'amuse : l'adrénaline lui monte au cerveau assez vite. Alors, comme toujours, il virevolte dans tous les sens, évite les attaques, et tente d'immobiliser ce monstre immense qui lui rappelle un peu Ant-man quand il a pris sa grande taille.

— Vous avez une idée d'où ce truc vient ? demande Peter en passant à côté de Natasha Roumanoff.

Cette femme lui fait un peu peur, mais elle se contente de grogner.

— Non, aucune. Il est apparu comme ça, sans raison.

Un bras arrive dans sa direction, et il évite de justesse. Ce truc n'est pas simplement grand et gros, Peter le trouve aussi vraiment rapide.

C'est en essayant d'analyser un peu davantage la situation que Peter le remarque : un gamin, pas plus vieux que dix ans, qui tente de s'en aller (il devait être caché derrière une voiture, mais cette dernière vient de s'envoler d'un coup puissant sur le côté).

— Merde.

Le monstre aussi semble l'avoir repéré, et Peter a à peine le temps de bouger. Il ne se rend compte de ce qu'il fait que quand Tony Stark hurle dans sa direction :

— Spid — non !

Un coup sur le côté, sa tête qui s'écrase contre le béton, et le petit garçon qui s'enfuit au loin.

Puis, pour Peter, c'est le noir.

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L'odeur pique le nez, et Peter ouvre les yeux.

Il a toujours lu que les hôpitaux étaient complètement blancs, mais la première chose qu'il voit ce sont des murs gris. Un silence, un bourdonnement, puis finalement le bip d'une machine.

Par réflexe, il vire les électrodes de sa poitrine, grogne en bougeant, et ses doigts touchent son visage.

Sa bouche s'ouvre et ses yeux s'écarquillent.

Au même moment, la porte de la pièce s'ouvre sur Tony Stark. Leurs regards se croisent presque immédiatement.

— La docteure avait prédit que tu te réveillerais pas avant au moins deux bonnes heures.

Son épaule lui fait encore un peu mal, ce qui veut dire qu'elle a été déboitée. Le bandage autour de son crâne le serre fort et chaque fois qu'il cligne des yeux ça le lance. Tony Stark croise ses bras sur sa poitrine.

— Tu as été blessé. On t'a ramené ici pour te soigner.

Peter serre la mâchoire. Une blessure à la tête ? Bien sûr qu'ils ont été obligés de retirer son masque. Mais son visage à nu lui donne chaud et l'humilie un peu plus à chaque instant.

Tony continue de l'observer, les traits légèrement tirés.

— Alors ?

— Alors quoi ?

— Sérieusement ? Rien à dire ?

Peter hausse les épaules.

— Ah non. Plus de ça. Merde, t'as la tête d'un collégien. T'as quel âge, au juste ?

Il serre les lèvres, et détourne le regard vers la fenêtre. Ses jambes vont bien. Il sent qu'il peut bouger, s'il le veut.

— C'est quoi, ton nom ?

Il a mal au crâne. Tout est un peu plus réduit, ses sens moins aiguisés. La voix de Tony le lance encore plus que n'importe lequel de ses mouvements.

— Je m'en vais, dit-il en rabattant le drap qui le recouvre depuis la taille.

Ils lui ont passé une sorte de pyjama très fin, et du coin de l'œil Peter aperçoit son costume laissé sur un fauteuil.

— Non, tu ne —

— Merci pour les soins, Stark.

Et, alors même qu'il commence à entendre du bruit dans le couloir, Peter se relève rapidement, la nausée au bord des lèvres. La fenêtre s'ouvre facilement sous ses doigts, et il s'échappe par-là, grimpant le long des vitres de la tour jusqu'au toit où il enfile son costume.

Quand il se laisse tomber dans le vide, il met sans doute quelques secondes de trop à se rattraper correctement. Le chemin jusque chez lui est long, et sans trop savoir pourquoi il a envie de pleurer. 

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Head shot | Peter ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant