- Juste mettre quelques petites choses au point. Siffla Justine en réussissant à me jeter un regard foudroyant. Je tremblais de tout mon corps et priais pour que personne ne le remarque.
Enzo me jeta un regard inquiétant et comme ce matin, il avait l'air de lire en moi, de comprendre chacune des émotions qui me rongeait l'esprit. Une larme s'écoula le long de ma joue malgré tout ce que j'avais fais pour empêcher cela. Sa mâchoire se contracta et sa bouche se serra.
- Je crois pas qu'elle ait besoin d'autorisation ! continua Noah en s'avançant.
- Et moi d'après ce que je vois elle en n'a pas tellement envie, espèce de dégénérés mental ! rétorqua Stella.
Cette brute de Ross se rua vers elle mais Stella jeta ses mains dans sa direction et de ses paumes sortit des milliers d'araignées velu. Ils se mirent à pousser des cris affolés au moment où elles commençaient à escalader leurs baskets.
- Je ne tenterais pas ma chance si j'étais toi ! s'amusa-t-elle en croisant les bras.
Et en faisant apparaître une échelle remontant à je ne sais quelle issue, il s'en allait aussi vite que la vitesse à laquelle Stella courait.
- Ils suffisait de les remettre à leur place ! claironna Carla, fière de ce que son amie pouvait accomplir.
- Ces saletés d'Amateurs se prennent vraiment pour n'importe qui. Râla Nino en tapant son pied dans le mur.
Le coup d'œil que je jetai à Stella était très compréhensible et elle m'expliqua de nouveau :
- Les Amateurs sont les enfants des Combattants, ils sont d'un orgueil... Stella souffla un bon coup et repartis vers la grande salle.
Carla et Nino la suivirent en parlant de tout et de rien.
Enzo n'avait pas bougé et moi non plus. Il m'adressa un dernier regard de pure compassion et se dirigea vers le mur le plus proche. Ensuite Enzo frappa deux fois dessus avec son poing et une fois avec la main : une encadrure se dessina et un film d'une matière égale à celle d'un nuage apparut à l'intérieur.
- Vient. Et il passa à travers sans un bruit. Je ne sus que faire et quelques secondes plus tard Enzo réapparu. N'ai pas peur... Il attrapa doucement ma main et s'engouffra avec moi vers cet endroit inconnu.
C'était une petite pièce superbement aménagée, avec les mêmes guirlandes que dans le tunnel.
- Assis-toi. Me murmura-t-il en m'emmenant vers un petit canapé. Je tremblais encore et je voyais à peine se que je faisais. Il s'assit en face de moi sur une chaise et me fixa droit dans les yeux.
- Que t'ont-ils fait ? continua-t-il.
Mais je ne retrouvais plus l'usage de ma voix, ma gorge me brulait tellement. Enzo claqua deux fois de sa main gauche et un verre d'eau apparût sur la table qui nous séparait. Il prit le verre et me le tendis sans un souffle.
- Tu ne peux pas comprendre. Arrivais-je à prononcer d'une voix brisée après avoir bus une gorgée.
- Je peux toujours essayer.
Je me demandais comme c'était possible d'être aussi entêté. Une petite voix dans ma tête me disait que de tout façon ce que je dirais ne changerais rien. Alors autant lui rendre ce service.
- Moi aussi j'ai essayé, tu sais. Essayé de comprendre comment les gens pouvait faire du mal sans en souffrir eux-mêmes. J'avais des amies et elles m'ont toutes laissées tombée les unes après les autres avec toujours la même excuse : que j'avais changé. Mais la vérité, elle se lisait dans leurs yeux : elles venaient de découvrir qui j'étais vraiment. Une fille sans intérêt qui pardonnait tout et tout le monde parce qu'elle avait peur qu'un jour on la délaisse. Mais c'est arrivé et malgré tout ce que j'avais fait pour l'empêcher, c'était le destin. Alors seule et sans soutien, sans famille, sans bonheur j'étais une cible facile. Liam, Justine, Noah et Ross l'avaient très bien vu. Ils se sont mis à me dire toutes ces injures, tu sais, ''tu ne vaux rien, personne ne t'aime, crève, t'es nulle''. Et pleins d'autre chose ; chaque nuit j'entendais leur voix qui me répétaient sans cesse ces insultes. Je faisais comme si tout allait bien mais quand venait la solitude et l'ombre, je pleurais. Je pleurais à ne plus avoir de larmes... et puis ça s'est amplifier, ils se sont mis à me pousser, à me frapper, à me pousser encore, à me tirer les cheveux. Tout le monde était témoins mais personne ne disait rien parce que de tout façon je n'en valait pas la peine. On disait que j'étais trop gentille mais c'est eux qui sont trop méchant. Je ne pouvais rien faire, j'avais trop peur que ce soit pire. Je n'arrivais plus à vivre. Un soir, j'ai pris un couteau...Je lui tends mon poignet droit, où à l'endroit de mes vaines apparaissait une longue cicatrice verticale. Mais je n'ai pas réussi. Je venais de comprendre quel était mon souci : j'étais dans un corps qui voulait vivre mais avec un esprit qui voulait mourir. Manifestement ce n'était pas compatible. Quand je me suis réveillée à l'hôpital, ma mère, je ne sais pourquoi n'avait pas été prévenue de ma présence donc elle n'en savait rien. Etrangement quand il est question de mort, les gens avait tout de suite appelé l'ambulance. Ce qu'ils ne savent pas c'est que j'étais déjà morte depuis longtemps.
Je ne parvenais pas à m'arrêter de pleurer, je me sentais tellement bête en face de lui.
- Ça à durer deux ans tout ça. Mais je me suis remis sur de bonne bases et tout vas bien maintenant. Assurais-je avec un grand sourire en séchant mes larmes.
- Ne me ment pas, s'il te plaît.
Je m'arrêtai d'un coup.
- Attends tu...tu crois vraiment que je suis encore traumatisée ? Cette fois j'éclata carrément de rire. C'est juste le fait d'en reparler qui me rends comme ça, et le choc de les revoir.
Une partie de moi savait parfaitement que c'était faux.
Enzo hocha la tête et détourna le regards, histoire de me faire comprendre qu'il n'en croyait pas un mot.
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Spectranos
ParanormalQuand on arrive dans un lycée pour des riches snob, on est pas des plus enthousiastes, c'est sûr ! Je m'appelle Nella, 17ans et j'ai bien l'intention de ne pas me faire remarquer. Sauf que ce n'est pas aussi simple, encore moins quand 4 personnes...