Chapitre 4

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"- Voici déjà plus d'un mois que votre sœur est partie. Comment vous sentez vous, Céleste ?"


Feradia Crowley s'approche de la jeune femme, assise sur une chaise devant le bureau de la directrice. Vêtue de sa robe de nuit, Céleste est partie chercher de quoi grignoter mais s'est faite interrompre par des pas derrière elle. Elle s'est alors retrouvé à boire une boisson chaude dans le bureau de la femme. Céleste sourie poliment à la directrice.


"- Nous n'avons jamais été séparée aussi longtemps. Sélène est ma seule famille.

- Quand est il de votre père, ma chère ? Vous ne l'avez jamais cherché ?

- Nous avons tenté. Après la mort de mère, Sélène m'a fait quitter le domicile assez rapidement pour partir le retrouver. Cependant, il ne nous a jamais accepté. Il s'est contenté de nous hurler dessus puis de claquer violemment la porte.

- Lorsqu'il a apprit que Sélène a tué votre mère, je présume.

- Non, lorsqu'il a apprit qu'il avait deux filles en ne pensant n'en avoir qu'une. Sélène a certes commise un acte effroyable, mais Madame Crowley, c'était pour me protéger, je ne cesserai de vous le dire. Mère nous battait tous les jours, nous ridiculisait et refusait de nous nourrir à notre faim. Nous n'allions pas à l'école, nous n'avions pas le droit de sortir de la pauvre demeure dans laquelle nous avions grandie. Mère était inconsolable de la trahison de père, elle répercutait sa tristesse sur nous. Ho, ce n'est ni l'endroit ni le moment de vous avouer cela mais.. Sélène m'a sauvée la vie, Madame Crowley. Mère allait me tuer par ses coups cette nuit là. Sélène a fait ce qu'elle a pensée juste, ce n'était tout peine qu'une enfant.

- Vous n'aviez que dix ans, lorsque je vous ai recueillie.

- Oui, Madame. Et nous vous en sommes infiniment reconnaissante. Vous nous avez apportée un toit, de la nourriture, de la chaleur et la protection. Vous nous avez apprise la magie, tout ce que nous savons, nous le tenons de vous seule. Et, madame, je vous remercie du plus profond de mon être.

- Je vous prie, vous n'étiez que des enfants. C'était mon devoir. Je me souviens encore de ce jour. Deux jeunes filles, l'une au regard téméraire et l'autre, vous, cachée en pleure derrière. Vêtues seulement de drap sales attachés autour de vos maigres corps, le visage sali de boue, de griffures, de bleus. Sélène avait les côtes cassées, son bras gauche était violacé, elle ne pouvait plus le bouger. Et vous, ma chère, si frêle, la peau si pâle et les joues creusées. Votre jambe droite était cassée ainsi que la plus part de vos os. Je ne sais encore comment vous êtes arrivées jusqu'ici et comment vous avez passées les rochers."


Céleste hésite quelques instants et se contente de fixer sa tasse encore chaude. Dans une inspiration, elle prend le courage de relever le regard.


"- Au village d'en bas, un homme nous a dit que seule la puissante sorcière de la colline pourrait nous soigner. Il refusait de nous laisser partir à votre recherche et voulait nous garder. Sélène l'a violemment mordue, je m'en souviens. L'homme voulait.. Enfin, faire des choses que l'on ne fait pas à une enfant. Alors, il nous avait donné un chariot, de maigres provisions et des couvertures en échange de notre silence. Je pense qu'il s'est dit que nous mourrions en tentant de gravir la colline. Cela remonte à si loin, je peux en parler maintenant.

- Vous avez traversées tellement d'épreuves, dit Feradia en s'asseyant sur le bureau, aux côtés de Céleste. Vous êtes en sécurité désormais. Ajoute elle en caressant une mèche de cheveux de la jeune femme." Cependant, excusez ma curiosité tardive, mais une question reste en suspend depuis votre arrivée, il y a plus d'une dizaine d'années maintenant. Qui vous a ouvert la barrière ? Des enfants avec si peu de magie n'ont aucunement pu passer d'elles même les runes.

La prophétie des sorcièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant