Spectranos

Chapitre 11

Qu'est-ce qu'il m'arrive ?! Ce gars n'est pas du tout mon genre : les mecs parfaits à tout niveau, non merci ! quelque chose attira soudain mon attention, je détournai donc mon regard pour mieux l'identifier. Il se tenait à l'avant du véhicule, vêtue d'un grand manteau gris qui remontait jusqu'à son nez – un bonnet en laine composait également sa tenue terne – la seule chose que je percevais était ses yeux perçants, ils étaient petits et noirs.

Je finis tout de même par jeter un coup d'œil vers ce qui avait fait bondir Enzo...rien.

- Enzo, qu'as-tu vu ? me résolus-je à lui demander tout en cherchant l'homme ou la femme de tout à l'heure.

- Je te jure que je l'ai vu ! se frustre-t-il en se rasseyant.

Je pris une profonde inspiration.

- Mais quoi ?!

- Un gars trop bizarre...

Wow ! c'est la meilleure description que j'ai jamais entendu de ma vie !

- Ce serait trop te demander d'être un peu plus clair ?! m'impatientais-je en continuant à regarder partout autour de nous.

-Il avait un manteau gris et un bonnet, et puis il s'est mis à faire...de la magie.

En entendant ses mots, j'eu un rapide mouvement de recul, mes pensés se bousculèrent dans ma tête et mes yeux partaient dans tout les sens. Ma jambe qui tremblait semblait être devenue folle.

- Qu'entend-tu exactement par de la magie ?

- Bas, tu sais, comme monsieur Robinsoin, les pouvoirs, tout ça.

Tout cela était tellement incohérent. Mais après tout, dans le monde de la magie la plupart des choses comme celle-là sont réalisable plus facilement qu'on ne l'imagine.

- Bon, on fait quoi ? murmurais-je après avoir longuement réfléchi.

- Je crois qu'il est temps que tu sache deux-trois truc, Nella. Dit Enzo en affichant un sourire en coin, puis sortit son...téléphone ?

- Non mais attends, Enzo, on est tombé dans l'eau, on n'a pas de sac, explique-moi ce que tu comptes faire avec un téléphone hors service ? hein ?! m'emportais-je en croisant les bras, attendant une réponse digne de ce nom.

C'était trop louche pour moi et ce genre de truc, ça me fout en rogne.

- Hey ! doucement la parano ! rigola-t-il en s'amusant à lever les mains en l'air.

Je levai les yeux au ciel et continua à attendre. Mon expression lasse lui fit comprendre que je n'étais certainement pas d'humeur à rire, là tout de suite.

- Il est étanche ! C'est bon t'es contente ? râla Enzo en secouant la tête.

Je me rassis correctement en soufflant, sans même lui adresser un regard. Il colla son appareil à l'oreille et je pus entendre sa conversation sans aucunes difficultés :

- Carla ? Salut, ouais. Est-ce que tu pourrais ordonner le rassemblement s'il te plaît ? Et débrouillez-vous pour sortir du bahut. On se voit là-bas. Bye !

Pendant qu'Enzo rangeait son téléphone, je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils et de réagir, bien sûr !

- Quel rassemblement ? Et en quoi ça me concerne ? On ne va quand même pas sécher les cours ?

Enzo parut presque heureux ou plutôt satisfait, de me voir complètement affolée et sans repères. Pour faire durer le suspense il attendit une bonne dizaine de secondes avant de me répondre.

- Je trouve que se serait une très belle journée pour sécher les cours, effectivement. Allez viens !

Le bus venait de se stopper à un petit arrêt, mais par chance nous n'étions pas encore sortit de l'immense métropole. Je n'avais donc pas d'autre choix que de le suivre – maintenant que j'avais des ''amis'', pas question d'aller en cours sans eux – et puis toute cette histoire m'intriguait fortement. Je n'osais plus rien prononcer, j'attendais de découvrir à quoi tout cela rimait.

Nous marchions sur la route qui mène vers le centre.

Je remarquai qu'Enzo comptais chaque plaque d'égout sur laquelle nous passions. Quel lien pourrait-il y avoir entre son mystérieux ''rassemblement'' et les égouts de Paris ?

Peu importe, Enzo s'arrêta brusquement devant une plaque d'égout entourée salement d'un...liquide noir. Je ne vois pas comment appeler ça autrement.

Enzo fit mine de s'arracher les cheveux, visiblement une chose qui n'était pas notée dans son agenda venait de se produire. Je ne prenais plus la peine de lui poser des tas de question, auquel je n'aurais sûrement pas de réponse.

Enzo avança son bras au-dessus de la plaque et souleva sa main vers le ciel. Et sans aucune difficulté, elle s'envola et se posa sur le sol près de moi. Je restais bouche-bée comme ça ne m'étais jamais arrivée. Que venait-il de se passer exactement ? Il savait contrôler la magie ? Ça ne peut pas être possible !

- Hum...une explication ? poussais-je la voix tremblante et les sourcils levés.

- Ne t'inquiète pas, c'est la seule que je sais maitriser en se qui concerne la magie. Me répond-t-il serein. Il va falloir que nous allions là-dedans, d'accord ?

- Mais pourquoi ?

- Parce qu'il le faut. Je ne peux rien t'expliquer tout de suite, on pourrait nous entendre.

Le goudron a des oreilles, maintenant ? Non mais c'est n'importe quoi !