Chapitre 6

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C'est enfin le bal de noël. J'ai mis un costume noir avec une chemise noire pas totalement fermée. J'entre dans le gymnase, car le bal se fait là, deux heures avant que ça commence vraiment. L'ambiance est déjà beaucoup trop festive. Il y a même pas encore les élèves! Je vois Florian et Ariane qui dansent alors qu'Olivier fait des tests pour la musique. Je souris en les voyant. Olivier me fait signe en me voyant.

-Eh! David, tu peux aider Alain avec les décos?

-Ok...

J'avale ma salive, il le fait exprès?! Je me dirige de mon ancien tourmenteur, que je ne considère plus vraiment comme ça, mais pas totalement comme un ami... Il se retourne en m'entendant arriver et souris en me voyant, il a aussi un costume, le sien est bleu marine et il a une chemise blanche. Il est mignon quand même... Mais à quoi je pense moi?! J'efface bien vite ma dernière pensée et l'aide a accrocher une guirlande, oui encore... Une fois qu'on a fini je pars aider Marie à porter des boissons que l'on pose sur de grandes tables couvertes de nappes bleues sombres. Une heure plus tard, on a fini. On se rassemble sur les chaises au fond de la salle. Les filles ne sont pas encore changées.

-Bon nous on va se faire belles, a plus tard les garçons. dit Ariane

Je vois Florian qui la dévore du regard. Je donne un coup de coude à Dominique qui est assis à côté de moi et lui montre le jeune prof.

-Eh Florian, ça va pécho ce soir? demande mon ami

On rigole. Florian rougit de honte le pauvre. On parle donc une bonne heure et juste avant que les élèves arrivent, les filles reviennent. Elle sont mais juste magnifiques! J'entends les gars qui sifflent pour faire les cons.

-Vous êtes vraiment des idiots. dit Marie

-Elle a raison. m'exclame-je

-Oh toi tu nous soule David! dit Olivier pour rire

-Bah non il nous soule pas. me défend Alain

A quoi il joue? Il me regarde avec insistance, ce qui n'échappe pas à la plupart de nos collègues. Je rougis sous tous ces regards. C'est alors que les premiers élèves arrivent. Sauvé par le gong...

La salle se remplit petit à petit et le bruit des conversations se mélangent à la musique. Pas mal de mes élèves me saluent, même Simon, ce qui me fait sourire. Il est de plus en plus tard et on commence tous a fatiguer. C'est alors qu'un grand silence s'installe, c'est l'heure des slows... La plupart des élèves dansent, doucement, tout doucement. J'ai l'impression que je vais m'endormir moi... C'est alors que l'on me tapote l'épaule. C'est un de mes élèves, il s'appelle Eros. Il est avec ses potes.

-Monsieur?

-Oui?

-J'ai un défi pour vous...

-J'ai bien besoin d'une distraction moi... Vas-y.

-Vous promettez que vous le ferez?

-Euh... Oui...

-Vous devez danser avec Monsieur Wolf.

C'est un coup bas de la vie ça...

-Très bien...

Je m'approche d'Alain et lui prend le bras.

-Mais qu'est ce que tu fait?!

-Faut qu'on danse ensemble.

-Pourquoi?

-Un élève m'a mis au défi de le faire.

-J'aurais le droit à un bisou à la fin?

-Non.

-T'es pas drôle...

Il passe ses mains autour de ma taille, je fais de même, je pose mon menton sur son épaule et nous dansons sur Perfect d'Ed Sheeran. Je souris en voyant qu'il est toujours bon danseur. Son corps est contre le mien et pour une fois, je me laisse aller... Je me sens bien, mon corps se détend. La musique, qui est assez longue de base, a l'air de durer une éternité. Elle finit par s'arrêter et c'est presque à contre cœur que je me sépare de lui. Mais d'un coup il me prend le bras et me force à me retourner. Il me regarde droit dans les yeux avec un sourire avant de m'embrasser, devant tout le monde. Sur le moment, je m'en fout, mon cœur s'accélère et j'ai l'impression de manquer d'air. J'ai aussi une sensation bizarre dans le ventre. Les fameux papillons... On se sépare. Pas mal de gens nous regardent. D'un coup j'ai peur. Je vois Alain qui regarde autour de lui comme si il cherchait quelqu'un. Je commence à marcher vers la sortie, passée la porte, c'est presque si je ne m'effondre pas sur le bitume. Je me rattrape de peu à une barre. Je commence à marcher dans la cour alors qu'il pleut. J'entends quelqu'un courir derrière moi. C'est bien lui... Je me retourne et il me prend dans ses bras. Je met mon visage dans son cou et commence à pleurer. On entend toujours la musique dans la salle et j'ai juste envie de fracasser la tête de quelqu'un pour qu'il éteigne, mais personne ne le fera...

-Il faut qu'on y retourne... me chuchote Alain

-Je peux pas...

-Si tu peux! Tu l'a déjà fait! Tu as juste peur, peur de ce que disent les gens!

Je sursaute à ce changement de ton.

-Mais tu es un adulte David, tu peux y retourner, tu l'a déjà fait, tu as déjà braver les critiques il y a bien longtemps. Alors pourquoi tu n'y arriverais pas aujourd'hui? Pourquoi maintenant?

Flash-Back:

Je rentre dans le gymnase avec Henri. Henri c'est mon copain... Main dans la main, nous traversons la foule, entourés de gens qui nous regardent mal, qui nous jugent... Pourquoi? Parce que Henri et moi on est gays, parce que le monde a en horreur les gens différents.

Je le vois, il nous regarde, lui aussi juge, lui aussi fait partit de ces personnes qui ont horreur des gens différents...

C'est ce que je pensait... Si j'avais su ce qu'Alain pensait à ce moment...

PVD Alain (Pour l'occasion...)

Mais pourquoi il m'a regardé comme ça? Il a toujours cru que je le détestait... Si il savait la vérité... Je suis fou amoureux de lui. Je lui fait du mal car j'ai peur, peur que quelqu'un découvre mes sentiments pour lui. Je ne suis qu'un lâche. Je ne comprend pas comment il a autant de courage pour tous les affronter...

Fin de Flash-Back

De nouveau du PDV de David

On entre de nouveau dans la salle. Il y a un gros silence a notre arrivé. En plus Alain me prend la main pour me rassurer.

-Eh voilà les PD! hurle un garçon dans le fond de la salle

Ses paroles me fond l'effet d'une douche froide. J'ai l'impression d'être de nouveau au collège, en tant qu'élève je veux dire...

-Ta gueule c'est toi le PD! lui répond un autre garçon

Je souris. Personne n'avais jamais pris ma défense publiquement comme ça. Je regarde Alain, lui aussi souris. Je lui prend alors la tête dans mes mains et l'embrasse, juste pour leur montrer qu'on s'en fout de ce qu'ils disent...

Je ne sais pas si je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant