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Bonne lecture !

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Il n'est pas étonné quand, quelques jours plus tard, il trouve Tony Stark dans son salon.

Si Peter essaye de chercher des explications, elles lui viennent assez facilement : il ne fait plus aussi attention qu'avant. Il n'efface plus toutes ses traces sur le net, prend de plus en plus de place en tant que Peter Parker, et a même sauvé une petite fille sans son costume la veille, en évitant un camion un peu trop agilement.

Peut-être que c'est ça. Peut-être que c'est autre chose.

Et peut-être qu'au fond, Peter est fatigué.

— Tu n'as pas l'air surpris.

— Je le suis. Un milliardaire dans mon salon à moins de 350 dollars, y'a de quoi.

Ce prix là en plein New York, ça veut dire ce que ça veut dire : pas de chauffage, des coupures d'eau chaude, un bail très peu légal, de la moisissure. Plus il vit dans cet appartement, et plus l'euphorie d'avoir un endroit à lui s'estompe. Il n'est pas différent des autres, finalement, à toujours vouloir mieux.

— Peter Parker, alors ? Tu vas pas essayer de nier.

— A quoi bon ? J'imagine que vous êtes pas entré dans le premier appart venu pour accuser chaque gamin d'être Spider-man. Vous voulez quoi ?

C'est vraiment curieux de voir un homme comme ça assis dans son canapé. Peter sait qu'il a dû mettre quelques minutes à trouver la bonne place, car il est installé au seul endroit où les ressors ne tentent pas de percer un trou dans son fessier.

— Sur tes papiers, il est indiqué que tu as 18 ans. Alors soit ta puberté a un sacré retard, soit tu as utilisé les talents en informatique que je te connais pour modifier tout ça. T'as quel âge, en vrai ?

— Pourquoi ça vous intéresse ?

— Parce que j'ai emmené un gamin se battre avec des adultes.

— Vous avez emmené Spider-man.

— Et alors ? T'as un dédoublement de la personnalité ? Sous le masque, c'est toi. Quel âge ?

Peter réfléchit une seconde. Il s'est trouvé un anniversaire au hasard, en prenant la première date venue : son âge lui échappe légèrement. Il ne l'a jamais fêté, dans les locaux de HYDRA. Ça n'avait pas grande importance.

Mais il ne peut pas montrer à Tony qu'il hésite, alors il répond :

— Seize ans.

Même s'il pense très honnêtement qu'il vient d'en avoir quinze.

— C'est jeune.

Il hausse les épaules.

— Maintenant je comprends mieux ce truc que tu fais tout le temps. Ça me rendait fou. Mais t'es juste un ado.

Tout à coup, Tony parait moins énervé. Il s'installe plus confortablement dans le canapé, soupir, observe Peter plus attentivement. Ce dernier referme la porte derrière lui, pose son sac à dos dans un coin, et s'avance vers le frigo pour se servir un verre d'eau.

— Ton appartement est particulièrement pourri.

Peter fait la moue.

— C'est mieux que rien.

— Pas de famille ?

— Si, d'ailleurs ils ont un énorme château mais si je suis là c'est parce que j'adore l'odeur de l'humidité.

Tony hausse un sourcil avec un sourire.

— Tu sais ce qui est aussi mieux que rien ? La Tour des Avengers.

— Je suis pas un Avengers.

— Tu pourrais. Enfin, quand tu auras arrêté de porter des couches. Mais c'est même pas de ça dont il est question.

Tony croise les bras.

— Tu nous aides, de temps en temps. Et y'a de la place, là-bas. Barnes pourrait enfin arrêter de me faire chier, Rhodey pourrait te remercier en personne, et j'aurais l'impression de faire quelque chose de bien.

Peter ne dit rien, car il ne sait pas quoi dire. Dans un sens, il meurt d'envie de compagnie. Rester seul chez lui, sans amis, lui donne parfois simplement envie de dormir pour oublier, mais il n'est pas assez stupide pour ne pas savoir que c'est un cercle vicieux.

Les Avengers ne sont pas de mauvaises personnes. Pas ceux à qui il a déjà parlé, en tout cas. Mais d'un autre côté, au-delà de son passé avec HYDRA (qui n'a pas l'air d'être un problème, étant donné que le Soldat est là-bas, tout comme la Sorcière Rouge) c'est leur offrir le pouvoir de lui faire du mal. S'il lache son appartement, et qu'ils le mettent dehors : ou ira-t-il ?

Alors il ne dit rien.

— Tu peux réfléchir. C'est une Proposition à Durée Indéterminée. Quand tu voudras, tu viendras. En plus, depuis que Pepper a vu que t'étais qu'un gosse, elle t'a déjà préparé une place dans la Tour. Les femmes, je te jure.

Peter ne se retourne toujours pas. Et, finalement, après quelques minutes de silence, Tony Stark se relève, comme s'il avait dit ce qu'il voulait dire.

Quand il s'en va, la porte nese referme pas comme il faut, comme toujours.

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Head shot | Peter ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant