Voir toutes ces nymphes terrorisées aurait plu à Alastor, si son inquiétude pour Cassandra n’allait pas croissant. Il attendait depuis deux heures, avec l’impression d’être un lion en cage, bloqué dans le hall d’entrée du manoir.
Bacchus avait fui depuis longtemps, le laissant seul avec cette garce de Marilu.
-Vous devriez vous calmer, Bourreau. Cassandra est une femme soumise, elle n’a pas pu aller bien loin.
A ces mots, il se tourna vers elle, debout sur les marches des escaliers. Elle n’eut aucun mouvement de recul face à sa colère, même si son teint devint légèrement grisâtre. Soumise ? Avait-il bien entendu ce qualificatif, tout sauf approprié pour cette teigne de Cassandra ? Bon sang. Elle y croyait, en plus.
-Tu connais bien mal ta sœur.
Marilu eut un sourire narquois.
-Parce que vous la connaissait mieux, peut-être ?
Il dévisagea la nymphe, les paupières plissées. Ce n’était vraiment pas le moment de le prendre à rebrousse-poil. Malheureusement, cette donzelle était la sœur de Cass. Elle ne lui pardonnerait jamais de lui avoir collé une gifle.
-Elle ne vous raconte pas tout, susurra Marilu en descendant gracieusement les escaliers. Votre présence ici en est sans conteste la preuve.
Elle s’arrêta à sa hauteur, une marche les séparant pour qu’elle puisse le toiser. Grossière erreur de sa part. Car ses nerfs étaient à la limite de la rupture. Il agrippa les cheveux de la nymphe, sans aucune douceur, la força à se rapprocher de lui. De le fixer droit dans ses yeux de démons.
-Que les choses soient claires : je ne suis pas un crétin, Marilu. Tu es une salope de première, et tu es sans conteste la responsable de ses larmes, hier soir. Seul votre sang commun te tiens en vie.
-Elle ne t’a donc rien dit ? railla-t-elle, le cou tordu dans un angle douloureux. Je me disais bien que votre couple tournait mal.
Un sourire cruel étira les lèvres d’Alastor. Il se pencha un peu plus, pour lui murmurer à l’oreille :
-Ne joue pas aux briseuses de mariage, Marilu. Car si je perds ma femme, rien ne m’empêchera de te tuer.
-Tu n’as aucun motif pour le faire, siffla-t-elle, hargneuse.
-Tu as abandonné un démon à l’autel, ma belle. Croyais-tu réellement que les siècles effaceraient ce genre de détail de ma mémoire ?
-Oh non… Je n’y croyais pas…
-Alastor !?
Il lâcha d’un coup Marilu, au son de cette voix tant attendue. Sur le pas de la porte, Cassandra le fixait, la bouche ouverte, l’air abasourdie.

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2. La Nymphe Gothique
ParanormalAlastor pouvait faire une liste non exhaustive de ses ennuis. Petit un : la guerre civile en Enfers était aux portes de son village. Petit deux ? Les réfugiés du conflit susmentionné le détestaient. Petit trois : Cassandra lui cassait les pieds. Ses...