Chapitre 8

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"- Trois chambres s'il vous plaît."


L'aubergiste donne les trois clés à la sorcière tout en se permettant de juger les trois amis.


"- D'où venez vous ainsi ? La tempête fait rage en ce début de soirée.

- Du village au nord, après la frontière. 

- Vous avez parcouru des heures de marches ! Vous devez êtres frigorifiés ! Profitez un peu du feu avant de monter. Nous allons allumer ceux de vos chambres.

- Je vous remercie, monsieur."


Avaen s'assoit à même le sol, en tailleur près du feu. Ses joues sont rougies par le froid et ses yeux se ferment lentement. Darius la rejoint et quitte ses gants pour les faire sécher. Il se tourne à demi vers la sorcière, qui reste plantée près du comptoir. Sa cape est recouverte d'une couche épaisse de sable. Ses lèvres sont bleuies par le froid et des grains de sable sont encore collés à ses cils. Ne rien ressentir est terrifiant. Elle ne se rend pas compte des limites de son corps. Darius relâche ses épaules et l'invite à prendre place près d'eux. Sélène, à bout de force, ne rejette pas l'offre et vient s'assoir entre ses deux compagnons de voyage. Avaen sourit à cela. Elle jette un regard à Darius, qui hoche discrètement la tête. 


"- Ôtez vos gants, Sélène. Il sont trempés par la pluie."


La sorcière relève ses yeux bleus pour croiser le regard de Darius. Elle se stoppe un instant, les lèvres entre ouvertes, à la recherche de quelque chose à dire qui ne vient pas.


"- Comment m'avez vous appelé ?

- Par votre prénom. Avaen se permet alors-

- Je vous arrête de suite. Avaen est permise, elle est une princesse. Mais vous, un soldat, non.

- Vous vous permettez d'appeler une princesse par son prénom, mais moi je dois continuer de vous appeler Mademoiselle Farey ?

- Exactement, Darius. Vous vous permettez également de nommer la princesse par son prénom malgré votre rang.

- Darius est moi sommes amis, tout comme vous et moi. Je lui ai permis.

- C'est injuste, mademoiselle Farey.

- Que voulez vous ? Je refuse. 

- Mon rang vous arrange bien pour obtenir ce que vous voulez.

- Il est vrai. Cependant, je suis la grande protectrice de la forêt maudite, l'élue de la Déesse Aradia et une grande sorcière. Alors vous me devez le respect. Je suis au même rang qu'une princesse.

- Votre couronne est faite d'épines de ronces et non de joyaux. 

- Ma couronnes est faite de sélénite et de romarin."


Sélène soutient le regard du soldat.


"- Je vous demande simplement d'enlever vos gants. Vos doigts vont tomber sous le froid."


La sorcière tend ses mains près du feu, sans prendre la peine d'écouter Darius. Son regard toujours dans celui du soldat, il finit par le détourner en soupirant. 


"- Donnez moi la clé de ma chambre, votre corps a des limites que vous ne respectez pas cependant je respecte les miennes. Et votre insolence enfantine est de trop ce soir.

La prophétie des sorcièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant