L'établissement de magie pour jeunes femmes du Royaume de Ëthae, un majestueux château de pierres placé au sommet de la plus haute et de la plus verdoyante colline du Royaume. Les douze rochers qui l'entourent sont gravés des plus puissantes et anciennes runes de protection. De l'extérieur cet établissement semble être un lieu calme, idéal à l'apprentissage poussé de la magie. A sa tête, la directrice Feradia Crowley, une femme des plus respectées du monde magique. Ses élèves sont sa fierté, éduquées à son image. Calmes, intelligentes, respectées et indépendantes. Une bonne éducation dans un uniforme impeccable.
Cependant, si l'on s'aventure un peu plus loin dans l'enceinte du château, on peut alors découvrir des passages et pièces qui ne sont nullement inscrits sur le plan de l'établissement. En effet il existe notamment une petite porte dérobée qui mène à l'intérieur d'une tour en ruine. Cette entrée n'est connue que de quelques personnes, des plus curieuses aux plus savantes. Si vous osez tourner la poignée, vous vous trouverez à l'une des entrées de la forêt maudite. Si vous souhaitez vous y rendre, vous devez être soit complètement ignorant du danger doublé d'une naïveté facilement prise pour de la sottise soit éperdument fou.
Pour parvenir jusqu'à cette entrée, il vous faut longer les murs de pierres du couloir extérieur est, juste après la dernière porte. Votre main contre ceux-ci, vous sentirez alors les pierres se mouvoir sous vos doigts. Votre aventure s'achemine à la porte de la tour, une porte si étroite et si esquintée qu'on la confondrait avec celle d'une cave. Lorsque vous l'ouvrez, vous découvrez alors quelques mètres d'herbes dans un arrondis, cachés entre les hautes pierres de l'établissement. Afin d'être certain de votre choix, l'établissement vous donnera une seconde chance de vous éloigner de la forêt en vous offrant une dernière porte dans cette tour. Une porte plus grande, massive et repoussante de par ses ferrailles.
Si vous décidez d'enter : prenez garde. Le sentier peut se montrer farceur si les trolls le décident ! Seules les personnes autorisées peuvent s'aventurer sans risquer de perdre un membre ou pire, une chaussure !
Si vous vous enfoncez assez profondément, jusqu'à n'apercevoir que des filets de lumière, entre les branches faites d'épines, le sol mousseux recouvert de neige, le bruissement des feuilles et les cris des trolls de jardin, vous pourrez alors apercevoir une maisonnette au toit tordu. Une cabane faite de bois et d'épines de ronces. Ce petit espace suffit à la sorcière qui préfère habiter loin des autres, peu sociale de nature. Bien que, sous quelques exceptions, elle puisse se retrouver à dormir avec sa sœur, au sein de l'établissement de magie.
Sélène pousse la porte de sa demeure, son capuchon recouvert d'une couche de neige. Elle pose son sac dans l'entrée et s'époussette. Sélène soupire en regardant le sol de sa demeure. Le plancher est recouvert de feuilles écrites dans une écriture illisible, de toute sorte de pétales de fleurs ainsi que des dessins faits en quelques coups de stylo, ce qui rend le passage impossible sans marcher sur quoique ce soit. Sans se précipiter, Sélène ramasse son bordel organisé pour le déposer sur la grande table de bois, placée au centre de la demeure. Au dessus de la table pendent quelques plantes dont les mouvements des tiges suivent ceux de Sélène. Afin de la saluer, une des plantes vient chatouiller la joue de la sorcière, qui lui rend son geste affectueux sur ses feuilles. D'un mouvement circulaire du doigt, Sélène appelle son balais et le passe, assise sur la table. Voilà, cela devrait suffire. Ne voulant pas se faire remonter les bretelles, Sélène rouspète tout en se dirigeant dans le salon cuisine pour nettoyer de la même manière. Un coup de vaisselle du bout d'un doigt et le balais d'un autre. Quel effort ! Sélène mérite bien son café moulu. A peine a-t-elle le temps de se poser que la porte s'ouvre puis se referme tout aussi brusquement, laissant entrer l'air frais de l'hiver ainsi qu'une masse de poils blancs géante. Celle-ci se dirige d'un pas las vers la sorcière, qui se contente de le regarder d'un œil attentif. Le loup, d'une taille bien supérieure à la normale, vient se coucher sur le canapé sans adresser un regard à la sorcière.
« - Ne devais tu pas passer la journée en compagnie de ta sœur ?
- Bonjour, Éros.
- Si la politesse compte autant aujourd'hui, prépare moi une tasse de café, peux-tu ? »
Sélène verse du café dans un bol puis le dépose à même le plancher.
« - L'humaine, me prends tu pour un petit chien ?
- Il serait bien audacieux de ma part d'agir de la sorte. Surtout en présence d'un loup d'une telle importance. »
Malgré son mécontentement, Éros se lève du canapé pour venir engloutir son bol de café. D'un air on ne peut plus sérieux, le majestueux loup blanc se place devant Sélène. Il est si grand que, même assit, il lui arrive au buste.
" - Il se prépare quelque chose, les trolls sont d'humeur exécrable.
- J'ai été au village acheter quelques ingrédients, il se dit que la Déesse Aradia se réveille.
- Cela n'a jamais été bon signe. La dernière prophétie remonte à cent ans. Elle s'est avérée véridique, les Royaumes sont entrés en guerre.
- Les Royaumes ont signés des traités de paix depuis une cinquantaine d'années, cela doit annoncer autre chose.
- La lumière ne peut s'élever sans ombre, Sélène. L'air se fait plus sec. Si tu veux mon avis, cette nouvelle n'a rien de bon.
- Tu n'as pas à t'inquiéter, nous sommes hors de danger ici."
Cependant, Eros dit vrai. Bien que l'hiver ait commencé depuis des semaines et que les fêtes de la nouvelle année soient passées, l'air se fait plus glacial, plus piquant. La neige n'a de cesse de recouvrir les pas, effaçant chaque trace de passage en quelques minutes seulement.
Au village, la nouvelle se répand jusqu'à arriver aux oreilles des jeunes femmes de l'établissement, devenant le nouveau sujet à la mode. Madame Crowley n'est pas surprise, au contraire, elle se prépare depuis déjà quelques semaines à ce grand réveil. Elle ainsi que le grand conseil ésotérique. Cette nuit, la grande Déesse Aradia se réveillera et prédira une nouvelle prophétie.
A l'autre bout du monde, bien au delà des mers déchainées et des terres arides, existe un lieu interdit de tous. Une île forestière perdue dans des contes, des livres usés pour des enfants d'autrefois, des histoire qu'on ne content plus, disparues des mémoires saccagées par les guerres. Sur cette île se trouve une grotte semblable à la tanière d'un géant, cachée par des arbres si grands qu'ils traversent les nuages et protégée par un peuple de dragons anciens. Dans les profondeurs de cette grotte se trouve un temple d'une clarté telle le jour, aux escaliers si hauts qu'il faudrait trois humains l'un sur les autres pour gravir une marche. Autrefois gravies par les géants protecteurs, seuls ces êtres crées par la Déesse Aradia en personne étaient autorisés à lui rendre visite. Endormie depuis la dernière grande guerre, cette Déesse se prépare pour son grand réveil.
"- Ô Grande Déesse Aradia, moi noble porteur de prophétie, suis à votre service."
En bas des marches se trouve une toute petite personne, un point noir depuis la plus haute marche. De la taille d'un mortel commun cette personne, Athénus Imédius, est un porteur de prophétie de père de fils. Et cette nuit, ce petit être portera la prophétie qui changera le destin du monde. En une nuit, il devra parcourir les terres les plus arides et les mers les plus déchainées pour apporter ce message au Grand Conseil ésotérique.
"La naissance des ténèbres est célébrée. Celle qui a le pouvoir de vaincre a vendue son âme. D'une flamme jumelle brillera l'élue lorsque celle qui scintille deviendra sombre. Afin de les combattre, elle devra saluer la Déesse en personne. Sans âme ne peut renaître son pouvoir. Ainsi commencera et finira la guerre."
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La prophétie des sorcières
Fantasy"La naissance des ténèbres est célébrée. Celle qui a le pouvoir de vaincre a vendue son âme. D'une flamme jumelle brillera l'élue lorsque celle qui scintille deviendra sombre. Afin de les combattre, elle devra saluer la Déesse en personne. Sans âme...