Chapitre 1

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    Réveil à six heures et demi. Je vais prendre ma douche à six heures quarante-cinq. À sept heures quinze je suis prêt. Je me dirige vers la cuisine de l'appartement et me verse des céréales dans un bol.

    Expliqué comme ça, on pourrait penser qu'il s'agit d'une routine habituelle. Pourtant, c'est tout le contraire. C'est peut-être le premier jour d'une nouvelle routine, mais elle n'est pour l'instant pas devenue une habitude.

    C'est mon premier jour dans l'une des quelques universités de Montréal. Premier jour de cours, j'entends. La semaine passée se sont déroulées les activités d'accueil durant lesquelles j'ai eu l'occasion de visiter l'université, pris des notes sur mon téléphone pendant qu'on nous expliquait le fonctionnement d'ici. Il y avait une séance obligatoire pour les nouveaux étudiants étrangers.

    Une licence de sciences politiques en poche, j'entame un certificat en philosophie. Je ne crois pas qu'il y ait un équivalent en France. C'est un programme d'un an. Certains en font un pour se spécialiser ou s'ouvrir d'autres voies, d'autres le font pour prendre une année sabbatique. Il existe sûrement d'autres raisons.

    Pour ma part j'ai voulu découvrir ce qu'étaient des études en philosophie.

    Je quitte l'appartement sans croiser mes colocataires et me dirige vers l'accès à l'université le plus proche que je connais. Ce n'est sûrement pas le chemin le plus court mais c'est le seul que je connais pour le moment et le seul bâtiment que je sais rejoindre se trouve à une vingtaine de minutes de chez moi.

    Je suis le trajet indiqué par le GPS de mon téléphone pour être certain de ne pas me perdre. Je ne sais pas si c'est le cas de toutes les universités de la ville, du pays ou du continent, mais il y a tellement de bâtiments que je suis presque certain de me perdre au moins une fois.

    Lorsque je trouve enfin la salle, je vérifie trois fois sur l'application de l'université si le numéro correspond – après avoir fait de même pour le bâtiment.

    J'ai bien fait de partir en avance parce que les travaux ayant lieu sur le campus m'ont fait faire des détours mais me voilà.

    Je trouve une place libre à l'extrémité de l'un des rangs de l'université et m'y assois. Je sors mon ordinateur, ma bouteille d'eau et ma trousse. Je branche ma clé USB, et crée un nouveau dossier puis un nouveau fichier.

    Je dois probablement être l'un des seuls à avoir une clé : grâce à l'université nous avons un accès à certains logiciels qui permettent de tout avoir à portée de main sur n'importe quel appareil, mais je préfère utiliser une clé USB et le logiciel de traitement de texte que j'utilise en règle générale. Une fois le fichier ouvert, je regarde l'heure. Huit heures quinze. J'ai encore quinze minutes avant le début du cours. Je ferme mon ordinateur et sors le livre que je lis actuellement.

    J'ai réussi, par je ne sais quel miracle, à rapporter une quinzaine de livres de France. Je devrais tenir au moins un an entre le travail et les livres dans lesquels j'aurai du mal à me mettre.

    Je n'ai le temps de lire que quelques pages avant que le professeur n'arrive et prenne la parole pour nous souhaiter la bienvenue à l'université. Durant la majeure partie de ce premier cours, il nous explique le fonctionnement du cours, pourquoi nous avons ce cours en première année de philosophie et d'autres informations que je ne retiens pas.

    J'écoute d'une oreille distraite, m'attardant sur l'amphithéâtre. Je n'en reviens pas d'être de retour sur les bancs de l'université. Moi qui pensais que c'était terminé... Si on m'avait dit il y a quatre ans que je serais là aujourd'hui, je n'y aurais pas cru.

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