𝚞𝚗

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Bonne lecture !

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 — Hé, gamin. Tu fous quoi au milieu de nulle part, comme ça ?

Peter a simplement marché. Le long d'une route déserte, au milieu de la nuit, pendant des heures. Quand il a entendu le camion arriver derrière lui et ralentir petit à petit, il a glissé son couteau préféré dans sa manche et s'est retourné.

Mais à l'intérieur, il n'y a qu'un vieux cinquantenaire qui n'a pas dû prendre de douche depuis au moins trois jours. Peter a de la chance : il en a pris une juste avant de partir en mission. Ça ne fait donc pas si longtemps, même si son costume noir sent un peu le sang.

En passant à côté d'une station-service, quelques heures plus tôt, il a piqué un sweat-shirt dans la boutique souvenir. En ayant aucune idée de sa taille, il a pris le plus grand possible, et s'est rendu compte que ça n'était pas du tout la bonne mais que le vêtement faisait l'affaire : il cachait l'endroit où son costume moulant s'était déchiré près de son abdomen, et lui permettait de cacher un peu plus efficacement les quelques lames qu'il a gardé.

Debout dans l'herbe, la vitre du camion baissée et l'homme légèrement penché vers lui, Peter plisse les yeux.

— Je peux t'emmener à la prochaine ville, si tu veux.

Il n'a aucune idée de pourquoi cet homme lui propose ça, mais même si son endurance est bonne, s'éloigner plus rapidement ne serait pas du luxe. La balise a déjà dû être envoyée, et même s'il a ouvert sa cuisse avec son couteau pour en retirer son traceur, ça ne serait pas trop compliqué pour eux de scanner les environs.

— Vous allez où ?

— À Winston. C'est pas loin d'Atlanta. Tu pourras sûrement prendre un bus, là-bas.

Peter sait ce qu'est un bus. Il a eu des cours pour s'adapter : comment vivre normalement, en cas de besoin. Comment parler. Comment agir. Comment devenir un espion qui sait s'adapter à son entourage et à son lieu d'action. Aussi, si jamais il venait à être séparé de son chef d'équipe ; le temps qu'on le retrouve, si jamais il y a un problème, et qu'on le ramène à la base.

La mâchoire serrée, Peter passe une main dans ses cheveux. Il y a toujours une petite entaille, là où quelques heures plus tôt, avant que son corps ne commence à guérir par lui-même, il s'est sûrement fracturé le crâne. Plus de nausées, plus d'étourdissements. Ses pensées sont moins confuses, désormais. Et ses souvenirs plus distincts.

— Je veux bien, dit-il. Merci.

Le camion est haut, mais pendant une seconde il oublie qu'il est censé avoir un peu de mal et saute simplement pour ouvrir la portière. Le conducteur le regarde avec des sourcils froncés.

— T'es agile, gamin.

— Je faisais de la danse.

C'est la réponse qu'il doit donner, en cas de question.

— C'est un sport de gonzesse, ça.

Il regarde l'homme, étudie son expression. Peter penche la tête et referme la portière.

— C'est pour ça que j'ai arrêté.

— Tu m'étonnes. Les parents, de nos jours.

Le camion est bruyant en redémarrant. Peter n'a jamais été aussi haut sur un engin à moteur. Il sait conduire une moto, mais ils lui ont dit que les voitures ça serait pour plus tard. Dans l'enceinte, il fait chaud : il commence à transpirer, et hésite une seconde à retirer le sweat-shirt.

Mais il ne le fait pas. En dessous, sa combinaison paraîtrait étrange. Tout comme les couteaux attachés à sa ceinture, et l'arme dans son holster sous son bras.

— Si t'es un fugueur, je veux pas d'emmerdes, hein.

— Vous n'en aurez pas.

— Bien.

Et, comme s'il vient de faire assez de bonnes actions pour la soirée, il tourne le bouton de son autoradio et Peter grimace. Au bout d'un dizaine de minutes, il finit par s'habituer au rock qui remplit la cabine.

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Head shot | Peter ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant