𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜

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Bonne lecture !

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Peter met un moment à trouver un logement.

Il dort dans les rues pendant des semaines : des ruelles, plutôt, ou bien des escaliers de secours, des cages d'escaliers, n'importe quel endroit discret. Il a volé des vêtements, de la nourriture, de l'argent. Il passe des heures dans les bibliothèques pour lire tout ce qui lui tombe sous la main. Les romans, les fictions, c'est nouveau. C'est pas mal. Les livres de sciences, c'est intéressant, et au bout de plusieurs mois il doit changer de quartier car il a tout lu.

Quand dans le Queens il tombe sur une annonce, il tente sa chance et le dirigeant d'une petite épicerie accepte de l'engager à mi-temps. Il ne demande presque rien, simplement ses disponibilités et son âge (il ment). Peter continue de voler, de dormir dans des immeubles abandonnés, de se doucher dans des salles de sport avant l'ouverture : mais aussi, maintenant, il possède un sac à dos avec ses possessions. Des objets, à lui. De l'argent, qu'il a gagné.

Au bout de plusieurs mois, il finit par trouver un autre boulot. À ce stade, il a réussi à se fabriquer des papiers à partir d'un forum sur internet (et dans une ville aussi grande, en traînant ainsi dans les rues, on ne met pas longtemps à tomber sur les bonnes personnes). Alors, pour la première fois de sa vie, il arrive à louer un appartement. Un studio qu'il doit payer au début du mois, avec un robinet qui fuit et des murs mal isolés. Mais un chez lui.

Et Peter n'aurait jamais cru que trouver un endroit où rentrer serait aussi agréable.

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L'idée de Spiderman lui vient en deux étapes.

Un soir, en rentrant du labo où il fait le ménage, il passe à côté d'une ruelle où il a dormi pendant quelques jours, une fois. Une femme se prend une gifle, se fait jeter par terre, se fait relever sa jupe. Et le gars, en face, à l'air d'avoir au moins trente ans de plus que Peter.

Il ne sait pas trop pourquoi son sang de fait qu'un tour.

— Lâche-la.

Le regard qu'il lui lance lui donne envie de le frapper. Peter s'est toujours dit qu'il était quelqu'un d'assez patient. Sa première réaction n'est jamais d'attaquer. Il tuait quand on le lui disait. Il se défendait quand on le lui disait. Il restait immobile quand on le lui disait.

Mais là, et depuis presque un an, personne ne lui dit quoi faire.

Alors il découvre des choses sur lui-même ; il n'apprécie pas forcément la violence directe. Mais parfois, une montée de colère lui donne envie de mettre son poing dans la figure de quelqu'un, surtout quand il est témoin de choses comme ça.

La méchanceté sans objectifs, sans ordres, il ne comprend toujours pas.

— Dégage, gamin. Les marmots, c'est pas mon truc.

Le reste est plus rapide. Contre quelqu'un comme ça, Peter n'a même pas besoin d'armes : il fonce, tape dans le genou et dans les parties, en y mettant suffisamment de force pour entendre quelque chose craquer. Quand la femme se relève, les jambes écorchées et le souffle court, elle ne cesse de renifler.

— Je.. je...

— Ça va ?

Elle secoue la tête.

— Je suis pas sûre.

— Hôpital ?

— Non.

Ses cheveux blonds sont emmêlés. Sa lèvre inférieure saigne. Ses yeux sont humides et l'un d'eux commence déjà à gonfler. Peter a déjà vu des choses comme ça dans la rue, des attaques, des viols, des vols, des meurtres. Quand il peut intervenir, il le fait : il ne sait pas trop pourquoi sa poitrine se serre agréablement quand il a l'impression de faire quelque chose de bien, mais c'est le cas.

Ça fait du bien. Rien à voir avec le fait d'appuyer sur la gâchette quand son supérieur à HYDRA le lui ordonnait dans son oreillette.

Finalement, il a raccompagné la femme chez elle, et quand son copain a ouvert la porte Peter n'était déjà plus là.

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Ce qui a vraiment décidé son choix, c'est en tombant un matin sur la porte ouverte d'un magasin. Une émission, passant au fond de la boutique sur la TV posée sur une étagère dans un coin : un présentateur et quelques images.

Les Avengers.

Peter suit du coin de l'œil ce qui se passe dans la ville depuis un bon moment maintenant. Il connaissait les Avengers bien avant d'arriver à New York, bien sûr : pour HYDRA, il était une arme inestimable. Plus fiable que le Soldat de l'hiver, avec une force comparable à celle de Captain America, une agilité battant celle de Black Widow, et un talent au sniper rivalisant avec la précision d'Hawkeye. Peter était, et est toujours, un super soldat.

Certains soirs, quand il réfléchit allongé dans son lit, Peter se dit qu'en grandissant il aurait bien eu le temps de parfaire ses techniques et sa force. Quitter HYDRA à treize ans ne faisait certainement pas parti de leur plan, et si lui n'avait jusqu'à maintenant jamais remis en question son éducation, à présent avoir le choix lui donne le tournis.

— Toi aussi t'es fan de ces Avengers, gamin ?

Derrière le comptoir, un homme âgé vient de baisser son journal de devant son nez pour l'observer avec une mine irritée.

— Pas vraiment.

— C'est ça. Les jeunes de ton âge, ils ont tous des figurines chez eux.

L'homme vend de la vieille technologie. Un panneau au-dessus de lui indique qu'il rachète des téléphones portables usés, et si Peter se base sur ce qu'il voit alors tout ce qui se trouve ici ne vaut quasiment rien. Avec des livres et quelques forums internet, il a réussi à récupérer des pièces détachées dans des petites décharges ou les poubelles des magasins d'électroniques, et les a assemblés afin d'avoir un ordinateur rapide et efficace dans son appartement.

— Et vous en vendez, des figurines ?

— Bien sûr que non. Ces Avengers, ils sont là quand faut détruire la ville, par contre quand des particuliers se sentent pas en sécurité, là on est seuls. Ils ont pas que des défauts, mais de là à les appeler héros....

Peter le fixe, les sourcils haussés. Cet homme a des brûlures dans le cou, sent la cigarette, et les photos derrière lui sont poussiéreuses.

Les lèvres serrées, Peter parcourt à nouveau la boutique du regard : une caisse près de son pied attire son attention.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Des vêtements. Parfois, les gens m'en apportent pour se débarrasser. Je garde ce qui n'a pas de trous, et je le revends.

À l'intérieur, Peter trouve un sweat-shirt rouge et bleu, deux t-shirts, un pantalon de jogging, et une cagoule. Une musique des années 90 passe en fond, un rythme qui lui donne envie de sourire. Finalement, les bras pleins de vêtements, Peter marche jusqu'au comptoir et dépose le tout.

— Vous les vendez à combien ?

— Un dollars pièce. Vu comme ils sont élimés, ça serait malhonnête de faire plus.

Un grand sourire aux lèvres, Peter dépose un billet de dix devant lui.

— Gardez la monnaie !

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Head shot | Peter ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant