Chapitre 10

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- Ha ouai ! T'as dû en baver ! remarque-t-il en levant la tête pour observer tous les escaliers en intégrale.

- Je te le fais pas dire ! Tu viens ? Je me tenais en face de lui, déjà dans l'ascenseur, tenant la porte.

- Bien sûr, désolé. Enzo se précipita près de moi et tourna la tête pour m'adresser un sourire. Les portes se refermèrent sans un bruit.

Le temps que nous arrivions jusqu'en haut paru durer une éternité mais pour une fois, Enzo ne plongea pas ses yeux perçant dans les miens.

En attendant j'enlevais ma coiffure qui partait dans tous les sens.

J'ouvris le plus vite possible la porte de chez moi et couru en trombe dans ma salle de bain. J'attrape vite-fait deux serviettes de bain chaudes, posés sur le sèche-serviettes.

- Attrape ! J'en lança rapidement une à Enzo.

- Attends, passe ta veste. Tu risques d'avoir du mal à te sécher sinon ! repris-je en tendant ma main dans sa direction.

Il releva la tête en mettant parfaitement en évidence ses yeux incroyablement brillants et de nouveau, m'éblouis à l'aide de son sourire étincelant.

- Oui, c'est vrai. Finit-il enfin par déclarer, en enlevant sa veste d'un geste assuré.

Une fois les deux blousons en main, – je m'étais défaite de la mienne au même moment que lui – ils prirent la place des serviettes dans la salle de bain.

- Installe-toi, j'arrive ! lui lançais-je en émettant un coup de tête vers l'immense canapé qui trônait au centre du salon. Je préparai deux boissons chaudes et rejoignis Enzo en déposant les tasses sur la table.

- T'es ingérable ! s'amusa-t-il, une fois que nous sommes assis, face à face, chacun assis sur un bout du canapé.

-Je te renvoie le compliment ! Répondis-je, très sûre de moi, d'un ton hautain.

Enzo éclata de rire :

- D'après ce que j'ai pu voir, ce n'est pas moi qui me suis mis à courir comme une dingue et à sauter dans une fontaine !

- C'est sûr que de ce point de vue !

Enzo changea son humeur peu à peu :

- Quand passe le prochain bus pour aller au lycée ?

Ça m'était complètement sortit de l'esprit ! Je sortis donc mon téléphone mais il ne voulait pas s'allumer. Je n'avais pas tout de suite capté que l'eau et les objets électronique ça fait 40 000 !

Je dû donc passer à la méthode moins moderne : la pendule. Mais je n'avais pas directement mis en cohérence les horaires du bus et l'heure actuelle.

- Hum, dans... 2 minutes ! Je me suis levée d'un bon en posant brusquement ma tasse, ce qui, en plus, me fis sursauter. Je pris la serviette et m'ébouriffa les cheveux même si l'intention première était de me les sécher.

Quand j'ai à peu près tout ranger – si on peut utiliser cette expression pour définir ce que je venais d'éparpiller dans toute la pièce à vivre – nous descendons en vitesse et courons dans la rue. La tempête de tout à l'heure avait encore plus déserté les trottoirs.

Grâce à une chance inouïe, le bus avais plusieurs minutes de retards ; les portes allaient se refermer, un simple ''attendez'' nous fis entrer sans problème.

Après avoir réussis à nous installer sans encombre, Enzo s'exclama hors d'halène :

- Ouf ! C'était moins une !

- Qui dirai le contraire ?

En récupérant tranquillement notre respiration, je remarquai tout à coup qu'une de mes habitudes dans le bus était de poser mon... sac !

Enzo sentis immédiatement mon inquiétude et ma mâchoire se crisper ; il se tourna alors vers moi faisant mine de me demander se qu'il se passait dans mon esprit encombré.

- On n'a pas nos sacs. Déclarais-je en baissant le regard sur ma jambe droite qui s'était mises à trembler – ça m'arrive quand j'ai un coup de stress.

Quant à mon accompagnateur, il se rassit dans son siège en tournant ses yeux dans tous les sens – il devait être en train de chercher des millions de solutions irréalisables.

Je laissai tomber ma tête sur le dossier du siège en face de moi et laissa échapper ce que toute personne ayant la même capacité de réflexion que moi – c'est-à-dire clairement en dessous de la moyenne :

- Ce n'est pas possible d'être autant un boulet !

J'aurais dû me douter que l'humour d'Enzo dépasserai cette situation, il s'esclaffa.

- Manifestement si !

Je soupirai et lui fit un regard noir.

- Tu peux parler mais jusqu'à preuve du contraire, tu as oublié le tiens aussi !

Enzo fit signe d'une possible riposte mais abandonna en détournant les yeux. Enervée par ma jambe tremblante, j'appuya ma main d'une force si étonnante et inattendue que je me mordis la langue. Il faut avouer que la discrétion n'est pas mon fort : Enzo se tourna vers moi en fronçant les sourcils. Je souris nerveusement tout en me répétant intérieurement ''t'es bête ! t'es bête ! t'es bête''. Mais très peu de temps plus tard, Enzo écarquilla les yeux et se précipita vers la fenêtre près de moi.

- T'as vu ça ? s'exclame-t-il.

Avant de me pencher vers la direction de son intrigue, je pris un instant pour observer Enzo : il était encore plus charmant avec ses cheveux dégoulinants et son air si sérieux.

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