2. La Nymphe Gothique

Chapitre 22 : Un Poulet en Vadrouille

Occupé à se sécher, le Bourreau avait l'impression de nager en plein rêve. Sa femme se frottait avec une serviette, les joues rougies par leur toilette coquine. Dieux, qu'elle était belle ! Ses cheveux blonds rejetés en arrière, entièrement nue, elle n'avait pas changé depuis leur mariage. Apercevant son regard, elle lui fit un doux sourire. Il lui alla droit au cœur. Dire qu'ils avaient été séparés par...

-Cassandra...

-Pas un mot ! S'écria-t-elle. Je te connais pas cœur, espèce de brute au cœur tendre. Tu vas me dire que tu es désolé. Que tu regrettes. Que tu n'aurais pas dû profiter de cette situation où je t'ai littéralement sauté dessus. Très honnêtement, je t'aurais forcé même si tu avais dit non.

-Heu...

Elle posa une main sur sa joue, avec douceur. Pour la première fois depuis des années, des siècles même, il avait l'impression qu'elle le regardait vraiment.

-Je suis désolée de t'avoir fait subir tout ça, Al. Je ne parvenais pas à passer par dessus nos problèmes. A me faire une raison sur ma maternité. Mais sais-tu ce qui a changé ?

Il secoua la tête, incapable de parler. Étaient-ils réellement en train d'avoir cette conversation ? Celle qu'ils fuyaient tout les deux depuis le dernier accouchement ? Son cœur battait à tout rompre. Il n'était pas certain de l'issu de cette discussion.

-J'ai compris que même toi, le Bourreau, n'était pas éternel. Que si je ne pouvais être mère, comme toutes les nymphes, je pouvais au moins être ta femme. Pour t'aimer comme tu le mérites.

Il la serra dans ses bras à l'en étouffer. Cassandra éclata de rire, les larmes aux yeux. Pourtant, Alastor avait du mal à y croire. Surtout, comment...

-Pourtant... Nous ne sommes toujours pas compatibles, Cassandra. Et toi, toujours aussi fertile. Nous... avons déjà pris un gros risque, en faisant l'amour cette nuit. Je...

-Je trouverai une solution.

-Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé.

Mais ce n'était pas faute d'avoir essayé. A l'époque, ils avaient tenté tous les moyens de protection possible. Même les techniques modernes ! Malheureusement, la nature était contre eux : lui ne supportait pas les préservatifs, absolument pas fait pour un démon, et les mixtures contraceptives ne faisaient pas bon ménage avec Cassandra. Trop peu naturel pour une nymphe. Or, ils se voyaient assez mal, d'un coté comme de l'autre, passer sur la table d'opération d'un humain pour la solution définitive. Il risquait d'y avoir de gros problèmes avec les analyses de sang.

Elle lui pinça les fesses, le faisant grommeler.

-Jusqu'à présent, je n'étais pas revenue ici. Je suis persuadée qu'avec l'aide de la Mère, nous trouverons une solution.

Alastor l'embrassa doucement sur le front, avec un petit sourire.

-Tu ne me laisses pas à ton horrible sœur, alors ?

-Rassures-moi, tu n'as pas couché avec elle ?

-La jalousie t'aveugle, ou quoi ?

-Vantard.

-Alastor !

La porte de la chambre s'ouvrit à la volée sur Nergal et Fergus. Ils s'arrêtèrent de concert, en les voyant nus dans les bras l'un de l'autre.

-Heu... On dérange, peut être ?

-A ton avis, face de rat ?

-Ce n'est pas le problème, intervint Fergus.