La prophétie des sorcières

Chapitre 6

"- Êtes vous certaine de la direction à suivre ?

- Bien sûr ! Ces espèces de bons à rien m'ont prises avec eux quand j'avais tout peine la majorité ! Au début c'était sympa, quelques vols par ci, par là. Je suis douée, vous savez. C'est pour ça qu'ils m'ont recrutés. Mais je suis pas insensible ! Je vol que si nécessaire et que les riches ! Les marchands avec une bonne tête, vous voyez. Je suis pas quelqu'un de si méchant. Vous.. Vous êtes une exception. Je devais simplement vous séduire si jamais vous veniez à vous réveiller pendant que ces malfrats capturaient votre amie pour la vendre au marché noir ce soir. Le fait que ce soit une sorcière a brusquement changé les plans. Enfin pour ma part. Ils vont sans doute tenter de la vendre plus cher. Les sorcières sont difficiles à capturer, normalement.

- J'ai compris. Vous serez libre une fois que j'aurais retrouvé cette sorcière. J'aimerai bien la trouver avant qu'il n'arrive malheur à vos compères.

- Pourquoi vous voyagez avec elle ? Elle a l'air plutôt nulle en plus, elle ne s'est même pas défendue. N'était elle pas plutôt votre prisonnière ? Elle semblait plus enclin à les suivre qu'à rester avec vous. Vous savez, moi, je suis plutôt consentante pour rester à vos côtés. Pour toujours si besoin.

- Elle déteste le contact humain. La connaissant elle vous répondrait sûrement qu'il valait mieux marcher vers la calèche que de se faire toucher par leurs mains sales sur sa grande personne. Et puis, elle est curieuse, je pense. Sélène n'agit jamais sans réfléchir. Elle a un plan.

- Un plan ? Dans cette forêt ? Le seul que j'ai c'est de ne pas tomber sur les elfes. 

- Les elfes ?

- Oui, cette forêt est protégée par le peuple elfique de Wakaa. Un très grand peuple, tous bien armés. S'il vous attrape, vous ne ressortez jamais de cette forêt. Nous avons une tanière ici, planquée entre deux arbres morts. Nous ne faisons que dormir et nous repartons dans les plaines. Je n'ai vu le peuple des elfes qu'une fois. 

-  Comment sont ils ?

- J'étais petite, je me souviens simplement avoir vu passer un peuple entier, armé de flèches et d'arcs, marchant en fixant devant eux sans un mot. Leurs pas n'ont pas de bruit, leurs corps n'ont pas d'odeur. C'est tout ce dont je me souviens.

- Nous ferions mieux de rester sur nos gardes.

- La tanière n'est plus loin. Ils ont dû amener votre amie là bas afin d'attendre la nuit pour se rendre dans le village."

Ils avancent encore, sans se parler. Jusqu'à ce que, au loin, entre les arbres, Darius aperçoit quelque chose. Il lance son cheval au galop, suivit de près par celui de la voleuse. Arrivé près de la calèche, le soldat pose les pieds à terre. Malheureusement celle-ci est vide. Darius regarde aux alentours et s'accroupi pour caresser la mousse de la forêt.

"- Ils ne sont pas loin. Les pas et les traces de sang sont encore frais. Ils ont du se faire prendre par les elfes. Au vu des éclaboussures du sang, l'elfe était dans les branches de cet arbre."

Darius scrute les environs, à la recherche d'un indice. Il trouve, avec un léger sourire, des boules de mie de pain. Il était certain que Sélène en avait caché dans ses poches. Parfois il la voyait manger sans aucune discrétion mais elle refusait de lui dire ce que c'était. Souriant, il se tourne vers la voleuse, dont le visage est si blême qu'il s'approche et pose ses mains contre ses épaules pour la retenir de fuir. La voleuse ne peut s'empêcher de trembler à l'idée de croiser des elfes.

"- Nous sommes quittes. Vous pouvez partir."