Chapitre 4

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- N-non, arrête... Articula Stiles alors qu'il fondait sur lui, sur sa peau, sur son cou.

Mais l'homme ne l'écoutait pas, trop occupé à faire ce qu'il voulait de lui. Déjà, ses mains passaient sous le haut de l'hyperactif, relevait le tissu, dévoilait les marques diverses qu'il lui avait faites. Stiles grimaça alors que son aîné suçotait ardemment sa peau, la savourant plus que de raison. Tétanisé, l'hyperactif était à la merci du policier qui ne se privait pas. Il l'embrassait, le touchait, l'explorait, si bien qu'il le retourna rapidement et le plaqua contre le mur, le visage contre la tapisserie. Comme en chaleur, il se colla brutalement contre lui et attrapa ses mains à une vitesse ahurissante pour les maintenir dans son dos. A sa merci. Stiles était à sa merci. Tremblant, terrorisé, rouge, prêt. A sa merci. Stiles hoqueta en sentant la bosse imposante contre ses fesses, bosse qu'il sentait extrêmement bien malgré la présence de son pantalon et de celui de son agresseur. Pendant un instant, il eut l'impression que le temps se figeait alors que son cerveau s'emplissait d'horreur, d'images fixes, volatiles, des images du passé et du présent se confondant.

- Ton père rentre tard, lui souffla Emile à l'oreille. Tu es à moi toute la soirée.

Le souffle de Stiles se coupa un instant, mais une information importante lui permit de ne pas tout de suite se perdre dans les limbes de son esprit :

- J'ai un... J'ai un truc prévu à vingt et une heures...

La poigne de fer du policier sur ses poignets se resserra et sa langue passa sur le cou de l'hyperactif. Stiles grimaça. De douleur et de dégoût. Non, définitivement, il ne pouvait pas supporter ça.

- Tu n'iras pas.

Le cœur de Stiles rata un battement. C'était sa seule chance.

- Je suis attendu. Mes amis sont du genre à... Venir, si je leur fais faux bond. Ils sont très... Trop curieux. Je... Je dois y aller.

Il s'agissait d'un fait dévoilé sous forme de supplique. Il lui fallait un sursis, sinon, il n'allait pas tenir. Il parlait vite et de manière saccadée, comme s'il avait peur de ne pas avoir le temps de lâcher ces informations précieuses et peut-être salvatrices. Sans même prendre le temps de respirer, il ajouta :

- S'ils viennent, ils... Ils te verront. Ils sauront ce que tu me fais... Et cette fois... Cette fois, mon père pourra pas te sauver.

Il y eut un instant de flottement durant lequel l'hyperactif retint son souffle. Son cœur battait la chamade, il était terrorisé. Complètement terrorisé. Seule la tétanie l'empêchait de pleurer. Mais il fallait croire qu'il avait vu juste. Emile le relâcha lentement et Stiles se redressa péniblement avant de se frictionner les poignets.

- Vingt et une heures, tu dis ?

Stiles hocha rapidement la tête. Il n'aimait pas la lueur dans le regard de son agresseur, qui... Ouvrit la fenêtre et... S'alluma une cigarette. L'hyperactif n'osa bouger à aucun moment. Pourtant, Emile regardait la nuit qui tombait et n'avait plus l'air de lui accorder la moindre attention. Mais la peur le tétanisait. Son corps connaissait la douleur, et lui rappelait ainsi que la désobéissance engendrerait une punition. Dont il n'était pas sûr de pouvoir se relever. Lorsqu'il était contrarié, Emile était capable de tout et déjà que Stiles l'avait stoppé dans son élan pour la première fois... Il sut qu'il allait passer, d'une manière ou d'une autre, un sale quart d'heure.

- A genoux, dos contre le mur, lâcha le policier sans se retourner.

La mort dans l'âme, Stiles s'exécuta et attendit. L'angoisse le paralysa. Au final, il n'était même pas sûr que sa tentative d'insubordination ait servi à quelque chose. Si Emile choisissait de le garder ici la soirée malgré tout... Qui était-il et surtout que pouvait-il faire pour l'en empêcher ? Le simple fait de le savoir dans la même pièce que lui le paralysait...

La Vérité dans le mensonge 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant