IX.

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J'ignorai ce qu'il était advenu d'Elsana, si elle était toujours en vie. Selon la loi, tout Alyssien devait être exécuté sans autre forme de procès, un tir dans chaque jambe pour les punir de leur liberté d'action, et un dans la tête pour les punir de leur liberté de penser.
Je n'étais pas étranger à l'histoire de cette planète, bien que jamais mes pieds n'aient foulé son sol.
Depuis des temps immémoriaux, certains disent même depuis l'Atlantide, la Terre et Alyssos fonctionnaient ensemble, étroitement liées par le destin, comme des sœurs. Cependant, les Alyssiens avaient toujours été fidèles à leurs valeurs. Aussi, lorsque les actions du Gouvernenment Terrien allaient à leur encontre, Alyssos se détournait. C'était ce que l'union des Planètes lui reprochait, d'agir à sa guise, que l'on soit en temps de paix ou en temps de guerre. La vérité était pourtant simple, les Alyssiens étaient pacifiques et pacifistes. Alors, évidemment qu'ils ne répondaient pas présents lorsqu'ils leur étaient demandé de faire la guerre.
Que ma belle Elsana face partit de ce peuple glorieux à la culture riche ne me surprenait pas tant que ça finalement.

La porte de ma cellule coulissa, me sortant de mes réflexions. Je n'avais pas besoin de lever la tête pour savoir qui était mon visiteur. L'Amiral Ezra.
- Vous êtes très affaibli. C'est ce que nous voulions. Vous serez exécuté aujourd'hui, à midi. Si nous parvenons à neutraliser la matière noire, qui est la source de votre immortalité, la malédiction qui pèse sur vous pourra être levée. Vous étiez au courant. Pourquoi n'avez-vous pas choisi de mourir seul ? Ne me dîtes pas que vous pensiez sérieusement pouvoir tout recommencer.
Il était difficile de ne pas percevoir le mépris dans le ton de cet homme. Ma respiration était difficile et mon corps d'une faiblesse jamais ressentis jusqu'alors. Je me fis, cependant, un devoir de répondre, surtout que j'avais une question à laquelle je voulais impérativement une réponse.
- Il arrive parfois que l'on se raccroche à une illusion même si l'on sait qu'elle est vaine. Ça peut arriver à tout le monde.
J'avais relevé péniblement la tête sur cette dernière phrase malgré le lourd collier de fer relié de chaînes qui m'enchaînait le cou.
- Qu'avez-vous fait d'Elsana ?
- Nous l'avons interrogé mais soyez sans craintes, vous la reverrez dans un monde meilleur. Félicitations, vous serez bientôt libre, définitivement libre.

"Soyez sans craintes, vous la reverrez dans un monde meilleur."
Cette phrase tournait en boucle dans mon esprit depuis que l'Amiral avait quitté ma cellule. Avait-elle périt de ses blessures ou bien l'avaient-ils tué d'un tir dans la tête ?
Des larmes dévalaient mes joues et venait s'échouer sur le sol métallique. Je repassai les moment que j'avais eu avec elle, dans ses bras et comme ennemie aimée. Au final, toutes mes bonnes intentions et mes actions odieuses n'avaient servies à rien puisqu'elle était morte à cause de ses origines. Non, pour être honnête, j'y étais pour quelque chose. C'était moi qui l'avais sorti de Gun Frontier...
- Exécution dans dix minutes ! Fit une voix féminine dans les hauts-parleurs.
L'Arcadia dans quelques souffles de vie n'existerait plus, et nous non plus.
Le décompte des dernières secondes retentit et je fermai les yeux. J'étais prêt. Prêt à partir, prêt à laisser ce monde, prêt à l'aimer, elle.

La petite serveuse de Heavy Melder, Livre 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant