Chapitre 8

226 25 9
                                    


Quelques secondes plus tard, le bruit qu'occasionna le bois brisé fut incommensurable. L'on aurait cru entendre le tonnerre. Briser du bois de sorbier pour un loup-garou, c'était quelque chose. Ce n'était pas impossible, mais la nature de la chose rendait l'acte d'autant plus difficile. Mais Derek réussit et sortit brutalement de cette armoire aux portes cassées. Ses yeux d'un rouge flamboyant se posèrent sur l'homme blond qui le regardait d'un air médusé. Son regard censé être bleu électrique descendit. L'inconnu avait le pantalon baissé jusque sous les fesses et se pavanait, pénis en érection sorti, au-dessus d'un Stiles en larmes et à l'air plus que fragile et qui semblait sous le choc. Mais ce qu'il retint le plus, c'est les vêtements à moitié retirés et cette joue qui commençait déjà à rougir à cause de la gifle plus que violente qu'il s'était prise.

- Mais qu'est-ce que... Commença Emile, sidéré.

Derek ne le laissa pas finir. Il bondit, le tira violemment en arrière, loin de Stiles. Et il le frappa. Son poing partit s'enfoncer dans le visage du policier avec une violence folle, incontrôlable. Il entendit un crac et Emile hurla. Derek lui avait cassé le nez, du premier coup. Il le fit tomber avec aisance, s'assit sur lui à une vitesse folle et le martela de coups toutefois moins puissants. Le but n'était pas de le tuer, simplement de le mettre hors d'état de nuire et de lui faire payer ce qu'il comptait faire subir à l'hyperactif. Parce qu'il avait beau être furieux, il avait tout de suite compris ce qui allait se passer. D'abord l'air éteint de Stiles, ses précautions pour le cacher, sa demande de ne pas intervenir, puis cette supplique et maintenant, cette position plus que suggestive accompagnée d'une érection on ne peut plus dégoûtante... Il n'y avait aucun doute. Alors non, il ne pouvait pas assister à un viol, tout comme il ne pouvait pas rester dans cette putain d'armoire sans rien faire. Le bois n'avait pas été simple à briser, mais il avait réussi. C'était du partiellement du sorbier, mais peu importe. Son désir d'aider Stiles avait été plus fort que tout. Cette douleur si grande dans son odeur... ! D'abord une tentative de suicide, puis une agression ? Non, il ne pouvait laisser passer ni l'un ni l'autre.

Sous le loup, le policier ne pouvait rien faire, il était à la merci de cet homme sorti de nulle part aux yeux brillants d'un éclat de rubis. Un éclat meurtrier. Les coups pleuvaient, mais il s'arrêta subitement lorsqu'il jugea que ce n'était plus utile. Sa priorité restait Stiles et son visage ne cessait de se rappeler à lui. Sachant qu'un meurtre n'aiderait pas à blanchir son dossier et mettrait sans doute l'hyperactif dans de beaux draps, il se releva et laissa là un Emile à moitié conscient pour se tourner vers le lit. Vers Stiles. Le jeune homme, à moitié dévêtu, le regardait d'un air complètement paniqué, choqué. Les larmes continuaient de ruisseler sur son visage décomposé et il avait cette étincelle mauvaise dans le regard. Il avait peur, il était terrifié. Mais Derek sut d'instinct que cette peur ne lui était pas destinée. Il le sentait. Et il sut ce qu'il allait faire.

L'emmener, l'éloigner de cette maison et de cet homme au nez cassé et au visage tuméfié.

xxx

Derek appuya avec douceur la poche de glace sur la joue bien rouge de Stiles. Son autre main reposait sur l'épaule du jeune homme et la pressait doucement. L'hyperactif avait les yeux fermés et laissait le loup faire. En fait, il n'était plus qu'un pantin désarticulé, un jeune homme qui n'avait plus la force de rien. Il baissa les yeux vers ses bras, dont les manches étaient remontées. Là non plus, il n'avait émis aucune opposition. Ses bleus trônaient, fiers, à peine atténués depuis l'autre soir. Ses orbes vert d'eau se fixèrent un instant sur les pansements qu'il lui avait changés. Il repensa aux plaies qu'ils dissimulaient. Il n'y avait non plus trois, mais huit brûlures de cigarettes ornant les bras de l'hyperactif. Le sadisme de la chose réveilla sa colère, mais il la garda silencieuse. Ses poings se souvenaient parfaitement de la peau dégoûtante de ce monstre, qu'il s'était fait un plaisir de frapper. Si son casier était un peu plus reluisant, peut-être l'aurait-il tué. Après tout, Emile ne serait pas le premier à mourir de ses mains. Et pourtant, Derek n'était pas un meurtrier. Les seules morts qu'il avait causées n'étaient que pure et légitime défense. Il n'était pas comme tous ces loups solitaires, assoiffés de sang. Non, il ne supportait simplement pas les injustices. Et découvrir que ce pervers faisait à Stiles... C'était trop. Alors il avait forcé, défoncé ces portes étonnamment solides qui n'étaient pourtant pas censées bouger. Mais il avait trouvé la force nécessaire pour empêcher ce qui était censé suivre. Et il ne regrettait absolument aucun de ses gestes. Il n'aimait pas céder à la violence mais celle-ci avait eu quelque chose... De jouissif.

La Vérité dans le mensonge 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant